Édito

L’édito de novembre 2015

 

Nous pensions publier, un peu en retard, un numéro quelque peu exceptionnel du magazine Maze ce mois-ci. La rédaction était en effervescence autour d’une importante interview à venir. Ce numéro, qui devait voir le jour le mercredi 11 novembre, avait été reporté au samedi 14 quelques jours avant la publication afin de pouvoir publier cette rencontre dans les meilleures conditions. Nous vaquions à nos occupations en ce vendredi 13 novembre. Partout en France, et ailleurs, nous célébrions le début d’un week-end comme un autre. Pendant que certains planifiaient leurs courses au marché du lendemain, d’aucuns attendaient le tirage du Super Loto, se rendaient au cinéma, au théâtre, sortaient boire un verre entre amis, allaient à un concert, d’autres, enfin, dormaient déjà sur leurs deux oreilles.

Il est un peu plus de vingt-deux heures. Les notifications de nos téléphones s’affolent, les programmes se coupent, les réseaux sociaux l’annoncent : l’horreur. Il est de ces journées dont on se rappelle toute notre vie le déroulement, heure par heure, celle-ci en est une. Cela aurait pu être nous toutes et tous, cela était nous. La stupeur, les pleurs, l’incompréhension, la crainte et l’attente, l’attente d’un dénouement se succèdent. Pour nous tous, reprendre, continuer, est difficile.

Mais penser, écrire, éditer et publier chaque mois Maze, c’est entrechoquer les interrogations. Celles des cinéastes, des musiciens, comme celles des peintres et des écrivains, des politiques et des citoyens avec les nôtres. Maze s’est toujours efforcé d’intégrer le questionnement, avant l’expression brute des pensées et leur mise en forme. Et si nous souhaitons poursuivre cet effort, en doubler l’intensité, c’est pour préserver ce qu’ont souhaité détruire les terroristes : la pluralité des pensées et des êtres.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

You may also like

More in Édito