Édito

L’édito de mai 2014

Un édito du numéro de mai pourrait parler de muguet, de jours fériés, de printemps bourgeonnant… Mais Maze n’a pas encore été racheté par TF1 ou consorts. Alors, une fois n’est pas coutume, parlons de choses qui fâchent. Le 1er mai, Freedom House a comme chaque année publié son grand rapport sur l’état de la liberté de la presse dans le monde. Et conclusion : “une personne sur sept vit dans un pays où la couverture médiatique est solide, la sécurité des journalistes garantie, l’implication de l’État dans les médias minimale, et où la presse n’est pas la cible de fortes pressions juridiques et économiques”. Il faut aussi noter que le pourcentage de pays libres est au niveau le plus bas de ces dernières décennies : 32 %. Du côté français, notre score nous vaut tout juste d’être en sandwich entre les États-Unis et le Royaume-Uni. La France est certes considérée comme libre, mais pour autant bien loin de ses camarades du nord de l’Europe et même de pays comme la Jamaïque ou le Costa Rica. Pas de quoi se pavaner donc.

Mais après la parenthèse fâchée, passons à la réconciliation. Parallèlement au journalisme vieillissant, de petites mains s’activent et comptent bien profiter de leurs droits pour ne pas se laisser censurer ou même s’autocensurer. Ce lent renouveau semble se profiler, merci Internet et les nouvelles générations. Est-ce que nous même n’essayons pas un tant soit peu de suivre cet élan à travers ces pages ? L’affirmer serait prétentieux, mais il est sûr que nous tenons à cette liberté de la presse et y sommes particulièrement sensibles. Parce que nous avons la chance d’évoluer dans un pays où elle existe mais aussi parce que nous savons qu’elle est à conquérir dans de nombreuses régions du monde. En 2014, on ne raisonne plus à des échelles réduites. Cette connexion permanente que nous entretenons avec une grande majorité de la planète doit aussi nous rendre soucieux de ce qu’il se passe en terme de libertés dans des pays comme le Brésil, la Thaïlande ou bien le Congo.

Mai, c’est aussi l’Europe. Il y a le 9 mai, il y a aussi les élections européennes. La liberté de la presse en Europe est plutôt protégée, même si l’Italie, définie comme « partiellement libre » ne fait pas la fière. L’Europe on y croit, même en étant né dans les années 90, et des milliers de jeunes européens le prouveront en se réunissant le week-end du 9 au 11 mai à Strasbourg pour le European Youth Event. Nous y serons aussi, dans le cadre des European Youth Media Days. Pas tant comme rédacteurs en chef de Maze, ou comme jeunes journalistes européens couvrant cet évènement mais parce que nous croyons à l’avenir de l’Europe, à l’avenir du journalisme, et nous commençons déjà à construire ce futur.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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