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Green is the new Black, à contre courant

Si chaque jour qui passe, le monde de la mode semble de plus en plus désorienté, avec des prix toujours plus élevés, pour toujours moins de qualité garantie, et une incitation à la consommation déraisonnée plus forte que jamais, chaque jour qui passe voit aussi naître des prises de conscience et des initiatives pour changer les choses. Green is the new Black en fait parti.

Léa, Mathilde, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

On est toutes les deux étudiantes à l’IESEG, actuellement en césure, Léa a suivi un Master spécialisé en Finance et moi en Marketing. On est toute les deux passionnées de mode et d’environnement. Green is the New Black, c’était un moyen de concilier les deux.

Green is the new black, qu’est ce que c’est ?

C’est un projet qui a pour but de promouvoir la mode éthique, d’une part pour sensibiliser le consommateur à un mode de consommation plus raisonnable sur le plan environnemental et social et d’autre part, pour inspirer les professionnels de la mode à produire de manière plus durable.

Quel a été votre déclic ?

Les films/documentaires The True Cost (sur l’industrie de la mode) et Demain (montrer des initiatives positives pour redonner espoir) ont été, pour nous, les éléments déclencheurs de notre démarche. Cependant, au fur et à mesure de nos recherches et rencontre, nous avons beaucoup appris et avons réalisé l’ampleur du problème et cela nous a d’autant plus convaincues qu’il fallait agir. 

Comment se passe votre voyage ?

Le voyage se passe très bien : on rencontre les acteurs qui changent la mode aujourd’hui, on a parcouru la Thaïlande, l’Inde et le Cambodge et nous sommes à présent au Vietnam. Le pays dans lequel nous avons recensé le plus d’initiatives est le Cambodge.

Découpe d’anciens sacs de riz : chez La Chhouk, les déchets sont recyclés pour en faire des robes de haute couture inspirées de la culture Khmer (Phnom Penh, Cambodge).

Léa interview Vannary, la fondatrice de Lotus Silk à Phnom Penh, au Cambodge.

Séance de tissage (tissus en fil de lotus) chez Samatoa à Siem Reap, au Cambodge.

Une employée de l’usine de Pactics (Siem Reap, Cambodge) – les chutes de tissus sont réutilisées pour en faire des paniers, des tapis.

Cette femme, assise au milieu de plein de tissus, travaille pour l’ONG Goonj, en Inde, à New Delhi, qui recycle les vieux tissus en coton et les transforme, notamment en serviette hygiénique qui sont envoyés dans les villages des campagnes.

Les bijoux de Ways of Change (Mae Hong Son, Thailande).

Des fils teints par végétaux chez Studio Naenna (Chang Mai, Thailande).

Mathilde et Léa, avec Lukkaew, dans son atelier/boutique, celui de la marque Folk Charm à Bangkok.

Qu’est-ce que vous attendez de ce voyage ? Qu’allez-vous faire du fruit de vos recherches ? Vos projets à long terme ?  

Notre objectif est de montrer que des solutions existent pour rendre la mode plus durable et qu’elles sont parfois simples à mettre en place. Nous voulons également informer le consommateur sur l’industrie de la mode aujourd’hui et ses travers. Nous venons d’être acceptées en « Projet de Création d’Entreprise » à l’IESEG. Nous allons donc travailler jusqu’en Décembre sur le business plan de notre start-up de consulting en développement durable pour les acteurs de l’industrie de la mode.

En termes de mode éthique, qui sont les plus avancés ?

Mathilde : Je ne sais pas si on peut vraiment dire qu’un pays en particulier est plus ou moins avancé… C’est différent… Les mesures sont rarement prises par les gouvernements ou,  si c’est le cas, elles ne sont pas suffisantes. Les initiatives positives viennent plus souvent des entrepreneurs ou des ONGs.

Léa : On remarque que les consommateurs scandinaves, hollandais et allemands sont très en avance sur nous et particulièrement sensibles à ces sujets. Cette prise de conscience générale pousse les marques à s’engager davantage pour répondre à la demande de ces marchés.

Comment décririez-vous le marché de la mode française ?

On voit apparaître de plus en plus de marques éthiques en France. C’est une bonne chose, les consommateurs commencent à s’interroger sur la provenance de leurs vêtements et par qui ils ont été fabriqués.

10 mesures concrètes que les marques pourraient mettre en œuvre pour changer radicalement la donne

  • Mettre en place de bonnes conditions de travail pour les employés.
  • Développer des programmes sociaux au sein des usines, des formations, des crèches, une cantine…
  • Recycler les chutes de tissus pour en faire des accessoires, des cartes de visite par exemple.
  • Utiliser des matières responsables : naturelles, biologiques ou recyclées.
  • Utiliser des moyens de transport moins polluants : préférez le bateau à l’avion.
  • Traiter les eaux usées
  • Utiliser des teintures sans produit chimique
  • Mettre la transparence au cœur de leur business
  • S’assurer de la traçabilité du produit (d’où vient le coton par exemple ?)
  • Impliquer toutes les parties prenantes dans une démarche durable (actionnaires, employés, clients, fournisseurs, collaborateurs, partenaires…)

 Quelles sont les marques françaises que vous aimeriez mettre en avant ?

  Il y en a plusieurs :

  • Hopaal, des t-shirts en coton 100 % recyclé !
  • Olly, des culottes en coton biologique made in Europe
  • 1083, un jean qui parcours que 1083km lors de sa production contre 65 000km pour un jean classique…
  • Tale Mec’est belge mais ils sont aussi présent en France, pour leur concept de location de vêtements
  • Les Récupérables, des vêtements confectionnés à partir de tissus récupérés dans des ressourceries.
  • Ekyog, pour des matières responsables

Des conseils si on a envie de commencer à consommer plus éthique, plus durable ?

Renseignez vous ! Posez-vous des questions sur les matières et la provenance de vos vêtements ! Favorisez les marques éthiques ou les achats de seconde main ! Boycottez la fast fashion, achetez moins mais mieux : des vêtements de qualité qui dure plus longtemps !

 

Suivez le périple de Mathilde et Léa sur Facebook, Instagram ainsi que sur leur site internet.

 

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