MUSIQUE

ALPHABET – De A à Z

De Cherbourg à Rennes, Alphabet traine depuis déjà quelques années sur les scènes de l’ouest de la France. Trois garçons tout de noir vêtus sur scène, mystérieux voire mystiques, qui sont en ce moment en pleine production d’un EP qui promet. Nous les avons rencontrés.

Racontez-nous d’où vous venez ! Vous partez du groupe Soft Burp, monté à Cherbourg, c’est ça ?

On a commencé à jouer ensemble il y a dix ans en effet, dans un groupe de rock qui s’appelait Soft Burp. En arrivant à la fac, on a eu envie de continuer à jouer ensemble, mais dans un projet plus frais et qui nous ressemblerait plus. On a donc créé ALPHABET.

Vous êtes installés à Rennes depuis un moment, est-ce qu’il y a quelque chose de spécial dans cette ville au niveau musical ?

On a décidé de venir habiter à Rennes pour les études de musicologie qui n’existent pas à Caen d’une part, et aussi parce que c’est un bel endroit, où la culture et la musique occupent une place effectivement prépondérante.

Comment définiriez-vous votre musique ?

Quelques mois après la création d’ALPHABET, on a été programmé aux Transmusicales et ils avaient trouvé la formule d’électro-organique pour définir notre musique. On aime assez bien la réutiliser. Mais pour être plus précis, c’est un mélange de sons modernes et synthétiques (sampler, synthés…) avec des sons chauds et organiques (beaucoup de voix, parfois modifiées, guitare, percussions…).

Vous venez du rock, quand s’est faite la bascule pour passer à quelque chose d’un peu plus électro ?

La bascule s’est faite petit à petit, car à la fin de notre projet Soft Burp, on se dirigeait déjà vers quelque chose de plus électronique. C’est quelque chose qui est venu naturellement et progressivement je crois.

Vous êtes jeunes, comme nous, on sent dans votre musique quelque chose de Muse, d’Alt-J aussi (surtout). Ce sont vos influences ?

On écoute beaucoup de groupes et artistes actuels. Il y a tellement de choses différentes qui viennent de tout horizons. Ça donne un peu le vertige, mais quand on sait où chercher, c’est un peu moins effrayant. On a découvert Alt-J après l’écriture de nos premiers morceaux et on a vraiment accroché. Muse on connaissait évidemment avant, mais je ne suis pas sûr que ça soit un groupe qui nous inspire vraiment. Pour la voix et le côté électro on préfère Radiohead ou Fever Ray par exemple.

©Etienne Pignol

©Etienne Pignol

Vous avez décidé de financer votre EP grâce à un crowdfunding. Pourquoi cette forme ?

Le crowdfunding pour aider au financement de notre EP qui sortira en automne prochain s’est terminé en atteignant la belle somme de 7638€ ! On ne s’attendait vraiment pas à ce résultat. On a choisi de demander de l’aide aux gens par ce biais là car après le financement des deux premiers titres et clips, on n’avait plus de quoi terminer l’EP qu’on avait en tête. Et puis on trouve que le financement participatif est un beau moyen de montrer son soutien à un projet.

C’est l’avenir pour les groupes qui se lancent ?

Il y aura sûrement d’autres formes bientôt pour aider les projets à se mettre en place, mais pour l’instant c’est un moyen qui est de plus en plus utilisé, même pour réunir de grosses sommes pour les films…

Votre musique et votre manière de jouer laisse beaucoup de place au chant, à la voix, ce qui est rare aujourd’hui. C’est un choix conscient ou c’est simplement votre musique qui provoque ça ?

C’est vrai qu’on s’est rendu compte que la voix s’effaçait petit à petit pour laisser la place aux machines avec l’explosion du nombre de DJ… Bien qu’on écoute régulièrement de nombreux DJ, c’est comme si quelques petites choses nous manquaient quand même. D’abord la voix justement, qui selon nous permet un échange profond avec le public car c’est un outil que chacun peut expérimenter. On s’amuse donc à harmoniser des lignes mélodiques qu’on trouve intéressantes et on joue aussi avec la voix en la modifiant grâce à des machines…

Le second point qui nous tient à cœur est justement le jeu en live de notre musique. On tient vraiment à trouver les solutions pour jouer nos chansons nous même, sans que la moitié soit exécutée par un ordinateur. Là encore il y a un échange avec les gens qui regardent qui n’est pas le même. Il y a une énergie humaine et des émotions qui passent. Donc pour répondre à ta question, la place accordée aux voix vient en fait naturellement car elle semble assez bien refléter nos besoins musicaux actuellement.

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