SOCIÉTÉ

Twitter, une trop grande liberté d’expression ?

Twitter est le réseau social à la mode. Il est le plus utilisé pour s’exprimer sur tous les sujets. La plupart des utilisateurs ont entre 15 et 34 ans (80 %). Mais beaucoup de personnes l’utilisent pour dire ce qu’elles pensent vraiment sur des sujets sensibles ou tabous (la plupart du temps dissimulés derrière un humour noir), comme la religion par exemple.

Les messages antisémites, homophobes, racistes… s’enchaînent en France et ailleurs. Ces messages sont souvent violents et probablement moralement dangereux pour les personnes concernées, car beaucoup n’hésitent pas à souhaiter leur mort. On retrouve des mots-clés (ou hashtags, mot-dièse) comme #UnJuifMort #UnBonJuif #SiJetaisNazi #UnBonMusulman #SiMonFilsEstPD #SiMonFilsEstNoir parmi les plus utilisés sur le réseau. D’un côté, cette liberté d’expression totale reflète réellement la société mais de l’autre n’est-elle pas dangereuse pour ses utilisateurs (car très peu de messages haineux, tweets, sont censurés) ?

Pourtant Twitter a été assigné en justice, l’union des étudiants juifs de France (UEJF) ayant saisi celle-ci. La France a demandé les données des utilisateurs aux messages à caractère haineux à l’Amérique, mais il y a peu de chance que celles-ci soient révélées car Twitter a certainement un important intérêt commercial à garder l’anonymat de ses utilisateurs. Si la France réussit à les obtenir, il faut savoir que “Le titulaire du compte n’est pas le seul responsable des propos illicites. Les contributeurs qui les approuvent publiquement risquent eux aussi des sanctions. Car, pour les juristes, retweeter, c’est approuver.“, estime Me Christiane Féral-Schuhl, bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris

En France, notre liberté d’expression est pourtant limitée par des lois. Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, il est inscrit que : “Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions” ..mais aussi que cette liberté a ses limites. La provocation publique, la discrimination, la haine ou la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est un délit passible d’un an de prison.

En Amérique (l’origine du réseau social, c’est donc la loi américaine qui doit s’appliquer ) cette liberté d’expression est totale. Il est précisé dans le 1er amendement de la Constitution américaine que : “Le Congrès ne fera aucune loi pour conférer un statut institutionnel à une religion, qui interdise le libre exercice d’une religion, qui restreigne la liberté d’expression, ni la liberté de la presse, ni le droit des citoyens de se réunir pacifiquement et d’adresser à l’État des pétitions pour obtenir réparation de torts subis (sans risque de punition ou de représailles).” Là-bas, il est donc tout à fait légal de faire des messages haineux contrairement à la France.

La seule réussite de censure sur Twitter, pour la France, a été de supprimer les messages les plus haineux. Alors, qu’en deviendra-t-il à l’avenir ? La France réussira-t-elle à récupérer les données des utilisateurs ? Jusqu’où pouvons-nous aller dans la liberté d’expression sur internet ? Ces questions restent pour le moment sans réponse.

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