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Rencontre avec Roman Ausen : « J’avais envie de faire les choses par moi-même »

Roman Ausen © Ben Cabirol

Le vendredi 3 mai 2024, Roman Ausen, nouvel artiste pop-rock de la scène française a sorti en totale indépendance son premier EP nommé Night Tracks.

Musicien dans l’âme, compositeur et désormais interprète, Roman Ausen est de ces artistes à qui la passion fait battre le coeur. Comme une évidence, unique raison de vivre, la musique est chez lui bien plus qu’un ensemble de mélodies. C’est une façon – via l’art – d’être. Son premier EP découle de cela : les soirées arrosées, les moments juvéniles entre amis, la folle douceur de vivre. Night Tracks est un EP qui nous laisse sur notre faim car nous aimerions en savourer un peu plus. Ce premier mini-album présume une suite très prometteuse.

Au lendemain de son deuxième concert, cette fois-ci au Supersonic à quelques pas de Bastille, nous lui avons posé quelques questions. L’occasion de revenir ensemble sur la construction de cet EP aux sonorités groovy profondément entêtantes.

Tu sors ton premier EP, Night Tracks, je suis obligé de te demander comment tu te sens.

Cet EP est l’aboutissement de plusieurs mois de travail et je suis content de me dire qu’il ne m’appartient plus exclusivement ! C’est à la fois excitant et un peu stressant mais je reste confiant ! Je suis très impatient de connaître l’avis des gens, les préférences de chacun(e) !

Combien de temps as-tu pris pour composer les cinq titres de ce projet  ?

C’est assez difficile à dire ! Certains morceaux sont plus anciens que d’autres et au moment où ils ont été composés, je n’avais pas encore concrètement en tête cette idée de me lancer en solo. Par exemple, la première version de « Moneymaker » a été faite en 2020, à la toute fin du premier confinement.

Je pense qu’il m’a fallu une bonne année à partir du moment où je savais que j’allais m’orienter vers cette nouvelle configuration pour mener le projet à bout.

Cet EP est enivré d’histoires d’amour, de subtilité et de désirs. On le sent rempli d’aventures de soirées et de passion. C’est une recherche artistique ou du vécu  ?

Sûrement un peu des deux ! Je pense que c’est inspiré de ce que j’ai pu vivre en sortant la nuit sans pour autant que ça soit quelque chose d’autobiographique. Je voulais créer une atmosphère nocturne, un peu comme si le déroulement d’une soirée était résumé en cinq titres.

Roman Ausen © Ben Cabirol

À la fois très groovy – on est à la croisée de Parcels, d’Arctic Monkeys – avec un p’tit coup de folie qu’on pourrait retrouver chez Prince, la musique en anglais était de toute façon une évidence  ?

Oui, je ne me suis jamais vraiment posé la question avant de démarrer si je voulais plutôt chanter en français ou en anglais. Depuis petit, j’écoute des artistes et des groupes qui chantent dans cette langue, j’avais envie de faire pareil.

Ce projet, je sais que ce sont aussi des sacrifices, des choix qui n’ont pas été évidents. Comment as-tu réussi à garder le cap jusqu’à cette sortie ?

Ça n’a pas toujours été facile mais je pense que le fait de me mettre une deadline m’a permis de rester focus sur cet objectif de sortie. Peu importe les problèmes rencontrés pour faire naître ce projet, il fallait que j’aille jusqu’au bout. Je me vois difficilement faire autre chose que de la musique donc je ne me laisse pas vraiment le choix !

Ton EP est un projet que l’on peut déguster sans limite, d’une traite, avec des énergies assez différentes entre chaque titre. Tout démarre avec « Moneymaker », la parfaite intro puis, avec « Blue Velvet », on entre vraiment dans le projet, la clope s’allume et Roman Ausen nous emmène sur le dancefloor. Après, « Night Affair » et « Out of Time », ont un rythme bien plus lascif, doux et calme. De qui t’es-tu entouré pour construire ce projet ?

Le cercle était assez restreint ! J’ai composé et enregistré l’intégralité des morceaux chez moi, dans mon appartement avec un peu de matériel. C’est Sam Sauvage, un ami également artiste qui m’a proposé de mixer et de masteriser l’intégralité du projet.  Pour ce qui est des visuels, j’ai travaillé avec Ben Cabirol (encore un ami). Il a su mettre en images les idées que j’avais en tête tout en y apportant sa touche. Je suis assez fier du résultat !

Ce premier EP sort sans label à tes côtés, t’as réussi à faire avec ?

J’avais envie de faire les choses par moi-même. N’ayant pas encore de label, il fallait que je me débrouille seul. C’est plutôt intéressant quand tu commences à prendre connaissance des différents aspects qui entourent une sortie même si c’est beaucoup de travail. Il fallait passer par là.

Le dernier titre de ce premier microalbum, « Your Eyes », est une invitation plus que claire : tu désires et tu le dis… Comment aimes-tu dans la vie, en général ?

J’ai du mal à faire semblant. C’est souvent tout ou rien mais il m’arrive parfois d’être vite lassé. Je pense être un peu compliqué, je ne me comprends pas toujours mais je ne sais pas aimer à moitié.

D’ailleurs, en parlant de rythme, on ne peut passer à côté du premier clip du projet. Peux-tu nous en parler ? Quelles ont été les inspirations  ?

Le clip a entièrement été réalisé et monté par Ben Cabirol. On était assez short au niveau des délais parce qu’il ne restait qu’une semaine à peine avant que le single sorte. Il a été tourné à l’Iphone dans le studio de son école et chez un ami à lui car on avait besoin de vidéo-projeter des séquences. C’est un bon souvenir. On a vraiment fait ça avec les moyens du bord mais c’était important d’accompagner cette première sortie d’un clip.

Le 29 avril tu as enflammé le Supersonic pour ta release party ? Comment le public a accueilli ton disque ?

C’était une belle soirée, je ne m’attendais pas à voir autant de monde. On dirait bien que ça a plu ! Il y avait des amis, de la famille et plein de personnes que je ne connaissais pas, j’ai passé un bon moment.

J’avais vu tes stories sur Instagram et tu disais que cette salle était vraiment symbolique pour toi. Pourquoi ce lien si particulier avec le Supersonic 

Jouer là-bas, c’était un de mes petits objectifs ! Le Supersonic est un des premiers endroits que j’ai découvert lorsque je suis arrivé sur Paris il y a maintenant cinq ans. Toute la musique que j’aime passe dans ce lieu. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’y suis allé mais je crois avoir du mal à m’en lasser.

Aujourd’hui, cet EP appartient au monde, comment va se rythmer la suite de cette aventure ?

J’espère que la suite sera rythmée par les concerts. C’est une phase qui est toute récente pour moi et il me tarde de pouvoir en faire plus. Le prochain aura lieu aux Disquaires le 14 juin  !

Je vais sûrement profiter des vacances d’été pour travailler sur de nouveaux morceaux et en ressortir avec de quoi faire un deuxième EP !

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