Best Of Doc saison 6, c’est parti ! Pour la 6e année consécutive, ce festival itinérant fait revivre en salles 10 documentaires audacieux et exigeants, sortis en 2024.
Né en 2019 et organisé par l’association Documentaire sur grand écran, Best of doc #6 s’étend, cette année, du 5 au 18 mars, et sera présent dans 70 salles obscures françaises. Un record pour cet événement qui, depuis 6 ans, s’attache à proposer un tour d’horizon de la création documentaire nationale et internationale de l’année écoulée.
Le format itinérant de Best of doc est une forme concrète de décentralisation culturelle, et plus précisément de décentralisation de la diffusion de films ayant disposé, au moment de leur sortie, de peu de copies en dehors des salles parisiennes. Best of doc s’implantera donc cette année dans des villes comme Fréjus, Lannion, Amiens, Montpellier, Paris ou Marseille, et sera aussi présent en Corse ou à La Réunion, par exemple.
A cet effort de maillage territorial s’ajoute un accompagnement de chaque film, soit par leurs équipes , soit par d’autres intervenants. Laissant ainsi la possibilité d’émergence d’échanges et de débats autour de chaque film. Un geste qui n’est pas sans rappeler celui de l’Acid, par ailleurs associé au projet.
La sélection
Au programme donc, 10 documentaires sortis en 2024, dont le tout juste oscarisé No Other Land de Basel Adra. Ce dernier viendra présenter son film au Louxor, à Paris, ce jeudi 6 mars. Cette édition de Best of doc dialogue explicitement avec le génocide en cours à Gaza, puisqu’en plus de No Other Land, Bye-Bye Tibériade (Lina Soualem) et Voyage à Gaza (Piero Usberti), documentent l’histoire des Palestinien·ne·s en leur donnant la parole, et en rapportant des images rares d’un territoire assiégé, annexé et détruit par Israël.
L’ambition de Best of doc est ainsi de dialoguer avec le présent, en offrant aux spectateur·ice·s, via sa programmation, des visions du monde alternatives et critiques. Ainsi du sombre et pourtant magnifique Anhell69 (Théo Montoya), explorant, via un dispositif audacieux, les doutes et les rêves de la jeunesse queer de Medellin (Colombie), acculée par la violence, la mort et le désespoir.

Aussi désespéré soit-il, Anhell69 voit en les liens de solidarité intracommunautaire une façon de résister à la violence extérieure. Un thème qui est aussi le fil rouge de Knit’s Island – L’île sans fin (Ekiem Barbier, Guilhem Causse, Quentin L’helgoualc’h), plongée d’une heure trente dans cet espace virtuel de 250km2 sur Internet, dans lequel des individus du monde entier se regroupent en communauté pour simuler une fiction survivaliste. Au-delà de l’aspect intrigant du dispositif, les réalisateurs parviennent à proposer une vraie réflexion sur ce que veut dire faire communauté, que ce soit en ligne, ou « irl » (“in the real life“, soit “dans la vrai vie”).
Quant à Il fait nuit en Amérique, Ana Vaz y explore durant plus d’une heure, et presque entièrement silencieusement, la place laissée à la vie animale dans une ville – Brasilia – de plus en plus dévastatrice pour la faune locale. Un documentaire au réalisme déroutant, qui ne fait aucune concession sur l’impact qu’a la présence humaine sur l’espérance de vie animale. Sa place en sélection ouvre les portes aux enjeux évidents de la cohabitation entre les différentes formes du vivant.
A la sélection, principale, s’ajoutent trois avant-premières, un film de patrimoine, un inédit, et cinq courts métrages. De quoi satisfaire les esprits les plus curieux et insatiables.
Rendez-vous donc du 5 au 18 mars, à Paris et partout en France ! Et retrouvez l’intégralité de la programmation ici.