MUSIQUE

Rencontre avec CLIO, douce rêveuse de la chanson française

On l’avait découverte en avril 2016 avec son premier album (uGo&Play/L’autre Distribution), CLIO prépare désormais le second. Douce, simple, l’air rêveur, ses chansons sont à son image. Elle chantait le 29 mai 2017 en Sorbonne dans le bel amphithéâtre Richelieu, lors d’une soirée Poésie et Chanson organisée par Matthias Vincenot, aux côtés – entre autres – de la talentueuse Buridane qui a su retenir notre attention. Bien que ce ne soit pas la première fois que Clio s’entoure d’artistes émérites (on se souvient de Fabrice Luchini pour Éric Rohmer est mort), c’était la première fois que nous la voyions autant entourée.

Tu étais accompagnée de l’Ensemble Découvrir, composé de violons, de vents, d’un piano, d’un violoncelle, mais aussi de percussions. C’était la première fois qu’on avait l’occasion de te voir avec une orchestration conséquente, est-ce que ça change beaucoup ta manière de faire sur scène ?

C’était vraiment exceptionnel, cette unique date avec cet ensemble-là. Je n’ai pas du tout l’habitude de ça ! Sur scène, ce qui change, c’est que tout d’un coup on est porté·e par tout un ensemble, et ce n’est pas anodin pour le chant. Par exemple, la clarinette est un son proche de la voix, il faut être très concentrée, plus que d’habitude. C’est aussi un peu difficile de jouer dans un amphithéâtre d’étudiant·e·s, qui n’est pas une salle réellement adaptée aux concerts, car on s’entend très mal. Mais ça a été une belle expérience ! C’est assez incroyable de chanter sa petite chanson, avec des gens qui jouent magnifiquement du violon derrière, c’est très beau.

Quel est ton meilleur souvenir de live  ?

C’est difficile d’en trouver un seul ! Mais je pense malgré tout à ma toute première scène, en avril 2014, aux Trois Baudets. C’était la première fois que je chantais devant du monde : je plongeais complètement dans l’inconnu. D’un point de vue scénique, c’était brut : je n’ai rien dit du tout, j’ai fait mes chansons à fond la caisse en essayant de ne pas me tromper dans les paroles… Mais c’était incroyable, j’ai eu l’impression de vivre un grand moment.

CLIO en concert le 28 mai 2015. Crédits photos : David Desreumaux

 

À l’époque de Brel ou de Barbara, on commençait dans les cabarets et les café-concerts. Comment ça se passe aujourd’hui ?

J’ai eu de la chance car j’ai commencé avec cette très belle scène des Trois Baudets. C’est une salle réputée qui programme de la chanson. Ça a été un vrai soutien dès le départ pour moi qui ne connaissait absolument personne dans ce milieu-là. Petit à petit, des gens qui sont venus au concert et qui ont aimé en ont parlé à d’autres, qui connaissaient certaines personnes, et ainsi de suite. J’ai réussi à intégrer tout le réseau de la chanson à Paris, qui est quand même un réseau important, dans lequel plein de jeunes chanteu·se·r·s chantent plein de belles choses, mais devant un public assez réduit malgré tout, car ce ne sont pas des chansons qui passent à la radio… Toutefois, beaucoup de petits lieux existent à Paris, le Limonaire est malheureusement en fin de course, mais il en existe beaucoup d’autres. Une fois qu’on fait toutes les petites salles, on se fait repérer, puis on se fait programmer ailleurs, puis dans des festivals, et enfin, sur de plus grosses scènes. Moi j’en suis à l’étape festivals !

Où peut-on te voir, alors ?

À Pause Guitare, à Albi, qui est un assez gros événement ! Mais il y a aussi de plus petits festivals qui sont vraiment dédiés à la chanson [Clio sera le 12 juillet à Blanzat (63) dans le cadre du festival On connaît la chanson, nldr]. Pause guitare, c’est plus général, je serai sur la scène découverte.

C’est la première fois que tu fais un festival de grande ampleur ?

À Castelsarrasin (82), le week-end des 12-13-14 mai, c’était déjà pas mal. J’ai eu la chance d’être programmée dans un festival qui a accueilli Catherine Ringer, Christophe, Tryo ou encore Birdy Nam Nam .

Qu’est-ce que tu écoutes personnellement ?

Je n’écoute que de la chanson (rires) ! Autant ce qui se faisait avant que ce qui se fait maintenant ! Il y a plein de belles choses qui se font aujourd’hui. Je ne pense pas du tout que tout était mieux avant en matière de chanson française.

Où en es-tu de la préparation de ce second album ?

J’ai beaucoup plus de chansons que ce qu’il faut pour un album. Il faudra faire des choix ! Il est déjà possible d’entendre l’une d’entre elles en concert, Amoureuse, parce que c’est la seule qui est vraiment arrangée.

Qu’est-ce qui va changer par rapport à ton premier album ?

Les arrangements. Lors de mon premier album, j’étais un peu perdue, j’avais mes mélodies et mes textes et puis je voulais en faire un disque. Je ne suis pas du tout instrumentiste, donc je ne pouvais pas arranger moi-même et je ne connaissais pas grand monde. J’ai donné mes chansons à Alain Cluzeau qui a réalisé l’album. Mais il n’y a pas eu de vrai travail sur la longueur, à vraiment chercher ce qui irait le mieux à chaque chanson. Là, j’ai vraiment envie qu’on travaille là-dessus, que ça ressemble vraiment à ce que je veux précisément, et d’affirmer davantage ce que je veux faire. Je le sais un peu, mais c’est difficile de l’exprimer quand on commence. Au niveau des textes, je n’écris pas du tout en me disant « je vais faire une chanson là-dessus », c’est plutôt des mots ou des tournures de phrases qui m’inspirent, après ça se creuse et ça devient une chanson. Je n’ai pas de thème fétiche. Ce sera le même genre de chanson !