COMPÉTITION – LONGS MÉTRAGES L’OFFICIELLE – Adaptation du roman La Vie est un film de Maité Carranza, le film d’Irene Iborra Rizo est un récit de résilience, dans lequel la famille est pilier.
Olivia a douze ans lorsque sa famille est expulsée de son logement. Avec sa mère Ingrid, ex-actrice peinant à trouver du travail, et son frère Tim, ils squattent un appartement vide en banlieue. Désireuse d’épargner son petit frère de la dure réalité qu’ils affrontent, Olivia lui fait croire qu’ils sont en plein tournage d’un film.
Ce n’est pas une première au Festival d’Annecy pour la réalisatrice espagnole Irene Iborra Rizo. En 2005, elle présentait son court-métrage, Cytoplasmes en milieu acide, co-réalisé avec David Gautier et Eduard Puertas Anfruns. Vingt ans plus tard, son film est le premier long-métrage de la compétition officielle à être projeté.
Olivia et le tremblement de terre invisible est un film sur une enfant-adulte. Dans une situation de détresse, la jeune Olivia se retrouve à endosser le rôle de sa mère. Elle prend les choses en main et fait tout pour rassurer son petit frère. Cela fait d’elle un personnage complexe, tiraillé entre deux mondes, chacun parsemé de failles.
Petite maman
Bien qu’elle tente de faire bonne figure devant Tim, Olivia reste perturbée par ce plongeon soudain dans la pauvreté. Ce qui lui semblait être une simple phase temporaire devient une situation de vie qui peine à s’améliorer.
La réalisatrice utilise alors le symbole du tremblement de terre, que seule Olivia semble voir, pour matérialiser une détresse grandissante. Mais cette peur devient sa force, et une touche de fantastique empêche Olivia de sombrer dans les abysses. Naissent alors des scènes pleines de couleurs et de fantaisie, avec une animation très réussie.
Pourtant, Olivia et son frère vivent dans un logement sans meubles, sans électricité, et surtout, avec une mère dépressive. Cette dernière, complètement démunie face à la situation, peine à trouver des appuis et semble de plus en plus impuissante. Envieuse d’une époque où son nom était sur les grandes affiches de cinéma, la chute dans une situation de précarité extrême est une véritable douche froide pour Ingrid.
Au début du film, elle semble avoir gardé sa créativité et son imagination. Elle rassure ses enfants, leur raconte des histoires pour traverser les étapes difficiles. Mais l’expulsion de leur appartement est la goutte de trop. Alors, les rôles s’inversent.
Jeux d’enfants
L’histoire d’une famille biologique devient alors une histoire de famille choisie. Entouré·e·s de leurs voisin·e·s, de leurs camarades de classe, et de différents personnages qui croisent leur chemin, Olivia et Tim se battent pour rester ensemble.
Fasciné par l’histoire que sa sœur lui raconte sur ce film imaginaire, Tim, grâce à son imagination débordante, voit tous ces changements comme des étapes prévues du scénario de leur vie. Même quand sa mère se trouve hospitalisée, sa confiance aveugle dans les paroles de sa sœur lui permettent de tenir.
Puisque faire semblant est l’un des jeux d’enfants les plus universels, Olivia, Tim et leurs nouveaux camarades sont déterminé·e·s à être les meilleur·e·s. La débrouillardise devient alors le maître-mot de cette troupe lumineuse qui ne baisse pas les bras face à l’adversité.
Épopée familiale mettant en lumière les difficultés d’être une mère seule avec des enfants à charge, Olivia et le tremblement de terre invisible est un film plein d’espoir et de tendresse qui, fort heureusement, évite un happy ending trop romancé.
Olivia et le Tremblement de terre invisible, sortie prévue le 21 janvier 2026.