SOCIÉTÉ

La BCE fait tourner la planche à billets

La Banque Centrale Européenne (BCE) se tient prête à tout mettre en oeuvre pour atteindre l’objectif des 2 % d’inflation en Europe et ainsi soutenir l’économie de la zone européenne. C’est ce qu’a affirmé Mario Draghi, président de la BCE lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l’institut monétaire à Malte, ce 22 octobre. 

Concrètement, qu’est-ce-que la Banque Centrale Européenne ?

Tout d’abord, la BCE est une institution financière créée en 1998. Concrètement, elle gère la monnaie unique : l’euro. Elle assure la stabilité des prix et c’est elle qui mène la politique économique et monétaire de l’Union Européenne. Tout ceci est orchestré par un président, Mario Draghi, depuis 2011, accompagné par des gouverneurs des banques centrales de tous les États membres de l’Union Européenne.
Plus particulièrement, elle a un pouvoir de contrôle : c’est elle qui fixe les taux d’intérêts accordés aux banques, ce qui permet de contrôler la masse monétaire et l’inflation. Elle examine aussi l’entrée et la sortie de monnaie étrangère dans l’Union afin d’équilibrer les taux de change. Dans le domaine de la sécurité, elle fait office de gendarme : elle surveille les institutions et les marchés financiers et assure, théoriquement, la pérennité du système bancaire. Surtout elle garde un oeil ouvert sur la fluctuation des prix.

Enfin, dans des périodes de crise, elle fait tourner la planche à billets en autorisant la fabrication de billets en euros par les pays membres. La BCE a donc beaucoup à jouer et encore plus en période de crise comme celle que nous traversons. Ayant mené une politique qui devait pourtant être ponctuelle, l’institution prouve malgré tout que ses mesures sont loin d’être suffisantes. Pas de quoi rassurer les marchés…

La BCE continue à soutenir l’Europe

En l’absence de reprise économique et d’inflation, la BCE pourrait prolonger les mesures de soutien monétaire. Pour ce faire, elle maintiendrait des taux d’intérêts extrêmement bas, proches de 0 (0,05 % pour le taux principal) auxquels empruntent les États, les entreprises et les ménages. Également, des liquidités seraient prêtées aux banques. Enfin, Mario Draghi a annoncé une possible modification du « Quantitative Easing ». Dans le jargon économique cela désigne un programme de rachat des dettes publiques et privées rendu possible par la création de monnaie par la Banque Centrale elle-même. Le but de tout cela ? En rachetant ces dettes jugées risquées et qui freinent le crédit, la BCE comptait soulager le bilan des banques et ainsi permettre la reprise du crédit. En effet, le produit de la vente permet aux investisseurs de faire de nouveaux prêts, des placements risqués rapportant beaucoup, en bref : la (possible) relance de l’économie.

Des mesures séduisantes pour les marchés financiers

Depuis mars 2015, cette création monétaire avait eu pour résultat l’injection de 60 milliards d’euros par mois dans l’économie. Faute de résultats significatifs, la BCE a annoncé qu’elle réviserait la politique monétaire lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, le 3 décembre à Francfort. Le montant mensuel de rachat reste le même. Ce qui pourrait potentiellement changer c’est la durée de l’aide « jusqu’à ce que nous voyons un ajustement soutenu dans le tracé de l’inflation vers notre objectif d’un taux inférieur, mais proche de 2 % » a affirmé Mario Draghi. Pour l’heure, il se tient « prêt à agir » et soutient le fait ne pas être partisan du « wait and see » comme cela lui a été reproché. Malgré une fragile croissance d’1,5 % pour 2015, on ne peut pas vraiment parler de reprise solide.
A l’annonce de ces mesures, les bourses européennes ont grimpé à plus de 2 %, Mario Draghi ayant ouvert la voie à un renforcement de son action ce qui a rassuré les marchés.

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