MUSIQUE

Agnes Obel, une perle au Krakatoa

Ce mercredi beaucoup de monde était aux portes du Krakatoa, une salle de concert située à Mérignac (33). Les spectateurs impatients sont venus écouter la Danoise Agnes Obel dont le dernier album, Citizen of Glass, sortait en octobre dernier.

Avant le début du concert, la foule qui s’agglutinait dans la salle et qui débordait presque du balcon pouvait admirer les instruments posés sur la scène : deux synthétiseurs, un piano droit (son “home piano” dira-t-elle, son propre piano qui la suit en tournée), deux violoncelles, un hammered dulcimer et même un ukulélé. Puis les musiciennes sont entrées sur scènes. Quatre femmes vêtues de blanc, telles des nymphes, se sont avancées sur la scène, le sourire aux lèvres. La féérie a alors commencé pour le plus grand bonheur du public.

© Noémie Villard – Maze

 

Une qualité d’écoute particulière

Le Krakatoa était sur le point de craquer, cependant chaque spectateur se tenait coi, attentif à chaque note et à chaque nuance. La musique d’Agnes Obel s’écoute attentivement, dans une sorte de méditation qui permet de se délecter de chaque son. La setlist comportait des titres des différents albums, offrant la plus belle des sélections. Du dernier opus, le public a pu reconnaître It’s Happening Again ou encore Mary. Les titres Run Cried The Crawling et The Curse sont tirés d’Aventine (2013). De l’album Philharmonics (2010), c’est -entre autres- la chanson éponyme qui a été jouée.

Force et délicatesse

Si le public a d’abord été frappé par le charisme des quatre musiciennes, il n’a été que plus séduit lorsque Agnes Obel a installé un dialogue entre les morceaux, en anglais. “Je suis venue à Bordeaux avec mes parents étant petite. Mon père adorait cet ville”, dit-elle.

© Noémie Villard – Maze

 

Après s’être plusieurs fois excusée pour son accent danois, l’artiste a présenté la signification de ses morceaux. La plupart sont issus de souvenirs d’enfance ou de réflexion sur la nature humaine. La fragilité du piano ou encore du dulcimer est équilibrée par la force des violoncelles. Il n’y a pas d’antithèse ou de contradiction dans la musique d’Agnes Obel car elle est d’une puissante délicatesse.

Un moment d’exception

La Danoise a réussi très naturellement à installer un cocon d’écoute pour les spectateurs, qui ont été transportés du début jusqu’à la fin du concert. Faisant oublier les soucis et les tracas quotidiens, la magie de la musique a bien opéré ce soir-là. L’émerveillement était au rendez-vous, et l’impression qui reste est celle de la contemplation d’une perle dans un écrin de velours.

“Merci d’être un public si calme et si gentil”

La fin du concert s’est fait sentir et le calme de l’écoute a été suivi d’un redoublement d’applaudissements dans la salle comble. Heureusement, Agnes Obel a fait durer le plaisir car après le dernier morceau, trois rappels ont été joués. D’abord un quatre-mains d’une simplicité désarmante puis deux autres titres qui ont permis aux musiciennes de se déchaîner et faire monter la tension musicale. On a retrouvé les violons d’Hitchcock, et la légère teinte de paranoïa qui est propre à Agnes Obel.

Le public est ressorti transporté et ému.

© Noémie Villard – Maze

 

Rédactrice en chef de la rubrique musique et étudiante en master numérique à Bordeaux. Passionnée de musique et de photo.

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