MUSIQUE

Rétrospective 2015 : la vingt-septième édition du Dour Festival

Dour vient tout juste de dévoiler 24 nouveaux noms pour la 28ème édition du festival. Mobb Deep, Mac DeMarco, Ben Klock, John Talabot, Danny Daze ou encore Odesza viennent s’ajouter à la programmation déjà très excitante. On peut également citer le jeune britannique Novelist ou encore le génie du footwork Dj Paypal. Suite à ce début de line-up plus qu’alléchant, retour sur l’un des meilleurs festivals de 2015 : la vingt-septième édition du Dour Festival.

Programmé sur 5 jours, du 15 au 19 juillet 2015, cette nouvelle édition du Dour Festival a battu tous les records : près de 230 000 festivaliers et plus de 35 000 campeurs étaient au rendez-vous. Dour, c’est également 270 artistes et groupes répartis sur 8 scènes. Forcément, de nombreux dilemmes et choix difficiles sont à prendre. On se souvient de 5 jours extraordinaires, l’heure est venue de nous rafraichir la mémoire.

Premier jour, on arrive de bonne humeur malgré la pluie et les nombreux kilomètres parcourus pour enfin installer notre tente. Au programme ce soir, le live du londonien SBTRKT qui se trouve au final un peu mou, néanmoins le set dynamique des 2ManyDjs vient nous redonner le sourire. Complètement épuisés par notre périple du jour, on va alors se coucher avec une immense hâte : les choses sérieuses commencent le lendemain.

C’est sous un soleil de plomb qu’on se dirige vers les scènes pour notre premier concert de la journée. Direction le Labo pour voir Romare, un set torride et mémorable lorsque l’Anglais décide d’enlever son t-shirt sous cette chaleur insoutenable. Toujours au Labo, Dream Koala nous livre un concert magique et d’une beauté rare. C’est ensuite à A.G Cook du label PC Music, un des meilleurs moments du festival, un live énergique et d’une rare maîtrise ; le jeune artiste nous régale. A l’inverse, le syrien Omar Souleyman nous déçoit beaucoup, plat et sans réelles convictions. On reste de marbre.  Mais le meilleur moment de cette première réelle journée de concert, c’est avec Evian Christ. Transformant à nouveau tous les morceaux sortis sur ses deux Ep, son set est d’une violence et d’une intensité incroyables. Les visuels épileptiques et la fumée qui l’accompagnent ajoutent à sa prestation une grandiloquence certaine.  On termine ensuite avec un peu de techno : Carl Craig et Mike Banks sont certes ultra décevants avec un set plein de longueurs et plutôt plat, mais Modeselektor termine en beauté.

Mathilde Decarsin

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Deuxième jour et toujours aussi motivés, on commence avec Zola Jesus qui n’hésite pas à se promener parmi les festivaliers et réveiller ceux qui étaient installés par terre. Sa voix planante nous transperce. On se dirige ensuite vers Joachim Pastor pour de la house ensoleillée. Puis changement de registre : on retrouve Kaaris à la Boombox. Pendant une heure, le rappeur nous balance ses meilleures punchlines sur des instrus ultra énervées, la foule reprend en choeur les refrains de Sevrak, Chargé ou encore Zoo. Très sympathique avec son public, il n’hésite tout de même pas à insulter celui qui lui a jeté une bouteille d’eau en lui demandant de venir sur scène. Toujours à la Boombox, on se souvient du live aussi ultra énervé de Danny Brown, son flow rapide et percutant est un réel plaisir. Son Dj termine son live par un petit condensé des meilleurs morceaux rap du moment. Direction ensuite la Redbull Elektropedia pour Adam Beyer, Nina Kraviz et le patron Robert Hood à la suite, rien que ça. Nina Kraviz nous livre un set acidulé et très lourd. Robert Hood joue même Never Grow Old, chanson entendu 56 fois en festival mais bon, c’est Robert Hood, il a le droit.

C’est avec MØ que débute le troisième jour, pas inoubliable, mais pas mal pour commencer la journée en douceur. Lone et Dj Hasard pour poursuivre. Mais c’est de Max Cooper dont on se souviendra sûrement en ce 18 juillet, avec des visuels très esthétiques : sa musique nous emmène dans d’autres mondes, jonglant entre ses platines et ses visuels, et c’est tout simplement magique. C’est ensuite sous une pluie battante et inattendue qu’on va voir Floating Points, ultra bouillant. On est chauffé à bloc pour la suite. Et c’est avec Clouds qu’on termine la journée :  le duo ne fait pas dans la démesure, techno lourde et brutale sont au rendez-vous.

Mathilde Decarsin

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Dimanche 19 juillet, c’est déjà le dernier jour. On regrette l’annulation de Skepta et de Pusha T, tout de même remplacés par JME et Hudson Mowhake. Il est 17h, mais Âme annonce déjà la couleur d’une journée bien féroce de prévu. JME le frère de Skepta, remplacé par défaut, est limite plus à envier que son frère. La grime du britannique est d’une énergie brute. On ne peut s’empêcher de sauter partout lorsqu’il interprète Calm ou That’s Not Me. Retour vers la techno avec Recondite, Scuba et Dj Tennis, on commence un peu à fatiguer mais au diable la faiblesse des jambes quand la musique est si géniale. Hudson Mowhake vient une nouvelle fois prouver son génie entre pop, transe, hip hop et mêmes sons expérimentaux comme avec Sophie ; il conclut en beauté, et avec Runaway de Kanye West et le couplet de Pusha T, on en a presque la larme à l’oeil. Rodhad, Seth Troxler et Marcel Dettmann viennent ensuite achever de manière magistrale cette ving-septième édition avec une techno ultra virulente. Mention spéciale à Rodhad qui, en à peine cinq minutes, avait déjà retourné la Redbull Elektropedia.

C’est donc avec impatience qu’on attend la vingt-huitième édition du Dour Festival. Commencer 2016 avec les souvenirs de Dour est la meilleure manière de commencer l’année, une seule chose restant à dire : à l’année prochaine !

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