MUSIQUE

Alltech Music Festival à Caen

En parallèle aux Jeux équestres mondiaux 2014 qui se déroulaient du 23 août au 7 septembre à Caen, le Alltech Music Festival a proposé huit soirées concerts au Village des Jeux, dont la programmation était assurée par le Cargö, salle de musiques actuelles à Caen. On a ainsi pu retrouver des artistes tels que les Casseurs Flowters, Kool & The Gang, Nick Waterhouse, Louis Bertignac ou encore Aloe Blacc. Samedi 6 septembre, le concert de clôture était, pour l’occasion, consacré à la riche et bouillonnante scène normande avec au programme Malo’, Granville, The Lanskies, Fakear et Superpoze. Drainant un large public, cette soirée a été l’occasion de retrouver certains, d’apprécier l’originalité de la prestation d’autres ou enfin de redécouvrir la qualité et la diversité d’une scène caennaise toujours en ébullition et toujours surprenante.

Pour débuter cette soirée caennaise, le jeune Malory Legardinier aka Malo’ est venu charmer la foule, les cheveux aux vents, armé de sa guitare. Découvert grâce au succès de son duo “My paradise” réalisé avec la belge Noa Moon, il a débuté son parcours musical en Australie en 2011, où il enregistre en autodidacte, à 16 ans, son premier album “The Old Way“. Lorsqu’il revient en France, début 2013, il compose son deuxième album, “Be/Être“, coproduit par Jean-Louis Aubert, qui est encore à paraître. Armé d’un riche parcours musical, le jeune dandy a délivré sur scène une musique poétique et attachante, oscillant entre sonorités pop et folk.

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Les caennais de Granville ont pris ensuite la relève, signant leur retour sur scène. Disparus du devant de la scène, quelques mois après la sortie de leur premier album “Les Voiles“, le groupe a reçu un accueil chaleureux de la part d’un public heureux de revoir ces grands enfants. Au coeur de la formation toujours les trois membres fondateurs Mélissa, Sofian et Arthur, rejoints aujourd’hui par le guitariste Matthieu (à la tête par ailleurs du projet Kiinshasa) et Emmanuel à la basse. Pendant la soirée, ils nous ont offert les titres de leur premier album comme le sautillant “Jersey“, la pop sucrée du “Slow“, le très garage “Macadam” ou encore “Polaroïd“, bercés de nostalgie adolescente et de pop naïve des 60s, voguant entre l’univers de Françoise Hardy, des Best Coast et des Drums. Mais ce retour sur scène a aussi été un test pour eux puisqu’ils ont joué pendant la soirée de nouveaux morceaux qu’on retrouvera très certainement sur un futur album. Toujours dansants et emprunts d’une énergie débordante, ces morceaux annoncent une suite prometteuse pour la quintette caennaise qui a fait sautiller un public conquis.

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Menée par Lewis Evans, anglais charismatique aussi à la tête de son projet solo, la formation saint-loise The Lanskies, qui a pris la suite pendant la soirée, a une nouvelle fois prouvé qu’elle a de l’énergie à revendre. Plongés dans une britpop déjantée et saillante, leur prestation dopée à la bonne humeur a déchaîné comme toujours danses, cris et rires. Après avoir sorti leur troisième album “Hot Wave” sur le label ZRP en début d’année, le quintet bas-normand a écumé de nombreuses salles de concerts, offrant des prestations toujours originales et étonnantes. Tout droit venu de Liverpool, l’excentrique Lewis Evans joue beaucoup sur la qualité de leurs prestations, véritable pile éléctrique offrant humour et folie (et un mini-slam) pour animer un public qui ne cesse de se trémousser sur leurs rythmes endiablés. Mais le leader vocal ne serait rien sans ses musiciens/choeurs qui offrent une rythmique et des riffs ravageurs au groupe, qui puise aussi bien dans la new wave des New Order, que dans le rock indé des Strokes, le mathrock des Foals ou des français de Sarah W Paspun, tout en y ajoutant une patte hip hop. Mention spéciale pour la reprise énergique de My generation des Who.

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Assurément le climax de la soirée, les deux petits prodiges caennais du beatmaking, Superpoze et Fakear, sont venus offrir une prestation exceptionnelle pour conclure en beauté le Alltech Festival. Pour l’occasion, ce n’était pas séparément que les deux jeunes beatmakers se sont produits mais bien côte à côte. “La dernière fois, c’était dans un bar, au lycée, il y a 8 ans” peut-on lire sur la page facebook de Superpoze. Et c’est pour le plaisir de nos yeux et oreilles qu’ils ont décidé de retenter cette aventure en duo, le temps d’une soirée alors que Superpoze venait d’achever sa tournée mondiale et que Fakear rentrait tout juste d’un concert à Tokyo. Tous deux marqués par une ascension rapide et fulgurante ces dernières années, les deux fréros amoureux de la MPC, Gabriel et Théo, emmènent tous deux le beatmaking dans des contrées musicales singulières, trémoussantes et planantes. Plus voyageuse, orientale et exotique chez Fakear, l’électro se marie chez Superpoze avec une nervosité tribale et animale. Ces deux univers proches mais pourtant assurément différents ont fait le show pour clôturer le Alltech Music Festival, devant près de 3000 spectateurs. Voguant entre les morceaux des différents EP respectifs des deux jeunes caennais, leur set cohérent était un déploiement harmonieux de rêve et d’électricité, confirmant le talent musical indéniable régnant à Caen.

 

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