Pour la première soirée Maze en Stéréo, nous avons décidé d’inviter l’artiste groovy et dansante Nalla. Véritable artiste autodidacte et boule d’énergie solaire jazzy et funky, elle fera tout pour vous faire danser au Pop Up ! du Label le 26 juin prochain.
Sortant d’une formation classique qui a failli la dégouter à vie de la musique, Nalla s’est refugiée dans le jazz où elle s’est créée cet incroyable personnage drôle et talentueux. Multi-instrumentiste, Nelly, de son vrai prénom, se fait connaitre à travers les réseaux sociaux où elle crée un lien profond avec ses abonnées. Mélangeant avec humour sa passion pour la musique funk, disco et jazz à la pop française, la jeune artiste obtient une véritable identité groovy et salvatrice.
Après avoir gagné le concours 21 voix au Bataclan en 2024, elle nous présente ses nouvelles chansons solaires, enjouées et dansantes. Une jeune talent qui a tout de suite convaincu Maze de la programmer pour la première de Maze en Stéréo au Pop Up ! du Label le 26 juin prochain. Une rencontre au soleil à la découverte de Nalla.
Nalla, c’est ton pseudo. Peux-tu nous dire plus sur qui elle est ?
Nelly : Nalla est la même personne que Nelly, grosso modo. Je ne sais pas, je crois qu’il y a plein de personnes qui aiment bien avoir une forme d’alter ego et se permettre des choses. Moi, c’est un peu l’inverse. J’essaye dur comme fer de rester la même personne sur scène comme dans la vraie vie. Ça me va mieux comme ça.
D’où vient cette envie de faire de la musique funk, soul, ainsi que de faire danser les gens ?
C’est marrant parce que ça ne fait pas très longtemps que je produis ce genre de musique-là. Avant, j’étais dans un truc un peu plus « tristoune » parce que j’allais pas très bien moi-même. Et en fait j’ai toujours écouté de la musique très joyeuse. Je suis très fan de pop, de pop soul, de gospel, de trucs vraiment funky. Je crois qu’il doit y avoir une petite influence de mon père qui m’a fait beaucoup écouter Earth Wind and Fire quand j’étais petite. J’adore. J’adore Abba, les Bee Gees.
Après j’adore autant la disco que l’aspect un petit peu plus soul. En fait, ce que j’aime bien c’est que c’est une croisée des mondes, un petit peu dans les années 70, entre la musique blanche et la musique noire. Il y a quand même une histoire derrière ça que je trouve hyper belle, parce que bon, historiquement, la musique blanche, elle groovait pas de fou et là il y a eu comme une espèce de consensus où tout le monde a commencé à danser. Je vulgarise énormément, mais en fait ça, pour moi, c’est le son de la fédération, le son de la fête, le son de à chaque fois que j’écoute ces musiques là, de cette décennie là, il se passe vraiment quelque chose de fort pour moi. Donc je crois que c’est un truc qui m’a énormément nourri.
Est-ce que c’est une sorte d’échappatoire pour toi, la musique ?
Pour moi, aller mieux ? Pas forcément. Peut-être pour sentir cette positivité, cette énergie qu’on a dans la musique pop. J’ai envie de faire ça pour partager du bien, du bon, des bons sentiments, des sourires. Je suis hyper premier degré là-dessus. J’aimerais, idéalement, pendant les concerts, créer un moment où on oublie tout ce qui se passe dehors et on ne fait que sourire, danser, sauter. J’ai juste envie qu’il y ait une forme de communion hyper joyeuse, parce que dans la vie de tous les jours c’est un peu dur, clairement. Donc, du coup, oui, t’as raison, c’est une forme d’échappatoire effectivement, dans le sens où je me sers de ça pour, moi-même, me tirer vers le haut ainsi que tirer les gens vers le haut aussi.
C’est quoi les grands thèmes de ta musique ?
L’amour toujours en fond, mais un amour où j’ai mis un peu d’humour. Mais même dans mes chansons d’amour où je fais des déclarations, je me moque de moi-même. En fait, les plus grandes chansons d’amour au premier degré, déchirantes, enfin les plus belles à mon sens, ont déjà été écrites. Enfin non, peut-être pas, il faut avoir de l’espoir, mais en tout cas j’avais beaucoup d’exemples déjà tellement formidables que j’ai voulu créer un petit peu à ma sauce et mettre un petit peu mon ton. Pour moi, c’est le second degré, on va dire, le sarcasme que j’ai introduit un petit peu là-dedans. Je pense qu’il y a un truc assez féministe qui ressort de mon projet. Je ne pense pas de manière activiste, mais de manière où il y a des messages qui passent. C’est quelque chose de naturel. D’empowerment, un petit peu, des femmes, mais détente. Toujours positive.
Alors après, pour pas non plus mettre la poussière sous le tapis, je pense qu’à mon échelle, dans le cercle privé, je suis un peu plus activiste que ça. Mais dans la musique, je pense que c’est plus pour créer un peu des hymnes aux femmes. Ce qui est un peu paradoxal d’ailleurs, parce que pour l’instant mon public est majoritairement masculin et j’ai du mal à trouver mon public féminin, mais j’espère que ça va venir.
Justement, je trouve qu’il y a une grande importance des réseaux pour partager ta musique. Je voulais savoir quelle était ton approche avec tes abonnés, quel était ton lien ?
C’est eux qui font en sorte que tout ça soit possible, donc, moi, j’ai un lien hyper affectueux et respectueux. J’essaie le plus possible. De toute façon, la création de contenu, c’est un vrai hobby. Pour le coup, ce n’est pas quelque chose que je me force à faire pour mon projet. C’est quelque chose que je faisais avant d’avoir des chansons. J’ai besoin de faire rire, j’ai besoin de partager, communiquer. Et du coup, je pense que ça se ressent là-dedans. Et après, il me donne énormément de force, énormément de courage.
J’ai plein de screens dans mon téléphone portable de très gentils commentaires ou de messages que j’ai reçus, que je relis quand ça va pas bien. J’en ai fait un dossier qui s’intitule « les commentaires gentils » et je les relis quand ça va pas très bien et ça me donne vraiment beaucoup de force. J’ai envie de rendre tous ces gens fiers.
Et c’est quoi le processus de composition de Nalla ?
Ah ! Ça vient toujours d’un titre. J’ai toujours le titre en premier, a priori.
De la chanson ?
Oui. Un titre, un bout de phrase, un nom qui me fait rire déjà. Le titre me fait toujours plus ou moins soit marrer, soit c’est un sous-texte de la vanne déjà. Ensuite, je produis tout sur Ableton Live. Chez moi, j’ai un petit home studio où j’ai ma petite console, mon petit micro, je joue du clavier, je joue de la basse, je gratouille un peu la guitare, mais j’ai jamais osé en faire sur mes sons encore. Après, je fais de la flûte traversière, pareil, pas de manière très ostentatoire dans mes sons. C’est à peu près tout, et après je produis quoi. Donc du sample, du midi. Et donc, après, je m’y mets et tout vient un peu en même temps.
Je réfléchis pas trop. Deux heures, quoi. Je crois que l’une de mes forces, c’est que je suis assez productif. J’ai pas du tout ce cliché de l’artiste maudite qui travaille que la nuit. Pour ceux que ça intéresse, je suis Capricorne ascendant Sagittaire (rires). Donc l’aspect Capricorne, je suis assez bosseuse de manière générale, très organisée pour ça en tout cas. Mais dans le fond, il y a aussi l’autre côté où j’ai envie de faire la fête, de rassembler, de faire rigoler les gens. Du coup, je mets l’un au service de l’autre.
Et ça fait combien de temps que tu fais de la musique ? Quel est ton premier instrument ?
Sans compter l’initiation musicale, où tu tapes sur des petits tambours, tu fais des petits trucs. Puis j’étais au conservatoire où j’ai fait de la flûte traversière, à 6-7 ans. Et après, ça a été crescendo. J’ai commencé par le classique, ça ne m’a pas du tout plu, pas du tout. Je ne pouvais pas du tout m’exprimer, ils n’aimaient pas du tout le fait que je m’habille de toutes les couleurs et que je sois un peu le trublion de la classe. Mes qualités n’étaient pas du tout mises en avant et j’avais que des défauts à mes yeux à ce moment-là. J’étais très mal dans ma peau et c’était terrible.
Le classique m’a fait croire que j’étais vraiment bonne à rien et ensuite j’ai découvert le jazz qui m’a un peu recueillie dans un premier temps. Mes parents font de la musique classique aussi, donc ça explique tout. J’avais leur spectre à eux, leur vision à eux, et leur vision, C’était :« Si tu veux devenir musicienne, il faut que tu fasses le conservatoire, point. » Et on était loin du « il faut que tu fasses des vidéos de cover sur YouTube » comme Justin Bieber.
On rigole, mais on voit que c’est la réalité aux États-Unis. Même en France, il y a plein de gens qui sont d’abord repérés comme ça. Avec aucune connaissance de la musique, et je leur jette pas la pierre, chacun son parcours et tout, moi je suis pas du tout élitiste là-dessus, mais oui, j’ai appris à lire de la clé d’Ut. Aujourd’hui, ça me sert absolument pas et c’est pas grave, c’est hyper marrant et ça fait partie de mon parcours.
À quel âge as-tu décidé de composer toi-même ?
J’ai toujours composé. J’ai composé ma première chanson à 8 ans, je crois, qui s’appelait « I Love You ». « I Love You c’est comme ça, c’est la vie ». C’était le texte. Je l’ai écrit dans la cour de récré de l’école Alexandre Dumas.
On va parler justement de ton premier single. « Si tu veux te battre ». Est-ce que tu peux m’en dire plus et parler de ce featuring avec Ex Aequo ?
Je suis assez tétanisé dans la vraie vie, je suis hypersensible et les relations humaines ont encore beaucoup de secrets pour moi malgré que je lise beaucoup là-dessus, que je me renseigne et que je communique beaucoup avec les gens de mon entourage. Je suis quand même confrontée dans ma vie professionnelle et ma vie personnelle à des êtres humains mystérieux et mystiques.
Et là, « Si Tu Veux Te Battre », c’est né d’une relation de travail qui a tourné un peu au vinaigre. Je me suis fait toute petite et j’ai vraiment subi la situation. Et là, pour le coup, je crois que c’est bien la première fois où c’était un peu Nalla l’alter ego, on va dire, même si non elle fait partie de moi. C’est ce que je disais dans un circuit plus privé, je pense qu’en face, je ne me permettais pas de m’exprimer comme ça. J’avais vraiment besoin d’exprimer ma force et de dire « Tu veux te battre ? Vas-y, en fait, je suis capable de me battre ». Mais voilà, je l’ai fait en chanson plutôt qu’en vrai, parce que voilà, j’aime pas trop la violence.
Et ton lien avec Ex Aequo, du coup ?
Mais incroyable ! En fait, j’ai fait une vidéo pour rigoler où je disais que je vais laisser un couplet de libre en demandant à mes abonnées de faire ce qu’ils veulent sur ma chanson. Mais c’était pour teaser ma chanson. Elle était déjà prête et elle allait sortir. Puis, on reçoit plein de propositions. Déjà, je suis absolument ravie et honorée de voir que des gens aient pris le temps d’enregistrer. Et là, ça rejoint l’idée de communion.
À ce moment-là, je me dis : ça y est, je suis enfin dans le bon projet, sur la bonne voie, avec les bonnes personnes, parce que l’émotion que je voulais ressentir, c’était ça. C’était voir des gens qui jouent de la trompette sur mes morceaux alors qu’ils habitent dans une autre ville de France. Et en fait, tout est vraiment très cool, mais pour moi, il y en a eu Ex Aequo, qui a proposé quelque chose qui me bluffe et où je me dis : « ça , c’est intéressant ».
Il y a l’aspect rap que je pourrais jamais trop apporter parce que j’ai ni ce type d’écriture, ni ce type de composition. Enfin je ne sais pas très bien rapper et que dire, c’est un rap que j’aime bien, c’est un rap qui a du sens, qui est un peu technique, pas technique en termes de kick mais en termes d’écriture, et je lui ai dit : « mec c’est bien ce que tu as fait, pour de vrai. Enfin ça te dirait pas de le faire en studio pour de vrai et tout ? ». Il m’a dit il m’a dit : « si mais c’est pas trop tard ? » et je lui dis non si tu viens demain. Et le lendemain il était au studio avec moi en train d’enregistrer.
D’ailleurs, je le remercie beaucoup parce que j’ai pris la liberté de le diriger un petit peu. Parce que c’était mon morceau et on a essayé plein de trucs. On a vraiment pris du temps.
Tu parlais d’hypersensibilité ; est-ce que tu arrives à le voir comme une force aujourd’hui ?
Comme une force ? Pas encore tout à fait. Je le vois vraiment comme un trait de caractère. Il y a des choses que j’arrive à percevoir beaucoup plus vite ou beaucoup plus fort que d’autres personnes. Ça peut m’aider, mais pas comme une force. J’ai pas beaucoup de recul là-dessus, en fait. Je passe ma vie à chialer en écoutant des podcasts. Ce matin, j’ai juste regardé une vidéo d’une grand-mère qui parlait de l’amour de sa vie, qui était décédé, et j’ai pleuré à chaudes larmes. Je me contrôle pas trop. Donc c’est dur, quand on se contrôle pas, de réussir à le voir comme une force. Mais je suis en chemin.

On va revenir un peu à ta musique. Est-ce que tu as une annonce à nous faire sur des projets qui arrivent ?
Là, j’aimerais bien sortir un EP, normalement le mois prochain. Ce serait bien. Qui contiendrait les 4 morceaux qui sont déjà sortis, un single en bonus, et 3 interludes de morceaux qui ont bien marché sur Instagram et qui me représentent bien et qui sont un peu rigolos. Donc voilà, ce qui ferait 8 titres dont 3 interludes. Ça ferait un projet où, normalement, si on a écouté ça et qu’on aime bien, on me connaît, quoi. On verra plus trop de surprises à partir de là.
Et tu vas jouer donc pour la première soirée de Maze en Stéréo.
Oui ! Trop bien.
Elle est comment, Nalla sur scène ?
Alors, j’y travaille beaucoup en ce moment. Sachez que j’essaie de courir hyper souvent pour améliorer mon cardio. Pour que sur scène, je puisse donner le max du max. Je danse beaucoup, je saute un peu à la fin, mais il faut vraiment attendre la fin pour, voilà, pas finir comme une folle à mi-parcours du concert et être essoufflée. Mais oui, beaucoup de sourire, beaucoup de danse, beaucoup de blague entre les chansons. Il ne fallait pas me donner le micro au début. C’est beaucoup de blague.
En tout cas, j’essaie d’être l’ambianceuse de la soirée. Tant que je suis sur scène. En ce moment, je suis en train de travailler un seul en scène. Je suis en train de travailler un seul en scène parce qu’il y a beaucoup de contraintes budgétaires. Actuellement, en France, il y a beaucoup de subventions qui sont annulées, qui sont supprimées. Le monde de la culture va vraiment très mal. Et du coup, j’essaie de m’adapter tant bien que mal. Pour l’instant, j’ai repris le seul en scène. Je l’ai joué 2-3 fois. Et c’est chouette, en fait. C’est chouette, parce que j’en ai profité pour remodeler tout le concert et pour faire encore des blagues supplémentaires.
Nalla sera donc en concert pour la première soirée Maze en Stéréo au Pop Up ! Du label le jeudi 26 juin 2025. Pour prendre vos places, c’est juste ici.