SOCIÉTÉ

La fin de l’université ?

Restrictions budgétaires

    La ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso a annoncé début septembre qu’il n’y aurait pas d’augmentation des droits d’inscription à l’université, pour autant, la rentrée se fait bel et bien sous le signe des restrictions budgétaires.

    Elle a annoncé la création de 1000 postes en 2013 essentiellement au niveau licence afin de réduire l’échec, actuellement lourd, de ces premières années de fac en renforçant l’encadrement, augmentant les TD (travaux dirigés). Pour autant est-ce bien de cela dont les étudiants de licence ont besoin ?

    Fin septembre avait lieue la rentrée des étudiants de deuxième année de licence de Lettres Modernes à l’université de Nantes, qui, pour cause de restriction budgétaire s’est vue obligée de fermer un groupe de TD par matière, c’est pourquoi, et ce dans chaque matière, les étudiants ont découvert des cours surchargés, ayant parfois plus de cinquante personnes dans des salles limitées à quarante places, des professeurs dépassés qui leurs demandaient de bien vouloir changer de cours, et le bonheur subtil de devoir suivre un cours assis par terre, faute de place.

Est-ce véritablement le manque d’encadrement qui nuit à la réussite des élèves en licence, ou bien les défauts d’organisation dont l’université fait état ?

    Bien des étudiants vous le diront, il est assez courant de devoir faire face au problème des chevauchements de cours, d’emplois du temps illogiques plaçant des cours pratiques avant des cours théoriques, ou encore d’horaires difficile à tenir (tel que l’enchaînement de onze heures de cours avec trente minutes de pause dans la journée).

    Il devient légitime de se demander si l’université a vraiment à coeur de s’occuper de l’enseignement de ses étudiants quand elle fournit à une promotion de 150 personnes un amphithéâtre de 140 places, et il est alors possible de considérer qu’elle ne donne pas de bonnes conditions qui favoriseraient l’apprentissage des étudiants quand, alors qu’il était prévu de faire quatre groupes et que l’effectif n’a pas diminué, il n’y en a finalement que trois ; les étudiants, bien qu’ayant payé leurs droits d’inscriptions, n’ont pas la certitude de pouvoir assister au cours, faute de pouvoir s’ y asseoir.

    Une bonne partie des universités française sont en difficulté, une quarantaine ont des fonds de fonctionnement insuffisants, et onze sont dans le rouge. Créer de nouveaux postes d’enseignants-chercheurs serait effectivement une solution pour rétablir de moindres effectifs dans les cours, si il n’apparaissait pas déjà que l’université n’a pas les moyens de maintenir des cours déjà prévus, alors on peut se poser la question de l’existence ou non d’une réelle marge de manoeuvre.

    Les restrictions budgétaires à l’université avaient déjà fait parler d’elles, dès janvier 2012, quand les UFR ont été confrontées à une baisse de 20 % de leurs budgets futurs, dont les effets se font désormais largement sentir, au niveau des cours, mais aussi au niveau des ressources, puisque les bibliothèques universitaires sont obligées de renoncer à nombre d’abonnements et d’achats.

    Quand on sait que le budget de l’université de Nantes a été amputé de 9 millions d’euros en 2012, on comprend les problèmes de fonctionnement, les suppressions de cours ou de formations, et le gel de postes prévu par l’université si cela ne suffisait pas à redresser la barre. Cependant, dans ces conditions, on ne peut que constater l’échec de la loi LRU sur l’autonomie des universités. Et bien que l’absence de réelle augmentation des frais d’inscriptions à l’université puisse être vu comme une chose positive, nous pouvons nous demander combien d’étudiants échoueront ou abandonneront en cours d’année à cause des mauvaises conditions.

J'ai 23 ans, j'écris de la fiction, je bois du thé, et je suis plutôt sympa. La dernière fois que j'ai été cool c'était en 2009. J'ai pas mal d'avis sur pas mal de sujets, mais si je t'ennuie, sache qu'on peut toujours parler du chat de mon coloc à la place.

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