CINÉMAFestival de Cannes

Retour au drame social – Moi, Daniel Blake de Ken Loach

Un accent britannique bien prononcé, les quartiers industriels de l’Angleterre et des individus en difficultés : après un Jimmy’s Hall sans grand effet, Loach revient sur des sentiers qu’il a déjà lui-même battu, ceux du drame social.

L’histoire est celle d’un homme, Daniel Blake, contraint d’arrêter de travailler à cause de ses problèmes cardiaques. Le problème est que la “professionnelle de la santé” qui l’évalue considère qu’il est apte à travailler. À partir de là, Daniel se trouve bloqué dans une sorte d’entre-deux administratif dont il aura bien du mal à sortir. Ce qui est surprenant avec ce film c’est la multitude d’enjeux dont il traite : inadaptation des anciennes générations avec le monde actuel, les défauts d’une administration trop rigide, les conséquences de la pauvreté quotidienne sur l’individu. Loach marque un retour plutôt réussi avec un drame qui, même s’il n’apporte rien de nouveau dans sa filmographie (sauf peut-être une réactualisation des problèmes sociaux), garde une forme de fraîcheur du fait de sa sincérité, de son humanité que le film doit à ses acteurs. Mais, car il y a toujours un mais, le défaut du film semble être sa linéarité… Face à ce “récit de vie” qui ne connaît pas tellement d’autres détours que les obstacles sociaux que rencontre le personnage principal, l’utilisation redondante du fondu au noir comme transition passe-partout semble dénoncer une faiblesse de montage ou une absence de réflexion sur le film dans sa globalité.

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