CINÉMA

CEFF – Courts métrages américains, melting pot de créativité

Le Champs Elysées Film Festival, ce n’est pas que la sélection de longs métrages, le faste et les paillettes. C’est aussi une sélection de courts métrages à la fois très différents, et tous intéressants. N’hésitez donc pas à suivre le travail des équipes à l’origine de ces films.

The Robbery – Jim Cummings

La sélection s’ouvre sur ce film, très bon choix pour entamer la projection. Techniquement très bien mené, il nous fait traverser une fable mêlant avec une certaine justesse de l’humour, un goût pour l’absurde et des accents de drame social. Bâti autour de Rae Gray, qui incarne Crystal, le plan-séquence nous permet de la suivre, ainsi que ses multiples changements d’humeur et de comportement, dans son (désastreux) braquage.

The Rabbit Hunt – Patrick Brenan

Pour cette seconde oeuvre, l’ambiance change. Loin de l’ambivalence entre sujet lourd et forme légère du premier, The Rabbit Hunt a un côté documentaire tout à fait assumé. Nous insérant dans une Amérique pauvre, il nous fait vivre une journée avec une famille nombreuse au père absent. En douze minutes, il nous donne à voir la débrouille, la coopération, mais aussi les tensions et le tragique de leur situation.

Casa De Mi Madre – Frank Mosley

Ici aussi, nous nous retrouvons dans un décor de pauvreté et de situation sociale compliquée, à Cuba. Assumant son côté dramatique, court métrage nous montre comme la détresse et les blessures des adultes peut avoir une portée sur la vie des enfants tout en laissant un certain choix dans l’interprétation que l’on choisit d’adopter quant au scénario.

Antarctica – Iesh Tapar

Avec Antarctica, on change radicalement de décor. Le personnage central est cette fois Kristen, quarantenaire active, aisée, loin de sa famille. Alors qu’elle est en transit, seule dans une ville qu’elle ne connaît pas, elle trouve un visage amical et rassurant dans un bar. Si le scénario est bien ficelé on remarquera aussi le soin apporté à l’image pour ce film.

Game – Jeannie Donohoe

Ce court métrage est l’un de nos coups de cœur. Il prend place dans une situation simple : c’est la sélection des joueurs de l’équipe A de basketball. Pendant deux jours, les prétendants vont s’entraîner et jouer devant les coachs pour le montrer qu’ils méritent d’appartenir à la principale équipe. Beaucoup pensent que leur place est (presque) assurée mais l’arrivée d’un nouveau venu va changer la donne de cette compétition. Ce film aborde avec subtilité tout ce que la situation peut impliquer, avec son lot de pressions, de jeux de pouvoir et de responsabilités.

Black Holes – David Nicolas, Laurent Nicolas, Kevin Van Der Meiren

Seul court métrage d’animation de la sélection, il est notre deuxième coup de cœur. Avec un style graphique à mi-chemin entre Wallace et Gromit, Ma Vie de Courgette et Eh ! Arnold, cette oeuvre nous emporte dans un univers drôle, absurde même parfois, et rempli de références à la pop culture et au cinéma. En suivant Dave, astronaute qui nous conte son histoire avant sa mission pour Mars, nous nous retrouvons dans un de ces petits bijoux que le format permet, empreint de dynamisme et d’humour, comme Le Sens de la vie pour 99 francs a pu le faire en long métrage.

Across My Land – Fiona Godivier

Avec ce court métrage, on embarque directement pour la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. L’ambiance se situe quelque part entre les films de Clint Eastwood et Nocturnal Animals de Tom Ford, proposant de nous mettre face à ce que nos extrêmes font de pire à nos enfants. Sombre cette oeuvre ne pourra pas vous laisser indifférent-e.

Fanny Pack – Utterah Singh

Fanny pack, c’est le nom que l’on donne aux sacs-bananes en anglais. Cet accessoire ridicule annonce d’office la couleur : le film est une comédie. Cela ne l’empêche pas pour autant d’aborder les notions de racisme et de stéréotypes, notamment aux Etats-Unis. Avec une réalisation très bien menée, c’est donc à travers le ridicule des personnages que le court métrage dénonce le racisme malheureusement toujours aussi présent.

Homing In – Parker Hill

Avant dernier film de cette sélection, il a mis la barre haute en ce qui concerne le jeu et le scénario, nous menant vers des ambiances proches de ce que Nicolas Winding Refn ou Denis Villeneuve dans Enemy peuvent poser. La tension est palpable, tant dans les décors que les cadrages mais aussi et peut-être surtout par le jeu des comédien-ne-s. C’est une des équipes que nous avons envie de suivre le plus attentivement.

Grace Period – Simon Hacker

La sélection se finit avec une oeuvre qui n’est pas sans rappeler les films de Xavier Dolan. Non seulement parce que l’action se déroule dans des lieux similaires au Canada du cinéaste mais aussi parce que l’esthétique et les thématiques sont proches : rapport à la mère, rapport à l’autorité, marginalisation, besoin de sortir du quotidien. Espérons que ces ressemblances se retrouverons donc dans la suite de la carrière de l’équipe

Je suis un ingénieur créatif, étudiant en curiosité, vadrouilleur de l'Internet amateur de culture.

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