À l’occasion de la 46e édition des Trans Musicales, Maze a rencontré une partie du groupe TVOD (Television Overdose), fraîchement arrivés à Rennes et en pleine préparation pour leur concert prévu à 4 heures du matin.
Quatre membres du groupe nous ont parlé de leur parcours, de leurs liens avec la scène rock de Brooklyn, et de leurs derniers projets. Formé dans la ville qui ne dort jamais, le groupe, mêle post-punk, garage et une touche de punk électrique. Depuis la sortie de leur premier album Daisy en 2020, suivi de l’abrasif Victory Garden en 2021, le groupe n’a cessé de conquérir de nouveaux horizons, repoussant sans cesse les frontières du punk et du post-punk. Rencontre avec un groupe qui enflamme les scènes et bouscule les codes du genre.
Comment vous sentez-vous après votre vol pour le festival ?
En fait on vient juste d’arriver ! On a traversé l’Atlantique, donc on est un peu dans le pâté, mais super excités. On a hâte de découvrir le festival et de jouer. La sélection des groupes est vraiment bonne, et je suis curieux de voir comment ça va se passer à 4 heures du matin. On n’a jamais joué aussi tard ! Est-ce que les gens seront là ?
Alors, racontez-nous un peu comment TVOD est né.
Nous avons commencé à écrire de la musique juste avant le COVID, on faisait tous partie de plusieurs groupes à l’époque. C’est l’envie de faire quelque chose de plus dansant, un peu punk qui nous a réuni. C’est pendant le confinement que tout s’est concrétisé.
Dès le début, quelle direction musicale est-ce que vous vouliez prendre ?
Faire bouger les gens, clairement. C’était l’objectif de TVOD : de l’énergie. On voulait que les gens dansent, mais aussi qu’il y ait quelque chose de plus que de la musique juste pour « faire danser ».
Et donc, « Car Wreck » est votre dernier single, sorti juste avant votre concert aux Trans Musicales. Quel est l’état d’esprit du groupe maintenant que ce projet est sorti ?
On est super excités. Ça faisait plus d’un an qu’on n’avait rien sorti, donc c’est un vrai plaisir d’avoir quelque chose de nouveau. Ça fait environ un an et demi qu’on travaille sur ce projet, donc cette sortie marque vraiment le début d’un nouveau chapitre pour nous. Et on a plein de projets pour l’année prochaine, c’est vraiment excitant.
TVOD, votre son mélange des éléments de krautrock, des guitares et des synthés psychédéliques… D’où sont venues toutes ces influences ?
On est six dans le groupe, et chacun amène son propre univers, son histoire musicale. Ça fait qu’on a des sons assez variés, mais tous autour de la même idée : faire bouger les gens, sans être trop compliqué ni trop simple. L’idée, c’est vraiment de capter une énergie brute.
Et pour « Car Wreck », quel message ou quelle émotion vous avez voulu transmettre ?
La chanson a été écrite lors d’une répétition, ce qui est assez rare pour nous. En général, si ça nous fait bouger pendant la répèt’, on sait que ça doit rester. Pour les paroles, je pensais à comment la vie peut parfois ressembler à une épave de voiture. Parfois, tu ne peux pas regarder ailleurs, c’est un peu cette idée de « belles catastrophes ». C’est une chanson assez sombre, avec un contraste entre la musique qui est dansante et les paroles qui sont plus lourdes. C’est aussi la seule chanson où on a fait une grosse pause instrumentale, avec des solos de guitare et plein d’effets psychédéliques, des bruits de voitures, des pneus qui crissent… On voulait vraiment que ça reflète l’idée de chaos et de réflexion.
Cette approche guide-t-elle vos autres créations ?
Absolument. C’est une partie essentielle de ce qu’on cherche à faire avec TVOD. On adore jouer des morceaux punk ultra courts, mais aussi explorer des jams psychédéliques. On aime varier les styles pour surprendre notre public et éviter de nous enfermer dans une seule direction. C’est ce mélange qui nous stimule et nous amuse le plus.
Et la scène musicale actuelle, comment vous vous y intégrez en tant que TVOD ?
Il y a tellement de choses différentes, mais je pense qu’on se retrouve dans certaines « poches » musicales. Parfois, on est un peu partout. On ne peut pas vraiment nous mettre dans une case spécifique. C’est ça qui est cool aussi, on flotte entre plusieurs styles : parfois punk, parfois psychédélique, et parfois même hardcore. C’est comme ça qu’on aime faire les choses, et on n’a pas vraiment envie d’être étiquetés. Ça nous permet de jouer sur des scènes super diverses, surtout à Montréal, où est basé notre label Mothland. Et c’est grâce à cette flexibilité qu’on va sortir notre prochain album l’année prochaine.
L’industrie musicale est assez dure, mais c’est les gens qu’on rencontre et la scène qu’on crée ensemble qui comptent vraiment. Et c’est ce qu’on aime, rencontrer des gens passionnés, jouer des concerts, et faire la fête ensemble. C’est pour ça qu’on le fait, au fond.
Pourquoi avez-vous choisi de bosser avec le label Mothland pour votre dernier album ?
On les a rencontrés il y a deux ans, on jouait en pleine journée, à 15 heures, et ils étaient là, parmi les quelques personnes présentes. J’ai vu leur set, et j’ai tout de suite eu un coup de cœur. Je leur ai dit : « Vous êtes géniaux, la prochaine fois qu’on sera à Montréal, on doit jouer ensemble. » Et voilà, c’est devenu une sorte de coup de foudre entre TVOD et Mothland. Marilyne, un des fondateurs de Mothland, est tombée amoureuse de notre énergie sur scène. C’est une belle histoire qui a bien évolué.
Et comment vous préparez-vous pour un concert à 4h du matin ?
Beaucoup de bière avant et après le concert, bien sûr ! On va aussi boire un bon vin français après l’interview, peut-être faire une troisième sieste, et après ça on va tout donner sur scène (rires). C’est le seul concert qu’on donne pendant ce voyage, donc on va y aller à fond. On s’attend toujours à ce qu’il se passe quelque chose d’inattendu. C’est pour ça qu’on aime chaque concert. Même quand ça semble être un concert un peu moyen, on met tout dedans et on finit toujours par faire un show de fou. C’est cette énergie qu’on recherche, et ça nous permet de rencontrer des gens formidables.