ART

Le cirque au Sziget festival de 2017 : souvenirs enchantés

Le Sziget festival est le plus souvent reconnu comme un festival de musique si incroyable qu’il attire chaque année quelques cinq cent mille festivalier·ère·s et des artistes à la réputation mondiale comme P!nk, Macklemore, Major Lazer, Sia, Rihanna… Mais si le quatrième art est sa spécialité, on sait rarement que l’île de Budapest fait aussi une large place à tous types d’arts et de formes d’expression, qui mériteraient pourtant d’être bien plus reconnus ! Le cirque, en particulier, avec son chapiteau et sa scène en plein air, a retenu cette année toute notre attention.

Vous avez peut-être déjà entendu parler du Sziget festival, l’un des festivals de musique actuelle les plus gros d’Europe, au programme toujours ahurissant – l’édition 2016 et son avalanche de grands noms de la pop et du rock lui avait justement permis de remporter le prix du meilleur line-up d’Europe. Ce qu’on ne découvre cependant réellement qu’en s’y rendant directement, c’est cette avalanche de spectacles et d’événements en tous genres qui font de ce festival de Budapest non seulement une véritable “île de la liberté” artistique, comme il se plaît à le répéter, mais surtout une semaine de festivités non-stop qui laissent le·a spectateur·rice curieux·se dans un état de fatigue bienheureuse. Le cirque est un de ces endroits curieusement toujours pleins, malgré des horaires souvent en concurrence avec les scènes principales de concert. Retour sur quelques spectacles intrigants, drôles ou fascinants de cette édition 2017.

Banan’o’rama

©MrBananashow.fr

Le Banan’o’rama, un seul en scène difficilement catégorisable selon le résumé du programme qui nous promet de la comédie, du mime et des arts du cirque, présente un petit homme curieusement habillé au chapeau rouge, qui n’est clairement pas là pour rendre le spectateur muet d’admiration. Il le déclare d’entrée de jeu : les formalités et la distance au spectateur·rice, il n’en veut pas ! Par contre, un peu d’admiration, ça, il ne dit pas non, surtout quand il encourage le public à se lâcher sur les applaudissements à chaque jonglage ou grand écart ! Le spectacle, qui n’en est pas vraiment un mais plutôt un très bon moment où l’artiste va s’appliquer, à la cool, à nous faire une démonstration de ses multiples talents, repose entièrement sur l’interaction et la participation du public, au départ gêné. Mais l’ambiance devient vite conviviale, et Mr Banana s’évertue à casser quelques idées reçues sur la place des uns et des autres, notamment en invitant des enfants voire leurs parents pour l’aider à réaliser nonchalamment quelques prouesses d’équilibre. Le descriptif avait finalement raison : indescriptible, très drôle à tous les niveaux et bon enfant, on comprend que c’est là que l’artiste touche à tout, jusqu’à des spectateur·rice·s très différent·e·s en âge et en nationalité !

Machine de cirque

©Machine de cirque

Cinq garçons sur une scène occupée en grande partie par une machinerie complexe faite d’échafaudages, de pans de toile et de divers accessoires de cirque : voici la description la plus objective qu’il soit possible de faire d’un spectacle encore une fois survolté, très varié, et surtout très, très drôle. Sans parole, avec la musique live et ahurissante d’énergie que nous joue frénétiquement l’un des personnages présents sur scène, les prouesses s’enchaînent : sauts, monocycle, mime, acrobaties en tout genre et avec tous types d’objets… Le spectacle condense de nombreuses pratiques traditionnelles du genre tout en les renouvelant et en y apportant un vent de fraîcheur. La cerise sur le gâteau ? Un numéro très spécial et jamais vu auparavant, à base d’athlétiques éphèbes mouillés et de serviettes de bain… On vous le recommande absolument !

The White Phoenix

©Vaskarika.hu

Avec un nom pareil, on s’attend à en prendre plein les yeux et c’est le cas ! Après avoir attendu que la nuit soit assez noire pour profiter pleinement du spectacle, c’est sous la forme d’une fable contée par épisode mis en scène que l’histoire de ces rares phénix nous est présentée. Différents tableaux se succèdent, tous animés d’acrobaties, de chorégraphies hypnotisantes et, surtout, d’accessoires enflammés qui nous paraissent frôler les corps et les tuniques de beaucoup trop près. Mais l’ensemble est parfaitement maîtrisé et, si l’on regrette que le vent et la vivacité des mouvements éteigne parfois quelques mèches, l’on ne peut que tirer notre chapeau face à la grâce et à la beauté de ce conte tout en lumière, que l’on apprend, plus tard, créée en la mémoire d’une artiste du feu très renommée, Linda Farkas. Décidément un très bel hommage.

Ces trois spectacles extraordinaires n’ont été que quelques exemples de ce que l’on peut retrouver au Sziget chaque année, puisqu’il y est réservé aux autres arts et expressions esthétiques et corporelles une place toute aussi grande qu’à la musique. Et c’est toujours un plaisir de redécouvrir ces spectacles vivants qui, petits ou grands, ne cesseront de nous enchanter.

Aime la culture, TOUTE la culture, et l'anonymat. Pas facile d'en faire une biographie, dans ce cas. Rédactrice et Secrétaire de Rédaction pour Maze. Bonne lecture !

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