Le 16 février dernier, Maze était au premier rang pour assister au concert très attendu de Talisco au Krakatoa de Mérignac (33). Trois ans après la sortie de son dernier album, il revient sur scène et présente son nouvel opus, Capitol Vision. Ce sont les Bordelais du groupe I Me Mine qui ont ouvert la danse.
Rock psyché à la bordelaise
Lorsque les trois garçons sont montés sur scène, c’est un souvenir condensé de l’esthétique d’Orange Mécanique qui est apparu : chapeau melon, lunettes rondes et cheveux longs, tout y était.
© Noémie Villard – Maze
I Me Mine fait du rock psyché et s’inspire des mélodies des Beatles ainsi que de Supertramp. Le juste condensé s’opère dans la chanson The Sun, Pt. 2. Les tierces côtoient l’électro psychédélique, la guitare acoustique alterne avec le synthétiseur. Ils tirent leur modernité du côté électro qui point de temps à autres. Sur Life Is Very Strange la batterie martèle les contretemps pour ajouter une touche d’électro survoltée et contraster avec les harmonies vocales qui rappellent les scarabées anglais.
© Noémie Villard – Maze
Bref ce rock sous acide a chauffé la foule pour l’entrée de Talisco. Et finalement, I Me Mine a salué en grande pompe, la grosse caisse portée à bouts de bras.
Talisco, l’enfant du pays
Il était attendu de pied ferme par la foule car Talisco est bien connu à Bordeaux. En effet il y est né et il y a fait le début de son parcours. L’artiste souligne d’ailleurs : “Je connais bien la salle, il y a beaucoup de gens que je connais ce soir, ça me fait très plaisir.” Le public est déjà charmé par l’homme qui installe une atmosphère douce et amicale.
© Noémie Villard – Maze
Le concert a commencé par les nouveautés, c’est-à-dire l’album Capitol Vision sorti fin janvier 2017. La chanson Thousand Suns a montré que Talisco continue dans sa droite ligne d’une électro folk qui fait consensus. Les cuivres puissants de ce titre sont produits par une batterie électronique et forment un hymne qui s’imprime immédiatement dans la mémoire.
Ce live de Talisco rappelle les mélodies de Radical Face ou encore les sonorités de Of Monsters and Men. Mais surtout, sa voix puissante et claire donne envie de partir loin, sur un coup de tête. Capitol Vision semble être la BO d’un road trip le long de la Route 66 direction la Californie. Dès le début de Stay – Before the Picture Fades, le public danse : la magie de Talisco opère, encore une fois.
© Noémie Villard – Maze
Talisco aime surtout offrir un spectacle de qualité à son public. Le live est alors l’occasion d’exprimer ce que sa musique représente pour lui. L’artiste montre qu’il apprécie ce qu’il fait et surtout qu’il aime le partager avec les spectateurs. Plusieurs fois le public est mis à contribution et frappe dans ses mains, sinon il danse ou chante de lui-même.
C’est surtout lorsque l’artiste joue ses tubes des précédents albums que l’ambiance devient électrique. Your Wish et The Keys sont des titres qui ont été largement utilisés et diffusés par la publicité, mais ils restent tout de même les favoris du public. Cependant Talisco sait se tenir à l’écart d’une musique pop de surface. Il troque parfois sa guitare électrique pour une acoustique. S’installent alors des moments d’intimité comme lorsqu’il explique les origines du titre Behind the River, écrite pour un proche disparu.
La soirée s’est clôturée sur ce titre et le public est ressorti séduit par la prestation des artistes qui ont cumulé deux heures de live.
© Noémie Villard – Maze
