CINÉMA

Fury, une belle tuerie !

De la boue, des tanks, des nazis et Brad Pitt plus gominé que jamais ! Fury, un bon film de guerre très spectaculaire. Avril 1945. Les alliés montent sur Berlin et la fin de la guerre est très proche. Pourtant, encore quelques soldats sont encore malheureusement en mission car il reste des allemands qui ne veulent pas se rendre. Le sergent Wardaddy (Brad Pitt) mène ses hommes à une ultime mission. Le contexte historique est donc très intéressant. Dans les films de guerre, nous sommes bien souvent plongés au cœur des évènements de la Seconde guerre mondiale, mais ici c’est la fin de la guerre ; les Alliés ont gagné et ils le savent, mais pourtant, “il va encore y avoir des morts”. C’est une période que nous connaissons souvent assez mal car peu de films la traitent. Ici, c’est un contexte parfaitement maîtrisé : nous sommes frustrés d’être toujours sur le champ de bataille. Et c’est une force pour ce film car cela crée une tension et une ambiance très puissante.

La structure du scénario est “la même” que d’habitude, il est vrai, mais ce n’est pas pour cela que c’est un mauvais film. En effet, les  personnages sont très largement déjà vus et on peut difficilement faire plus américain que ça. On retrouve par exemple, l’espèce de chemin initiatique à la guerre que suit un jeune soldat américain  qui est à la base “pur” et “naïf” ; la même figure que le jeune Caporal à la machine à écrire (Timothy P. Upham, joué par Jeremy Davies) dans Il faut sauver le soldat Ryan. Pourtant c’est un chouette film. On passe un bon moment face à un spectacle très impressionnant. En quoi est-il réussi alors qu’on pourrait le croire, a priori, très moyen ?

Le film s’ouvre sur un travelling qui nous dévoile lentement un champ de bataille boueux dans lequel aucune trace de vie ne semble subsister.  Sans les quelques cartons explicatifs du contexte historique, on pourrait penser se trouver sur un champ de bataille de la Première Guerre Mondiale. Un cavalier allemand sort du brouillard dans ce même plan. Il déambule lentement entre les cadavres et les tanks encore fumants quand soudain, Brad Pitt surgit d’un tank et l’égorge. Ce plan est intéressant car il annonce le ton mais surtout l’esthétique du film tout entier : une image très grise, presque poussiéreuse ; tout comme le décor qui est terriblement sale. Aussi le sentiment de claustrophobie, lorsque nous sommes à l’intérieur du tank où seulement quelques centimètres d’acier nous protègent de la mort, est extrêmement bien réussi.

Le son est également incroyable dans Fury. Encore une fois, on se rappelle tous du son époustouflant de réalisme dans Il faut sauver le soldat Ryan. Le traitement du son des balles était incroyable. Ici, en plus du sifflement des balles très proches de nos oreilles, le son des obus des tanks ajoute quelque chose au film. C’est un son très fort qui traduit vraiment bien la puissance du tir et le souffle que cela provoque à l’intérieur du tank. C’est comme si nous y étions. Aussi, au niveau de l’image, les balles sont traités de façon presque inédite : on se croirait presque dans un Star Wars car les balles traversent l’écran en de grandes trainées jaunes, ce qui les rend bien plus présentes. Le spectateur est littéralement canardé et c’est terriblement plaisant !

En un mot, Fury est un massacre de nazis à base d’héroïsme américain habituel, un scénario largement déjà vu et saturé en clichés, mais à l’ambiance et au contexte historique incroyable.

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