Édito

L’édito d’octobre 2016

Il y aurait donc deux manières de vivre en France, de vivre la France. La première, c’est celle qui achète des oeufs frais, des légumes, avec un panier en osier directement chez le producteur, tout en écoutant Vincent Delerm. C’est celle d’un idéalisme poussé dans ses retranchements, d’une générosité inconséquente. Contre elle, se dresse cette seconde France : celle du pragmatisme, du réalisme, celle qui prend le train de banlieue et le métro.

Vraiment ? C’est en tout cas la différence observée par l’ancien président de la République française, candidat à la succession de celui qui lui a succédé. En France comme en Europe, le parti anti-bobo fait des émules. Ici, on ira vilipender celui qui ose affirmer que l’immigration est une chance, là, on se moquera de celui qui exprime l’idée que la prison n’est peut-être pas la meilleure solution. Il n’est pas question de droite ou de gauche ici, il est question d’un nouveau clivage : les bobos, et les anti-bobos.

Être anti-bobo, c’est mettre en place un mécanisme ingénieux qui consiste à faire passer une idée toujours plus radicale pour une vérité générale. Si vous n’avez pas vu que les réfugiés sont un danger pour le pays ? C’est que vous êtes un.e bobo. Vous croyez que le réchauffement climatique existe ? Bobo. Vous souhaitez que la viande ne soit pas obligatoire à la cantine ? Toujours bobo.

Alors, chez Maze, en octobre, c’est Vincent Delerm qui fait la une.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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