CINÉMA

Alabama Monroe

Trois. C’est le nombre de fois où j’ai pleuré devant ce film. Ou du moins, ce chef d’oeuvre. Sorti depuis le 28 Août au cinéma, ce film belge fut pour moi une grande découverte. J’ai tout simplement été bouche bée devant. Beaucoup d’émotions. Vraiment.

Alabama Monroe (The broken circle breakdown) est le quatrième long-métrage de Felix Van Groeningen, réalisateur belge. Ce film n’est autre qu’en fait, l’adaptation cinématographique de la pièce de théâtre de Johan Heldenbergh (acteur principal du film et que vous avez pu remarquer dans Hasta la Vista) qui eut beaucoup de succès en Belgique. Ce n’est pas étonnant qu’il ait gagné le prix du meilleur scénario au Tribeca Film Festival. C’est tellement poignant que je ne cesse d’y penser.

Tout commence par un air de country. On arrive ensuite dans un hôpital. On apprend l’histoire d’un couple, ayant une petite fille (peut-être bien la plus jolie petite fille que je n’aie jamais vue) malade, subissant des traitements assez importants. Et puis nous voilà sept ans plus tôt, au cœur de l’histoire d’amour d’Elise et Didier. Et le film est ainsi fait, de façon nullement chronologique ; nous passons d’une année à une autre à plusieurs reprises sans jamais se perdre dans l’histoire. On apprend alors qu’Elise est tatoueuse, que Didier joue du banjo dans un groupe de country et que leur petite fille Maybelle est atteinte d’un cancer à sept ans … Et tout ça par des images tout simplement magnifiques. Ce film est plein de moments de vie. Il est frappant. On a deux acteurs tout simplement fantastiques. Un scénario à couper le souffle, une mise en scène parfaite, des plans admirables, et c’est d’une justesse foudroyante. Vous trouverez dans Alabama Monroe beaucoup de profondeur. Vous passerez du rire aux larmes (et oui, je vous rassure j’ai ri deux ou trois fois quand même). La musique accompagne le film tout du long et lui donne un sens totalement différent. Elle est au cœur du film, je me choque même à dire que c’en est magique. Ici, il est question de « bluegrass », c’est un style musical originaire d’Amérique qui fait partie de la musique country et dont le fondateur est Bill Monroe (idole de Didier dans le film). Il n’est pas sans coïncidence que ce Monroe se retrouve dans le titre du film mais je ne vous en dis pas plus. Je vous laisse découvrir. Souvent, les transitions d’une période à une autre se font par la prestation du groupe de country de Didier, qu’a rejoint Elise qui y chante. Je n’aime pas vraiment la country, mais voyez-vous j’ai vraiment apprécié ces morceaux. La musique est là dans les pires moments comme dans les meilleurs, que ce soit sur scène, ou dans la chambre d’hôpital. Et ce qu’il y a de plus magique, c’est que les paroles correspondent à la situation. L’émotion qu’elles dégagent est surprenante.

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En un seul film, les thèmes de l’amour, la maladie, la musique, et la religion (la réincarnation surtout) sont réunis. L’atmosphère change souvent. C’est une bonne chose. Vous y trouverez aussi une touche d’humanisme, eh oui. Petit retour sur Darwin et compagnie. Il s’avère que Didier, dont le pays favori était l’Amérique, en vient à le détester du fait de son système basé sur la religion, de George Bush qui retarde les recherches sur les cellules souches, etc. C’est très fort, on assiste vraiment à des moments où les acteurs sont irréprochables et où juste des paroles nous feraient pleurer. Je ne pense pas que ce film ait trop fait dans le dramatique. Comment réagiriez-vous si votre fille de sept ans mourrait d’un cancer après avoir tout essayé ? Vous chercheriez sans cesse le pourquoi, le « à qui la faute ? ».

Alabama Monroe est une histoire bouleversante, intense. C’est si je puis dire, le « must-see » de l’année. Sortez vos mouchoirs et laissez vous emporter par ce tourbillon d’amour et de beauté. Ce n’est pas un mélodrame, c’est juste, c’est la réalité, c’est ce qu’il faut, c’est parfait. Le tout dans une réalisation sublime avec des jeux de lumière extraordinaires ainsi que des cadrages très bien choisis. Ne le ratez surtout pas. 

21 ans. Passionnée de cinéma et étudiante en Audiovisuel. Rédactrice cinéma et musique à Maze.

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