« Les jeunes ne lisent plus. De mon temps, on lisait par plaisir. La culture, c’était important. Ca nous forgeait l’esprit. Aujourd’hui, les jeunes sont collés devant leurs écrans. On vit dans une société d’illettrés. Même pas capable d’ouvrir un livre. » On entend parfois ce genre de remarques, à la limite de la caricature, dans la bouche de personnes qui n’ont aucune idée de qui sont les jeunes, de leurs activités favorites et de leurs centres d’intérêt. Les best-sellers de la littérature jeunesse sont là pour prouver qu’ils ont tort. Harry Potter, Hunger games, Divergente, sont autant de livres qui trahissent l’envie de lire de notre génération.
Les maisons d’édition et les créateurs de tendance, eux, l’ont bien compris. Depuis 2003, le marché du livre s’est adapté à un monde de plus en plus numérique. C’est ainsi que les liseuses ont fait leur entrée dans les librairies et sur les sites spécialisés. Ces petites tablettes à économie d’énergie permettent d’acheter des livres sur Internet et de les avoir immédiatement à disposition.
Finies, les ruptures de stock, le livre électronique est toujours disponible. Et n’importe où, du moment qu’il y a du wifi. Des magasins comme Cultura, ou Amazon en ont même fait un argument marketing. La liseuse est devenue un de leur produit phare : ils vendent l’appareil, puis proposent des livres électroniques à des prix plus attractifs que les livres papier. La plupart des classiques sont même gratuits. De quoi séduire les gros lecteurs qui ne souhaitent pas se ruiner.
« La liseuse » de Jean-Honoré Fragonard / Source : lesyeuxdargus.files.wordpress.com ©
Liseuse ou livre, que choisir ?
Aujourd’hui, la liseuse fait partie du quotidien. Dans les trains, il n’est pas rare de voir des lecteurs avides sortir ces objets de leurs sacs pour poursuivre leur lecture. Mais la liseuse pourra-t-elle remplacer complètement les livres traditionnels ? A n’en pas douter, elle a toutes ses chances. « L’avantage, c’est que l’on peut emporter des milliers de livres dans sa poche. C’est très utile, surtout quand on voyage ou que l’on prend souvent les transports en commun », explique Florian Balanche, responsable de rayon chez Cultura, à Besançon. « Et il y a des compléments. Si vous lisez le Seigneur des Anneaux par exemple, vous pouvez accéder à la carte de la Comté et savoir exactement où se trouvent les protagonistes au moment où vous lisez. »
La liseuse électronique met également à disposition du lecteur un dictionnaire intégré. Cela rend la lecture plus facile, surtout pour les flemmards qui n’ont pas la force de se lever pour chercher les mots compliqués dans l’énorme Larousse rangé tout en haut de leur bibliothèque. Plus qu’un simple gadget, la liseuse est donc un objet adapté à notre époque et aux aspirations des jeunes.
Source : enfinlivre.blog.lemonde.fr ©
Pourtant, beaucoup restent encore accros à leurs livres de papier. « Ils ont un charme, une odeur particulière et un soupçon de désuet qui ajoutent au plaisir de la lecture », déclare une lectrice. « Et je pense que c’est aussi une question d’habitude. » D’ailleurs, de nombreux lecteurs pensent comme elle. « Dans notre magasin, peu de jeunes achètent des liseuses. Je dirais que la plupart des acheteurs ont une quarantaine d’années », affirme Florian Balanche. Cela s’explique peut-être par les prix qui vont de 50 à 120 euros, ou simplement par un attachement au livre papier de notre enfance.
Mais livres ou liseuses, l’important reste la lecture. Le support change, mais le contenu reste le même. Alors lisez ce que vous aimez. Lisez des ouvrages qui ouvrent l’esprit, qui incitent à la réflexion, qui choquent, qui attristent, qui aliènent. Qu’ils soient classiques ou populaires, peu importe. Lisez pour le plaisir. Et surtout, lisez pour vous !
