La tradition cannoise veut que la « Séance de minuit » soit réservée à des films plus ou moins choc, on y retrouve souvent des films de genre comme ça a été le cas cette semaine avec le film de zombies du réalisateur coréen Yeon Sang-ho.
Le Grand Théâtre Lumière était plein à craquer pour cette première « Séance de minuit » de l’édition 2016 du Festival et toute l’équipe de Train to Busan était présente dans la salle pour l’occasion. La « Séance de minuit » est un drôle d’événement, avec le film de cette année par exemple, il était difficile de savoir à quoi s’attendre (peu de personne connaissait le réalisateur avant d’entrer) et l’on a toujours cette petite excitation à l’idée que l’on va voir un film choisi pour surprendre.
Train to Busan c’est l’histoire d’un père de famille et de sa fille qui se retrouvent embarqués sur un train infesté de zombies dans une Corée contaminée à grande vitesse. Par-delà le film lui-même, le public était incroyablement enthousiaste. C’était un moment vraiment singulier que de partager avec tant de monde les moments de peur, les performances techniques réussies, les retournements de situations. Au total, une dizaine de scènes ont été applaudies par l’ensemble de la salle en pleine projection !
L’enthousiasme du public a été d’autant plus fort du fait de la manière dont le film cherche constamment à en mettre plein la vue y parvient grâce à une maîtrise technique épatante. Entre la qualité du traitement des images de synthèse, la fluidité des mouvements de caméra et les séquences de baston ou de grosse frayeur, tout était fait pour que les spectateurs vivent une expérience prenante.
Si certains ont cherché à faire une lecture politique du film en cherchant des éléments signifiants vis-à-vis de la relation entre Corée du Sud et du Nord, on préférera admettre que l’intrigue et son développement ne se démarque pas vraiment de toutes les histoires de zombies que l’on a pu voir auparavant et que le succès du film réside entièrement dans sa performance technique. En plus de ça, le film semble traversé par bon nombre de clichés qui deviennent quelque peu embêtants en 2016 : les hommes font les gros bras pour sauver femmes et enfants vulnérables et impotents…
En bref, cette première « Séance de minuit » a réussi le pari de nous faire vivre un incroyable moment peu importe les différents défauts que l’on peut trouver au film.
