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Rencontre avec Bagarre – “Se mettre à la place du public tout en parlant de choses très personnelles”

Leur premier album est sorti le 23 février, depuis ils sont en tournée pour faire danser partout en France. Près de deux ans après notre première rencontre, on a retrouvé Bagarre.

Plus d’un an est passé entre la sortie de votre premier EP, Musique de Club, et ce premier album dont vous venez nous parler aujourd’hui, CLUB 12345. Est-ce qu’il y a des choses qui ont changé entre temps ? Peut-être dans votre façon de travailler ou du fait d’avoir rencontré votre public le temps de votre première tournée.

Emmaï Dee : La démarche était la même, peut-être seulement que nos recherches musicales, nos inspirations se sont renouvelées.

La Bête : Après c’est surtout qu’on s’est donné plus de temps et que c’était la première fois qu’on écrivait autant d’un seul coup donc on ne savait pas comment chacun allait réagir à cet exercice. Parce que CLUB 12345 c’est onze morceaux mais au début il y en avait une vingtaine, c’est en passant par une quinzaine de maquettes différentes qu’on s’est fixé sur cette sélection là. Donc disons que, par rapport au premier EP, c’était plus ample, plus lourd… je trouve pas le bon mot, j’ai envie de dire “émulsion”.

Majnoun : On savait qu’on était attendu par certaines personnes mais on peut pas vraiment parler de pression non plus. Après notre première tournée, on est partis s’isoler dans une maison de campagne plus d’un mois pour faire le point, parler des thèmes qu’on avait envie d’aborder. On s’est vite retirés du monde et tout le reste est devenu abstrait : les gens, la pression, l’album à préparer. On s’attendait nous-mêmes au tournant après la première tournée, on avait envie de renouveau.

La Bête : Puis après Musique de Club on était plus sereins dans notre façon de composer. L’important pour nous c’était de se placer en tant qu’auditeurs de nos propres chansons, se mettre à la place du public, tout en parlant de choses très personnelles et intimes.

Comment s’est passée votre collaboration avec Guillaume Brière, Grand Marnier et Anyone  ?

La Bête : Disons qu’on avait une idée très précise de ce qu’on avait envie de faire mais qu’on avait pas forcément les moyens d’y arriver. Ils nous ont donc apporté leur expérience avant tout, on pouvait aller les voir avec beaucoup de matière : des couplets, des refrains, un morceau hyper long avec des parties très touffues, des hooks musicales et ils savaient quoi en faire, ce qui pouvait marcher et ce qu’il fallait laisser de côté. Ils nous ont beaucoup aidé sur des questions de structure, d’arrangement.

Majnoun : On a passé un moment tous ensemble à Saint-Brieuc, c’était un peu la colo de l’enregistrement avec certains qui enregistraient les prods à l’étage, d’autres les voix en bas.

Puis avec Danser seul on a aussi eu le plaisir de collaborer de façon créative aussi puisque c’est Aamourocéan qui a composé l’instrumentale.

 

Votre chanson La bête voit rouge s’était fait remarquer sur scène pendant votre première tournée, est-ce qu’il a été question de l’enregistrer en studio ? Est-ce qu’on peut s’attendre à de nouvelles surprises de ce genre pour la tournée à venir ?

La Bête : On n’a jamais enregistré La bête voit rouge pour plusieurs raisons… D’abord par manque de temps, parce qu’on savait que c’est un morceau qui prendrait beaucoup de temps puisqu’il aurait fallu trouver le moyen de retranscrire tout ce qu’on y apporte par notre présence sur scène au studio. Après, bien sûr que les morceaux qui ont été laissé de côté au moment du choix de la maquette de l’album on ne les a pas jeté à la poubelle. Pour le moment on préfère se concentrer sur les répétitions des dix morceaux de l’album mais oui, le live réserve toujours ses surprises !

On a suivi votre tentative d’aller faire la fête dans cinq clubs différents en une seule nuit sur Instagram. Vous auriez une anecdote à nous raconter à ce sujet ?

Mus : Disons que la seule chose à raconter c’est qu’on a pas pu continuer après la deuxième boîte de nuit parce qu’on était trop morts… On a sauté directement au dernier club de la liste, à Bruxelles, et on s’est tous perdus en arrivant.

Master Clap : Je me suis fait recaler à l’entrée parce que j’étais en survêtement Adidas d’ailleurs, ils m’ont dit “on est pas chez Basic Fit” (rires). Et c’était pas la première fois, le soir de la sortie officielle de l’album, on a décidé de fêter ça donc on est allés au Badaboom à Paris, où on a tourné le clip de Danser seul, et ils m’ont encore recalé à cause du jogging, j’ai dû mettre un jean par-dessus.

 

Dans notre chronique de votre album, on a suggéré qu’il ne fallait pas tant penser votre musique à travers un genre musical, mais plutôt à travers un lieu : le club. Si vous deviez associer une de vos musiques à chacune des situations symboliques du club, laquelle choisiriez-vous ?

Embrasser la personne de ses rêves ? La vie c nul !

Se battre avec le videur ? Écoutez-moi !

Le vomi de fin de soirée ? Vertige !

Pour finir et pour connaître vos goûts musicaux du moment, pouvez-vous nous donner une musique chacun que vous avez écouté récemment ?

Majnoun :  TriplEgo – PPP

 

La Bête :  Oh Mu – Les montagnes

 

Emmaïdee : MC Fioti – Bum Bum Tam Tam

 

Mus : Jane Doe – Converge (il nous a bien précisé qu’il faut écouter tout l’album)

 

Master Clap :  Paul Seul – Gardez vos distances

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