CINÉMA

Les ciné-critiques de Décembre

L’année 2013 vient de se terminer, dans une période de fêtes toujours plus propice à passer du temps en famille plutôt que d’aller au cinéma. C’est pour cela que vous ne retrouverez pas dans ces mini-critiques les derniers gros films de cette fin d’année que sont Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese avec DiCaprio et Don Jon de et avec Joseph Gordon-Levitt, ou un des premiers de 2014 La Vie Rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller. Retour alors sur quatre films, deux très attendus et deux plus discrets de ce mois de décembre de l’année dernière, déjà !

Commençons par le plus malmené (il fait partie des plus gros flop de l’année) :  Le Cinquième Pouvoir (sorti le 04/12). Julian Assange, héros ou traître ? Ce film raconte comment ce créateur de Wikileaks a révélé de nombreux dossiers secrets quitte à mettre des vies en dangers et à devenir l’ennemi numéro 1 des Etats-Unis. Cette histoire est racontée du point de vue de Daniel Berg, ex-numéro 2 de Wikileaks, qui, après l’enthousiasme des débuts, finit par douter de la légitimité de leurs actes. Le Cinquième Pouvoir est d’ailleurs librement inspiré de son livre Inside WikiLeaks : My Time with Julian Assange and the World’s Most Dangerous Website. Le rôle d’Assange est interprété par l’acteur qui monte Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes la série, Star Trek Into Darkness, Le Hobbit), et ça n’aura pas été facile pour lui car la veille du premier jour de tournage, Assange l’aurait contacté pour lui dire de ne pas faire le film. Néanmoins il retranscrit bien l’ambiguïté et l’étrange attirance du personnage à l’écran. L’ex-numéro 2, joué par Daniel Brühl (Rush) est lui bien dans son rôle. Narrativement intéressant, on sortira tout de même de la salle avec une impression de manque de vérité sur l’intérieur de Wikileaks et les buts de son créateur (notamment à cause des propos d’Assange descendant le film, l’accusant de « propagande hollywoodienne »). D’un point de vue cinématographique, on encaissera tout de même quelques longueurs qui ne nous font pas spécialement accrocher à l’histoire, dommage. Meilleur moment du film, la vraie fausse interview d’Assange à la toute fin, relevant un peu le niveau.

Sorti le même jour (04/12) mais bien plus fun : La Reine des Neiges ! Elsa d’Arendelle a depuis toujours un mystérieux pouvoir de créer de la glace. Sa petite sœur Anna aimait lui réclamer un bonhomme de neige, jusqu’au jour où après un accident qui manqua de peu de la geler, Anna perdit tout souvenir du pouvoir de sa sœur et cette dernière passa la suite de son enfance dans la solitude à devoir cacher son pouvoir. Aujourd’hui, Elsa se fait couronner reine d’Arendelle, mais elle va accidentellement perdre contrôle de son pouvoir et geler tout le royaume. Elle s’enfuit alors dans la montagne du Nord construire son palais de glace. Anna va alors partir à sa recherche avec espoir de faire revenir l’été avec l’aide de Kristoff, un montagnard et de son cerf Sven, mais aussi d’un très comique bonhomme de neige, Olaf, rêvant de vivre en été. Le Disney de cet hiver est une réussite à 100 % : scénario original avec une belle et touchante histoire, de l’amour, de l’humour et une magnifique fraternité, héroïnes féminines à laquelle il est facile de s’identifier, à l’une comme à l’autre, décors de neiges superbe et images (dont la 3D) à la pointe de la technologie tout en restant simples, des chansons digne du Roi Lion et aussi beaucoup beaucoup d’humour, avec des scènes très cocasses et des répliques presque cultes du bonhomme de neige. La recette de Disney est efficace : on rit, on pleure, on finit heureux et on veut le revoir. Le dessin animé de l’année, à ne pas rater !

Comment définir Le Hobbit : La Désolation de Smaug  ? (Sorti le 11/12) Pour faire simple : deuxième volet de l’adaptation en trilogie par Peter Jackson du livre Le Hobbit de J.R.R. Tolkien, prequel du Seigneur des Anneaux que Peter Jackson avait aussi adapté. On retrouve notre hobbit (Martin Freeman) entouré de sa compagnie de nains et de Gandalf, en route pour la cité naine d’Erebor dans le but d’y déloger le dragon Smaug et de permettre au descendant du roi des nains de reconquérir sa terre. C’est sans compter le retour de puissances obscures du Mal comme le Nécromancien, Azog et ses troupes d’orques ou encore les araignées géantes. Mais les elfes sylvestres rencontrés ne vont pas les aider non plus, étant hostiles aux nains. En bref, un voyage épique qui se finit en beauté dans la montagne avec le dragon Smaug. Deux heures et demie de film et, encore mieux qu’au premier volet, on ne voit pas le temps passer tant tout est bien rythmé et dans la veine d’une grande aventure. Grosse nouveauté du scénario par rapport au livre : la création d’une elfe sylvestre, Tauriel (Evangeline Lilly) qui va avoir un rôle relativement grand aux côtés de Legolas (Orlando Bloom, qui a eu du mal à cacher ses traits dûs à l’âge). Cet apport féminin peut paraître anodin, mais c’est un vrai souffle de modernité dans le film, enlevant tout le côté macho de ne voir que des hommes à l’écran pendant tout un film et brisant les barrières des races avec sa romance avec un des nains de la compagnie, quoiqu’en disent les fans de Tolkien. Le Hobbit ressort aussi pour sa qualité technique, tourné pour être regardé en IMAX 3D HFR (High Frame Rate, c’est-à-dire deux fois plus d’image par seconde) aucune salle française ne l’a proposé dans son meilleur format. Néanmoins, la 3D est une vraie réussite, très immersive (notamment la scène des tonneaux filmée en style caméra personnelle), la résolution d’image HFR nous donne presque l’impression d’un surjeu des acteurs tant on voit plus de détails, et les effets spéciaux (comme le dragon Smaug, une prouesse à laquelle Benedict Cumberbatch a prêté ses traits et sa voix) sont exceptionnels. En somme, Le Hobbit : La Désolation de Smaug est le bon film d’aventure à ne pas manquer cet hiver !

Alors qu’il y a quelques semaines les spectateurs de l’avant-première londonienne apprenaient, choqués, la mort de Nelson Mandela à la fin du film, Mandela : un long chemin vers la liberté (sorti le 18/12) est un bel hommage non-prévu à ce héros pour les Sud-Africains. Ce biopic raconte la vie de Mandela depuis ses débuts comme avocat jusqu’à son élection à la présidence du pays, après de nombreux combats anti-apartheid et 27 ans en prison. C’est aussi le portrait croisé de Winnie, sa femme, militante pour les droits des Noirs assez radicale. Incarné très justement par Idris Elba (Prometheus, Thor), ce Mandela ressort à l’écran avec toute la puissance des grands combats pour la liberté, tout comme sa femme interprétée par Naomie Harris (Pirate des Caraïbes, Skyfall). Coté narration, malgré quelques moments plats et longs, l’essentiel de la vie de Mandela est raconté et est tourné de manière à ne pas tomber dans la reconstitution documentaire : moments presque épiques ou moments de vie privée, on arrive à s’identifier à ce grand homme et à comprendre sa démarche intellectuelle quand arrive le moment des négociations. Même si certains discours ont été fidèlement repris au mot près, on regrettera (vite fait) que certains éléments manquent, comme son arrivée au tribunal en costume traditionnel en peau de léopard. En somme, ce film est le témoignage romancé d’un combat de toute une vie.

Bonne résolution pour 2014 : continuez à remplir les salles obscures ! En janvier retrouvez, comme cité en début d’article, La Vie Rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller, le remake de Oldboy par Spike Lee, le très attendu biopic de Yves Saint Laurent avec Pierre Niney dans le rôle titre et Guillaume Gallienne, Match Retour entre Stallone et De Niro, Philomena avec Judi Dench et aussi 12 Years A Slave, film applaudit par les critiques US et pressenti pour les Oscars. Mais aussi, coté comédie Jacky au royaume des filles, Jamais le premier soir ; coté guerre et thriller Les brasiers de la colère, Du sang et des larmesThe Ryan Initiative  ; ou encore le spin off de Paranormal Activity, Le vent se lève du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki , L’Amour est un crime parfait, I FrankensteinMinuscule – La vallée des fourmis perduesDallas Buyers Club

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