CINÉMA

CINÉLATINO 2025 – À l’Ouest, du nouveau

Affiche du 37ème Cinélatino © Ronald Curchod
Affiche du 37ème Cinélatino © Ronald Curchod

Ce vendredi, s’ouvre la 37ème édition de Cinélatino – Rencontres de Toulouse, festival des cinémas d’Amérique latine. Durant une semaine, les différentes sélections mettent en lumière la création filmique de ces territoires, au prisme des crises politiques et culturelles qu’ils traversent.

Face à la prépondérance médiatique et politique des États-Unis sur le continent américain, les différents pays d’Amérique latine poursuivent et renouvellent, sans relâche, leur large panel créatif. Cette asymétrie médiatique et audiovisuelle a un fort impact sur la création cinématographique de la partie sud du continent. Portées par des cinéastes, des productions, et des distributeur·ice·s actif·ve·s et engagé·e·s, les multiples formes de création filmique de ces territoires rencontrent des obstacles de taille par rapport à leur « Voisin du Nord ». Et cela commence par les restrictions budgétaires, pour finir par le manque de visibilité.

Brise latina dans la ville rose

À des dizaines de milliers de kilomètres de ces pays, le festival Cinélatino de Toulouse incarne, en France, l’un des principaux médiateurs de ces cinémas et de leurs enjeux. Un an après la première édition du festival en 1988, l’Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse (ARCALT) a pris en charge son organisation. Depuis, elle œuvre à la « solidarité cinématographique » envers les cinémas latino-américains. Le festival Cinélatino en est la concrétisation et se fait l’écho, annuellement, de l’actualité de ces derniers auprès du public et des professionel·le·s du secteur. Désireuse de questionner la pertinence, l’objectivité, et l’utilité de ses différentes initiatives, l’équipe ouvre cette année ses rangs à des cinéastes latino-américain·e·s.

Profondément ancré dans Toulouse, et s’implantant localement de part et d’autre au sein de la région, Cinélatino s’ouvre à un public varié. Les habitant·e·s de Toulouse, de la Haute-Garonne, et de l’Occitanie, ont accès, cette semaine et durant le mois de mars, aux films et aux ressources proposés par la programmation. Curieux·ses, cinéphiles aguerri·e·s, jeunes scolaires : il y en a pour tous les goûts, et toutes les sensibilités.

Brassage créatif

Cinélatino se décline en différentes sélections de films – compétitives ou non -, mais également des discussions, des actions locales et pédagogiques, et de nombreuses ressources sur place et en ligne. Du côté des films, l’équipe d’organisation du festival réitère sa volonté de brasser large, tant au niveau des formats que des techniques. Ainsi, la programmation voit se succéder fiction et documentaire, courts et longs métrages, images réelles et animation.

Le tout est rythmé par la présence de nombreux·ses invité·e·s venu·e·s de part et d’autre de l’Atlantique. Cette année, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz (Berlin Tempelhof, Marin des montagnes, Motel Destino) est l’invité d’honneur du festival. Un Focus lui est notamment dédié, permettant au public de redécouvrir sa filmographie dans une perspective transversale.

À travers cette riche programmation et sa longue périodicité, Cinélatino est un pilier de la médiation cinématographique latino-américaine en France. À l’heure de la décentralisation croissante de nombreuses manifestations culturelles, l’implantation de ce festival loin de la capitale, en l’occurrence à Toulouse et en Occitanie, est percutante, et précieuse.

Cinélatino se tient du 21 au 30 mars 2025 à Toulouse, et durant le mois de mars en Occitanie.

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