Édito

L’édito de mars 2016

Il y a dix ans, à la même période, des milliers d’étudiantes et d’étudiants défilaient dans les rues, bloquaient leurs universités et écoles, et poussaient, finalement, le gouvernement à retirer son projet de loi. Alors que nous nous remémorons de l’anniversaire du mouvement anti-contrat première embauche, les assemblées générales étudiantes se forment à nouveau et d’aucuns osent annoncer le retour d’un mouvement social d’ampleur.

Depuis 2006, la situation a changé, les syndicats étudiants fers de lance du mouvement ne sont plus les forces de proposition et d’opposition qu’ils ont pu être, leur importance, leur rôle, ont été réduits par des années d’errements et, parfois, de complaisances. La crainte de s’opposer si fermement à un gouvernement élu par celles et ceux qui préparent désormais la lutte contre ce projet de loi est grande, mais le million de personnes qui a, au début du mois, signé la pétition, n’a pas besoin de structure organisatrice, n’a pas besoin de cadre décidant du mouvement.

C’est en cela que les choses ont le plus évolué, bien que certains observateurs semblent prendre cette mobilisation, pour le moment virtuelle, à la légère, pensant qu’il sera impossible de la traduire en actes, en blocages, en mobilisations, se verront contredire. La conscience politique des étudiantes et des étudiants ne s’est pas détruite au cours des dix dernières années, elle a poursuivi une mutation engagée depuis la fin des années 1980, elle s’exprime, elle se diffuse différemment. Penser fait encore partie de notre vocabulaire.

C’est justement l’objectif, une nouvelle fois, de ce nouveau numéro du magazine Maze. Nous allons réfléchir, collectivement, sur les questions qui parcourent notre société, nos existences, comme la question de l’icône, celle de l’innovation, mais aussi celle de la liberté : celle des artistes, des citoyens, de ceux qui apprennent comme de ceux qui pensent avoir tout appris.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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