MUSIQUE

Délicieux Disquaire Day

A l’ère du (sur)numérique, le disque est désormais un mets plutôt délaissé. Toujours aussi divin, il se doit d’autant plus d’être célébré.

Soucieux de protéger et d’enrichir cette forme d’industrie musicale précarisée, le Disquaire Day se déroulait le 21 avril dernier un peu partout en France, en Belgique, en Suisse ou encore au Luxembourg. La peau caressée par un soleil radieux et l’oreille attentive, nous avons sillonné l’édition lyonnaise.

Flâner ou fouiner

Sensibles et curieux, les mélomanes ont eu le plaisir d’arpenter, à leur gré, les onze disquaires participants. Un périple musical s’engageait alors au cœur de la ville. Des quais de Saône chez Livity Records, spécialisé en reggae, jusqu’aux pentes de la Croix-Rousse chez Kraspek Myzik à l’identité rock voire punk, chiner était de mise.

DJ-Set Chez Livity Records ©Jules Azelie / Maze

 

Miroir de l’éclectisme musical lyonnais, les disquaires présentaient des vinyles en édition limitée ou encore des labels indépendants comme la fameuse association grenobloise de musique trance, Hadra Records. Chez Emile Records, disquaire mais aussi collectif électronique pointu, refuge des érudits du kick, nous avons eu le plaisir de découvrir un vinyle d’acid house aux petits oignons du label américain, Chicago Bee Records.

Se ressourcer avec Electrophazz

Le soir venu, le Transbordeur vibrait, dans la petite salle, au rythme du flow nonchalant de Loud, rappeur franglais québecois. Pendant ce temps, nous étions au Ninkasi pour un concert tout en groove et en délicatesse.

Electrophazz ©Jules Azelie / Maze

 

Dans une ambiance familiale, nous avons, d’abord, été touchés par Riwan et sa voix de velours. Puis, Electrophazz, groupe jazzy composite local, inondait de lueurs soul la fameuse salle du Ninkasi Kao.

Un petit monde bien vivant

Enfin, à l’ère des plateformes en ligne, le Disquaire Day, lieu propice à la découverte et à l’échange, réussit le pari de redonner un coup d’éclat à une industrie marginalisée, celle du disque. Comme si l’on inversait (ou du moins combinait) les tendances, il s’agit de venir à la musique plutôt qu’elle ne vienne à nous. Enfin, marquée par sa diversité, l’édition lyonnaise du Disquaire Day reflète une approche vivifiante de la musique qui ne cesse de se réinventer.

Un petit monde bien vivant ©Jules Azelie / Maze

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