SOCIÉTÉ

L’élection à Montréal, carnet de bord

Étudiante à Montréal depuis plusieurs années, notre rédactrice Louison a vécu le premier tour de la présidentielle à 6.000 kilomètres de Paris. Elle raconte son “après-midi présidentielle”.

En tant qu’expatrié·e, une soirée électorale est toujours un moment particulier. On se sent concerné·e mais on est loin, on est au milieu de personnes qui voient les événements comme quelque chose qui ne les touchera pas directement. Pourtant, on se retrouve dans un bar, entre expatrié·e·s, pour partager ce moment, nos réactions, nos attentes, au-delà du vote. Entre expatrié·e·s, on partage tout de même une certaine vision du monde et de la France. Voici les propos que nous avons pu recueillir.

13h07 : le bar dans lequel nous avons élu domicile (Monsieur Ricard) et qui rediffuse la soirée électorale n’est pas très achalandé pour le moment, l’ambiance est détendue et on discute des problèmes électoraux des uns et des autres : problèmes liés aux procurations et files interminables de la veille.

La bière est devant nous.

13h30 : les discussions s’animent, on réalise peu à peu que ce sera peut être la première fois que le PS et les républicains ne sont pas au second tour.

13h37 : le bar est plein, les français arrivent en masse.

13h43 : « Si Marine le Pen passe au second tour c’est sûr qu’il y a une manifestation à Montréal », annonce Francis Therrien, Québécois à Montréal.

13h49 : ici on parle et on compare nos systèmes. On parle de la prime à l’urne discutée par Robert Bourassa : le fait que les gens assument moins de voter de droite et que les pourcentages à droite seront plus élevés que dans les sondages.

14h06 : cri de déception face aux résultats dans le bar montréalais, le calme est revenu.

14h14 : Dorian, un expatrié, lance déçu : « C’est dommage ils ont rarement eu un aussi bon candidat au PS. »

Ici on est d’accord pour dire que d’un point de vue rhétorique et discursif, les discours de Hamon sont bien construits et bien dits. Mais il est arrivé au pire moment pour mener campagne.

« C’est dommage ils ont rarement eu un aussi bon candidat au PS » – Dorian, expatrié français à Montréal

S’il y a bien un deuxième point sur lequel nous tombons toutes et tous d’accord, c’est sur la très grande difficulté qu’aura Emmanuel Macron à construire une majorité parlementaire : « Qui est-ce qui n’aura pas de majorité parlementaire ? Macron ! »

Nous sommes tou·te·s fébriles en attendant le deuxième tour, mais la large majorité d’entre nous sait déjà quel sera son vote. Rendez-vous dans deux semaines !

En amour avec la diversité artistique, immergée dans les images et les sonorités, en quête d'une fameuse culture hybride, à la croisée des idées. Sur la route et sur les rails, entre la France et les festivals.

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