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Maze en Stéréo – Rencontre avec Carel : « J’ai toujours été bercée par la musique »

Pour la première soirée Maze en Stéréo, nous avons décidé d’inviter pour ouvrir notre évènement l’artiste emplie de pop suave et de r’n’b sulfureux Carel. Un rendez-vous à ne pas manquer au Pop Up  ! du Label le 26 juin prochain.

L’artiste parisienne Carel tisse des fils entre la pop, la néo-soul et le RnB pour créer une musique chaleureuse et profondément touchante. Sa voix, aux nuances blues et capable de belles envolées, porte en elle une intensité unique, mêlant tendresse et profondeur. À travers Afterglow, son premier EP, elle dévoile différents chemins émotionnels où l’on danse, où l’on pleure, où l’on se libère. Le 26 juin prochain, Carel viendra ouvrir la première soirée Maze En Stéréo au Pop Up ! du Label pour une soirée inoubliable. Rencontre.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur qui est Carel ? 

Je suis Carel et j’ai 24 ans. Basée à Paris, je suis chanteuse, auteure et très vite fait compositrice. Je fais de la pop soul. Je dis de la pop soul parce que mon genre de musique préférée, c’est vraiment la pop et c’est ce que j’aimerais faire et ce vers quoi je tends. Mais j’ai une voix naturellement un peu soul, un peu rauque, un peu cassée. Et du coup, malgré moi, la manière dont je pose, je trouve, la manière dont je chante, ça peut s’assimiler à de la soul. Donc voilà, je dirais que je fais de la pop soul.

Cet amour de la soul vient d’où exactement ?

J’adore, vraiment, tous les genres de musique. C’est très rare que je trouve une musique peu jolie ou peu en tout cas à mon goût. Mais non, je dirais que, moi, je suis vraiment une grosse fan de pop depuis que je suis toute petite. J’écoute vraiment de la pop, même si, dans un sens, c’est super large et qu’il y a plein d’inspirations qui peuvent donner de la pop. J’ai des parents qui écoutent plein de styles de musique et qui ont pu me bercer avec des chanteuses solos. Je trouve que la texture de ma voix et la manière dont je chante, dont je pose, même les mélodies que je vais trouver, c’est malgré moi de la soul, même si je veux forcément aller vers de la pop, et que ça a plus de sens de faire ça pour moi.

Comment la musique est-elle venue dans ta vie ? 

Alors j’ai toujours aimé la musique, j’ai fait de la danse classique depuis mes trois ans, j’ai toujours dansé, j’ai toujours été bercée par la musique. Je pense que quand on fait de la danse, on n’a pas automatiquement le rythme. En tout cas, on nous apprend à avoir le rythme dans la peau. Et naturellement, j’ai commencé à chanter. Et puis un jour, on m’a dit « mais c’est pas si mal ce que tu fais ». C’est à mes 14 ans que mon père m’a dit  : « bon ça suffit, il faut y aller, on va t’inscrire à des cours de chant ». Et du coup, c’est comme ça que je me suis vraiment mise à chanter de manière un peu plus sérieuse.

Et tu joues d’un instrument ?

J’ai des rudiments de guitare, on va dire (rires). Non, en fait, j’aimerais vraiment apprendre à bien m’accompagner à la guitare et au piano, mais pour l’instant je ne suis pas assez bonne.

Quel est le processus de création et de composition de Carel ? 

J’écris des musiques depuis pas si longtemps que ça, depuis 2022, quelque chose comme ça. Avec les années, ça change un peu, mais souvent j’ai plein de textes que j’écris depuis toute petite, dans un carnet ou sur mon téléphone. J’ai des bribes de textes un peu partout, ce qui fait que lorsque je vais en studio, je viens avec tous mes textes. Je parle un peu de mes inspirations, du type de musique que j’ai envie de faire, des messages que j’ai envie de faire passer à travers la musique. Et souvent, le producteur et le compositeur font la prod en même temps. À ce moment là, je vois si mes textes peuvent être posés dessus. J’écris un peu sur le tas. Souvent, les textes que j’ai écrits auparavant, c’est vraiment juste un fil conducteur et je réécris tout sur le moment.

Et qui sont tes producteurs  ?

J’en ai eu plusieurs. J’ai travaillé en premier avec William Rousseau, avec qui j’ai fait mes trois premières chansons. J’ai aussi travaillé avec Kazam. Il est producteur, mais sort aussi ses propres chansons. C’était plus de la house, et nous, on a fait un featuring. C’est la première fois que je m’adaptais au style de quelqu’un, c’était cool, et j’ai aussi travaillé avec Xabe. C’est avec lui que j’ai sorti mon dernier EP, Afterglow. Et en ce moment, je travaille avec d’autres producteurs, notamment Andreas et Hugo Fourlin.

On va revenir sur Afterglow, ton EP trois titres. Est-ce que tu peux me parler des grands thèmes de ces chansons ? 

Les trois premières chansons que j’ai sorties, je les ai écrites à des moments où j’étais un peu… j’étais vraiment pas bien. Genre, j’étais vraiment dans une période hyper compliquée, un peu quand tu sors des études, donc de jeune adulte, couplée à plein de choses pas cool de la vie. Toutes mes chansons étaient assez mélancoliques, parlaient de ruptures et d’autres choses de la vie assez tristes.

Après ça j’ai fait mon master au Portugal, où j’ai eu une sorte de renaissance. J’ai un peu retrouvé mon étincelle, je suis quelqu’un d’assez solaire de base, donc j’étais trop contente. Et du coup, j’en avais un peu marre, parce qu’au moment où j’allais mieux, les chansons que je sortais étaient des chansons tristes. Je me suis dit que j’avais envie d’écrire des chansons qui sont un peu à l’image du Portugal, donc très solaire. C’est pour ça que j’ai choisi des couleurs pour mon EP. Parce que chaque chanson est une couleur, et pour moi, ce sont les couleurs qui représentent ma vie au Portugal à ce moment-là.

La première, «  Blue  », part vraiment de l’envie de ne plus être mal, de vouloir un peu se sortir de là. Parce que, quand on traverse une période difficile, au début, c’est réconfortant d’y rester, enfin de se complaire un peu dans notre malheur, de ne pas vouloir essayer de sortir la tête de l’eau. C’est un peu une période qui est obligatoire en tout cas. Et puis aussi, il y a un peu ce truc où on aime bien aller mal. C’est horrible à dire, mais on aime bien ça, sauf qu’à un moment, on a envie de sortir la tête de l’eau. Je le vois vraiment comme une courbe, cette chanson. Donc « Blue », c’est vraiment on va mal, mais on a envie d’aller mieux.

« Orange », c’est un peu une euphorie. Ça parle d’une rencontre amoureuse, de l’envie d’aller mieux et vraiment juste de vivre la vie, on va dire, au jour le jour. Et après « Hazel », c’est plus une chanson d’amour avec une envie de stabilité. On a été mal, on a été super bien et maintenant c’est cool, on accepte quand ça va bien, c’est un peu la synthèse des deux.

Est-ce que t’as de nouveaux projets, est-ce que t’as de nouvelles choses vers lesquelles tu veux aller ?

J’ai un peu fait cette EP de manière maison parce que je suis toute seule. Je suis signée nulle part, je me produis, j’ai envie de prendre tout l’argent. C’est moi qui investis de ma poche et là j’ai un peu envie de faire les choses autrement parce que avant j’avais un peu un sentiment d’urgence. En sortant ce projet là par exemple, j’avais envie de le faire quand j’étais encore dans cette euphorie liée à mon séjour à Lisbonne.

Aujourd’hui ça fait un an que je suis rentrée et je suis convaincue que c’est de la musique que j’ai envie de faire dans ma vie. J’ai un peu envie de prendre mon temps. Envie d’une phase de reconstruction, que ce soit musicale, même artistiquement. Vraiment, j’ai envie de tout revoir à fond. Je suis souvent en studio en ce moment. Je travaille de nouvelles chansons. Mais aussi, je me permets de tester de nouvelles choses.

Avant j’allais vraiment faire des trucs où j’étais sûre que c’était safe, mais du coup je pense que j’ai un peu eu un manque de prise de risque et aussi que j’ai un peu bâclé certains projets. Même si je suis trop fière de ce que j’ai sorti, ce n’est pas grave si je ne sors rien pendant un an. J’ai vraiment envie de tester mes chansons en concert, de retourner au studio les refaire et vraiment travailler à fond ma direction visuelle, par exemple, ou artistique.

Et pourquoi chanter en anglais ? 

Je suis née aux États-Unis. Je suis franco-américaine. Mes deux parents sont français. Mon père est vraiment franco-français, ma maman est d’origine sénégalaise et capverdienne. Ils se sont rencontrés aux États-Unis, parce qu’ils ont fait leurs études là-bas. Ils ont bossé là-bas pendant 15 ans. Je suis partie quand j’avais 4 ans. J’ai parlé anglais avant de parler français. Même si aujourd’hui je parle mieux français qu’anglais. Mais c’est quelque chose qui a toujours été en moi.

Puis à mes 13 ans, on est reparti vivre à Singapour. Là, j’ai un peu renoué avec l’anglais. C’est quelque chose qui fait partie de moi. Je sais pas pourquoi. Même enfant, j’écoutais que des stars de Disney Chanel, j’étais fan de Miley Cyrus, de Selena Gomez. C’est pour ça que je parlais de pop, c’est vraiment cette musique-là qui m’a bercée jusqu’à mon adolescence.

Mais de plus en plus, j’ai envie d’écrire en français. C’est juste que, pour moi, c’est tellement différent. Les musiques que j’aime en anglais sont hyper différentes des musiques que j’aime en français. J’écoute pas du tout la même chose. En anglais, je suis vraiment très pop, même indie de temps en temps, un peu folk. Et en français, je vais plus écouter du rap. Enfin, c’est vraiment hyper différent. 

Et est-ce que tu comptes aller chercher des inspirations dans tes racines ?

Je suis un peu timide de ce côté-là. Chanter en anglais, j’ai une certaine légitimité parce que, je parle anglais depuis que je suis née, j’ai le passeport, mes études, je les ai faites en anglais dans leur intégralité. Je me sens quand même légitime de le faire. Alors que tout ce qui est mon rapport à la culture sénégalaise ou capverdienne, je suis un peu plus timide.

Quand j’ai tourné mon premier clip, celui de «  Blue  » à Dakar, j’étais super stressée, hyper intimidée. Pourtant, je suis très imprégnée de la culture. C’est quelque chose que je revendique, mon côté sénégalais et capverdien. Mais comme je n’y ai jamais vécu et que je ne parle pas la langue, du moins très mal, je pense que j’ai un peu une petite gêne. Cependant, c’est clairement un truc que j’aurais envie de faire plus tard, mais il faut que je rencontre les bonnes personnes. J’étais contente de faire mon premier clip là-bas. C’est hyper symbolique pour moi parce que, déjà, j’ai jamais fini de clip de ma vie et là je l’ai fait toute seule. Je suis allée seule au Sénégal, dans ma famille, et j’ai tout trouvé toute seule, le réal, le producteur, etc. C’était vraiment une expérience très enrichissante.

Tu vas ouvrir pour la première soirée de Maze en Stéreo. Je voulais savoir comment elle était Carel sur scène ? 

Alors, Carel sur scène pendant très longtemps, elle avait honte de chanter. Je pense que c’est un peu tous les chanteurs au début. On n’ose pas chanter, surtout devant des personnes qu’on connaît. Mais maintenant, je dirais que je suis pleine d’énergie. J’essaie de donner un max de choses à mon public. C’est quelque chose que j’essaie de cultiver.

J’ai aussi la chance d’être accompagnée de super musiciens. Moi je suis hyper fan de live. De base je ne suis pas hyper clip quand je découvre une chanson, je préfère largement écouter une session Colors, ou un Tiny Desk, ou même une live session de l’artiste. Parce que j’adore les instruments en fait. J’adore vraiment les super bons musiciens donc j’ai de la chance d’être tout le temps bien accompagnée. J’essaie d’interagir le plus avec le public, avec les musiciens et de mettre en valeur la musique et surtout de les rendre un peu plus différentes de la version studio. Je trouve que c’est toujours le petit plus en live.

Carel sera donc en concert pour la première soirée Maze en Stéréo au Pop Up  ! Du label le jeudi 26 juin 2025. Pour prendre vos places, c’est juste ici.

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