Édito

L’édito de juin 2016

Au-delà du championnat d’Europe de football qui se déroule en ce moment, on peut reprocher beaucoup de choses à la construction européenne à l’idée d’un ensemble politique, culturel, se rassemblant autour de valeurs universelles et à la recherche d’un modèle de société commun : l’unité dans la diversité. Tout d’abord, il est difficile de fixer des limites cohérentes à un ensemble aussi grand, aussi complexe dans ses structures, difficile de négocier des traités avec autant de spécificités régionales. Politiquement, c’est donc assez mal parti, l’Union Européenne représente le pari le plus audacieux de construction entre les états, bien qu’il soit encore assez peu évident, malgré de nombreuses tentatives, que les citoyens des états membres de cet ensemble se revendiquent comme européens plus que tchèques, allemands, français. C’est à l’occasion du European Youth Event, organisé au parlement de Strasbourg le mois dernier, que l’ambition européenne a eu l’occasion de prendre un sens nouveau aux yeux des 7000 jeunes engagés venus de tous les pays du continent. La rencontre, la mobilité, le décloisonnement des frontières resteront les seules solutions contre un repli-sur-soi anachronique et une peur invraisemblable.

Ces barrières devront être abattues si la construction européenne ne veut pas finir comme le thylacine, ce loup de Tasmanie disparu il y a soixante-dix ans à cause, ici, aussi, de décisions politiques inconséquentes. C’est le nom de cet animal que William Rezé a décidé d’apprivoiser pour donner corps à sa musique progressive, et c’est ce que l’on souhaite aussi à notre Union.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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