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Séries Mania 2019 – « Chambers », l’angoissante promesse de Netflix

Chambers, nouvelle série horrifique de Netflix, a été présentée en avant-première au festival Série Mania. Les dix épisodes de la saison seront disponibles le 26 avril sur la plateforme.

Uma Thurman, invitée d’honneur du festival lillois, est venue défendre Chambers accompagnée de la créatrice de la série Leah Rachel. Présentée en compétition officielle, Chambers raconte l’histoire de Sasha (Sivan Alyra Rose), une jeune amérindienne de 17 ans victime d’un arrêt cardiaque. Transplantée en urgences, elle reçoit le cœur de Becky, une adolescente originaire des quartiers huppés de la ville. Ce qui commençait comme une histoire tout à fait réaliste flirte progressivement avec l’étrange et le fantastique. Quelques mois après sa greffe, Sasha, encore marquée par le traumatisme de l’opération, rencontre les parents de celle dont elle a reçu le cœur. Des flashs inquiétants commencent à la hanter alors qu’elle s’interroge sur les circonstances mystérieuses de la mort de sa donneuse. L’intérêt de Sasha vire à l’obsession et la jeune femme semble s’approprier certains traits de Becky à mesure que l’intrigue avance. Le rôle de la mère de Becky, aussi angoissante que lugubre, est tenu par Uma Thurman. « Je joue souvent des rôles de femmes fortes et agressives. Là, c’est un personnage qui souffre, un personnage vulnérable et c’est ça qui m’intéressait » déclare-t-elle à l’issue de la projection.

Sans abuser des jump scores (principe qui consiste à insérer une image pour effrayer brutalement le spectateur), Leah Rachel parvient à instaurer une atmosphère d’épouvante subtile et intrigante. Et c’est bien de l’ambiance de la série que vient l’horreur. La tempête de sable du premier épisode semble embraser le ciel désertique de l’Arizona alors que les parents de la défunte tentent de nouer une relation plus qu’étrange avec Sasha. Chambers « joue sur une tension permanente » selon les propres mots de sa créatrice, Leah Rachel. Cette dernière s’en amuse et joue avec l’anticipation du public. La sonnerie du téléphone de Sasha, inattendue pendant une scène calme et statique, a fait sursauter plus d’un spectateur dans la salle mardi soir.

© Netflix

Chambers s’appuie ouvertement sur plusieurs codes du teen-movie notamment lorsque Sasha, issue d’une famille modeste, est envoyée dans le lycée prestigieux que fréquentait autrefois Becky. Les deux premiers épisodes de la série sont traversés par des questions identitaires et sociales et on se doute que les origines amérindiennes de Sasha et de sa famille vont occuper une plus grande place dans les prochains épisodes. « Cest une série qui parle beaucoup d’identité, qu’on soit jeune ou vieux, un événement inattendu peut parfois tout changer dans nos vies et ça peut être terrifiant » conclut Jennifer Yale, productrice de la série également présente à Lille.

Sans bousculer les codes du drame d’horreur psychologique, Chambers a réussi à susciter notre intérêt et nous nous laisserons volontiers tenter par la suite de la saison.

© Netflix

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