MUSIQUE

LES GIRLS GROUPS : D’HIER A AUJOURD’HUI

Les Boswell Sisters

Les Girls Groups sont nés aux alentours des années 1930. Le concept est simple : associer les voix de plusieurs filles, avec de belles harmonies, pour qu’elles sortent des tubes. Les filles choisies pour constituer ces groupes sont généralement réunies par casting.

Les pionnières du genre sont les Boswell Sisters et les Andrew Sisters, qui vendirent près de cent millions de disques entre 1935 et 1960.

L’âge d’or du genre se situe dans les années 1960 avec des groupes comme les Chantels et leur tube « Maybe » en 1958 repris par Janis Joplin et les Red Hot Chili Peppers ( !) ; les Shirelles, qui en 1961 ont décroché un numéro 1 aux États-Unis (c’est le premier des Girls Groups à avoir atteint cette place) avec leur « Will You Love Me Tomorrow » ; les Chiffons ; les Ronettes (découvertes par Phil Spector tout comme les suivantes) ; les Crystals et leur « Da Doo Ron Ron » ; les Shangri La’s ; les Dixie Cups… En France, on peut compter sur les Triplées ; les Provinciales ; les Petites Souris ; les OP4 ; les Blingsters ; les Gadgets et les Parisiennes !

Les Supremes, du label Motown, révèlent Diana Ross et sortent beaucoup de numéro 1 grâce à leur trio d’auteurs-compositeurs Holland/Dozer/Holland. En effet, que seraient les Girls Groups  sans les auteurs-compositeurs ? Ceux-ci ont le don d’inventer des chansons pop parlant d’amour… Ces génies se nomment Jerry Leiber, Mike Stoller, Jeff Barry, Ellie Greenwich, et même Phil Spector, le fameux producteur.

Les chansons des Girls Groups des sixties auront été reprises par bon nombre d’artistes comme les Beatles ; Blondie ; Grace Jones ; Van Halen ; David Bowie et Mick Jagger qui en duo reprennent « Dancing in The Streets », les New York Dolls (qui, comme les autres groupes punk esthète de leur génération, étaient beaucoup influencés par les Shangri La’s notamment).

Les Supremes

Avec Birtha, en 1968, la conception des Girls Groups n’est plus la même qu’à ses débuts. Ce groupe féminin de L.A. ne joue pas des chansons naïves pop, mais du hard-rock ! Une vraie nouveauté dans le domaine musical. La différence avec les Girls Groups des sixties est qu’ici, toutes les filles jouent d’un instrument et composent ! On peut notamment compter sur le groupe Fanny ; The Shags ; les Pointer Sisters et En Vogue, qui jouent plus du côté de la pop et la soul , et qui rejoignent les Girls Groups des sixties car elle ne jouent pas d’instruments.

En 1975, le quintet hard-punk des Runaways est lancé par Kim Fowley avec à sa tête Joan Jett et ses amies (pas provocatrices du tout !). Vont suivre des groupes comme The Slits en Angleterre, un mélange de post-punk et de reggae, les Raincoats, et dans le heavy metal on retrouvera les Girlschool et les anglaises de Rock Goddess. Parallèlement, le disco a lui aussi ses Girls Groups comme Baccara ou Sister Sledge.

Les Runaways avec Joan Jett au centre

Dans les années 1980, les Bananarama reprennent « Venus » des Shoking Blues, un hit des sixties. Des groupes émergent de l’autre côté de l’Atlantique comme les Bangles, les Go Go’s qui présentent des chansons pop, ainsi que les Vanity 6, produites par Prince tandis que leurs concitoyennes des Vixen proposent un hard FM (leur son sera d’ailleurs comparé à celui des glam’rockeurs de Van Halen). Il y a aussi les L7 et leur punk-rock, Screamin’Sirens ; The Pandoras et Phantom Blue.

En 1993, les All Saints débarquent, et c’est le retour aux Girls Groups des sixties ! Il n’est plus question pour les chanteuses de jouer d’un instrument et le rock n’est plus à la mode. La décennie 1990 se fait sous le signe du R’N’B et de la pop. Les Spice Girls explosent tout en 1996 avec leur hit « Wannabe », et les américaines enchaîneront avec huit autres numéro 1. Elles seront d’ailleurs considérées comme les rivales des All Saints. Les Atlanta TLC arrivent, puis les Destiny’s Child, menées par Beyoncé  et les Lady Marmelade.

Les Pussicat Dolls

Dans les années 2000, les Girls Groups R’N’B fleurissent, comme Xcape ; Danity Kane ; Blaque ; Jade ; en France les L5  ; et les Pussycat Dolls qui reprennent LA définition du Girl Group : casting, leader charismatique, une image sexy mais pas vulgaire. Côté rock français, les Plasticines officient depuis 2008, et reviennent à la définition des Girls Groups des seventies.

Aujourd’hui, les Girls Groups se font moins présents sur la scène musicale, tous styles confondus. Est-ce la fin d’un genre qui a tant fait rêver il y a encore seulement une dizaine d’années ?

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