Toutes les deux semaines, les rédacteur·ices de Maze vous proposent un tour d’horizon des albums et EP qui ont fait l’actualité musicale.
Voyou – Seul (EP)
Le tout nouvel EP de Voyou intitulé Seul est le début du remède aux maux de ce siècle, où la vie se résumerait à un magma de désordre. C’est dans les hauteurs des montagnes que Voyou, artiste totalement complet, nous convie pour enfin balayer autant que possible le mal qui nous habite. Dans cet EP, il nous invite à la reconnexion à soi, à revivre ensemble et se remplir d’amour et d’une pure insouciance. Alors que le monde, les disques que tant d’autres nous proposent tendraient à la défaite, cet interlude féerique nous redonne de la joie, de l’espoir, des tourbillons de sourires et de plénitude.
Ce bal, dans lequel le musicien s’entoure de Vanessa Paradis et Pi Ja Ma, est un espace où nos âmes ont l’occasion de ne faire qu’un. Tout ça grâce au pouvoir universel de la musique et des mélodies. Plus vraiment et sans doute pas totalement seul, prenons chacun nos vélos, et fuyons, le vent en poupe vers de doux horizons.
Sortie le 19 avril 2024.
Coups de cœur : D’amour et d’insouciance, Le Bal, Seul.
Stanley Torvic
Metro Boomin & Future – WE STILL DON’T TRUST YOU
Forts du succès de leur premier album commun paru un mois plus tôt, Metro Boomin et Future enchaînent avec WE STILL DON’T TRUST YOU. Un projet dans lequel les deux artistes explorent un aspect plus R’n’B de leur musique.
Si le titre est une référence évidente au premier opus, c’est musicalement qu’une rupture se crée avec un Future beaucoup plus axé sur le chant, pour ce qui est de la première partie de l’album. Il exploite d’ailleurs très bien son alchimie avec The Weeknd qui l’accompagne dans ses complaintes mélodiques, faisant son apparition sur quelques morceaux. Metro Boomin délivre quant à lui des productions toujours aussi profondes et travaillées, qu’il agrémente de quelques éléments pop apportant un certain relief aux performances de ses invités.
Les plus nostalgiques apprécieront également la deuxième partie du projet qui revendique un ADN purement trap et dont les sonorités font hommage aux premières collaborations des deux artistes. WE STILL DON’T TRUST YOU est donc une bonne suite qu’il est intéressant d’écouter, ne serait-ce que pour observer la polyvalence de Metro Boomin et Future.
Sortie le 12 avril 2024.
Coups de cœur : We Still Don’t Trust You, Right 4 You, Always Be My Fault.
Gaël Saquer
Dabeull – Analog Love
Les beaux jours reviennent et Dabeull a décidé de les accompagner de ses douces mélodies imbibées de funk ! Après une pause de deux ans, l’artiste refait surface avec son premier album studio intitulé Analog Love.
Il s’agit là d’une invitation pour un voyage aux sonorités électro-funk. Le tout mis en valeur par des voix angéliques et entraînantes. Malgré un rendu homogène, l’album n’en reste pas moins efficace et s’ouvre même à d’autres horizons, notamment sur le titre « Let’s Play » avec un couplet rappé de Dezzy Hollow. Au fil des morceaux, Dabeull nous exprime son amour pour la musique analogique (technique d’enregistrement à laquelle le nom de l’album fait une référence évidente) et parvient à lui rendre un très bel hommage.
Une sortie qui tombe à point nommé à l’approche de l’été !
Sortie le 12 avril 2024.
Coups de cœur : Sweet Baby, I Can’t Stop, Look In The Mirror.
Gaël Saquer
Justice – Hyperdrama
Il y a 20 ans, Xavier de Rosnay et Gaspard Augé insufflaient un renouveau au mouvement French Touch qui perdait de sa superbe. La sortie de leur premier album sobrement intitulé Justice s’est imposé comme un incontournable dans le monde de l’électro. Fort de ce succès, le duo a rapidement été désigné comme le digne successeur des Daft Punk. Alors, quand en 2024 (et après 8 ans d’absence) leur label Ed Banger annonce la sortie d’un nouvel opus, on ne peut que se réjouir de la nouvelle.
Hyperdrama joue avec les codes et s’amuse à perdre l’auditeur en mélangeant différentes ambiances parfois même au sein d’un seul et unique morceau. Le duo a toujours pris plaisir à flirter à la limite d’autres styles musicaux. C’est par exemple le cas de « Moonlight Rendez- vous », sorte de balade jazz mélancolique. L’aspect électro n’est pas occulté pour autant avec des titres plus agressifs comme « Generator », « Muscle Memory » ou encore « Incognito » qui raviront les plus nostalgiques de leur musique. Le duo prend même le temps de rendre hommage à Alan Braxe, pionnier du mouvement French Touch avec le magnifique « Dear Alan ».
Et pour conclure en beauté, Justice a annoncé une tournée mondiale, l’occasion pour le public de célébrer comme il se doit la sortie de ce nouvel album.
Sortie le 26 avril 2024.
Dog Park – Festina Lente
Plongez avec nous dans le monde mélancolique de Dog Park. Festina Lente, premier album du quatuor au nom symbolisant le calme pendant l’ouragan, représente à merveille la sortie de crise que le groupe a cherché à explorer à travers sa musique. Multi-instrumentistes, les rôles changent et les compositions viennent de tout le monde. On ressent bien ces changements comme avec « Stimulation », chanson douce aux effluves pop et jazzy, suivie de « Goldfish » plus grunge, aux guitares plus saturées et au rythme plus enjoué. Une musique à leur image car Erica est américaine, Isabella brésilienne et Sarah et Jean de la région parisienne. Un melting pot délirant qui vient nourrir la scène underground parisienne.
Cette dream pop aux accents punk nous charme avec son superbe « Lalala », ou encore « Head In The Clouds » qui ne peut que nous faire penser à cette époque rock des années 1990 avec Stereolab, Galaxie 500 ou encore les Cocteau Twins. Nous pouvons même y trouver un peu de lo-fi avec « Rewind », balade nocturne emplie de synthétiseurs. Un premier opus prometteur que le quatuor viendra défendre au Pop Up ! Du label le 31 mai prochain.
Sortie le 19 avril 2024.
Coups de cœur : Time, Lalala, Rewind, Head In The Clouds.
Thomas Soulet
Baby Rose & Bad Bad Not Good – Slow Burn (EP)
Un an après son sublime album Through and Through, Baby Rose revient avec un EP délicieux, accompagnée de la crème de la crème de la scène soul et jazz canadienne : les Bad Bad Not Good. Avec Slow Burn, la chanteuse américaine nous délivre six titres bouleversants. Ici, les guitares pleurent, les notes d’orgues rayonnent et la basse ainsi que la batterie s’enlacent telles de vieux amants comme sur le titre introductif « On My Mind » ou le morceau final au titre évocateur « One Last Dance ».
Nous y trouvons une touche de psychédélisme sur le titre éponyme « Slow Burn » et sa guitare slide qui rappelle l’Océan Pacifique et ses vagues azurées. Puis nous y découvrons un mélange de styles avec de la country, de la raw funk ou encore de la pop, sans jamais partir très loin de la soul, la musique de cœur de Rose. Slow Burn fait chavirer nos cœurs avec cette collaboration prodigieuse et au final tellement évidente.
Sortie le 12 avril 2024.
Coups de cœur : Slow Burn, It’s Alrigh, One Last Dance.
Thomas Soulet
Brainstory – Sounds Good
Big Crown Records signe encore un album qui suinte la funk et la soul. Cette fois-ci, le label de Brooklyn est allé chercher les prodiges de Brainstory en Californie. Le trio nous délivre Sounds Good, produit par Leon Michels, toujours fourré dans les projets de son label, un album joyeux, dansant et délivrant. Mélangeant reggae, funk, musique latine et psychédélisme, les Californiens nous introduisent dans leur univers rétro et pourtant intemporel.
Avec « Peach Optimo », le groupe nous replonge dans les années funk et disco avec sa basse groovy et ses cuivres sexy à souhait. Le voyage ne s’arrête pas là : « Listen », « NyNy » ou encore « Stay » continuent à nous projeter dans cette odyssée spatiale et funky à la Parliament, mais ici guidée par des gourous blancs. On s’attache à la balade folk soul de « Too Yung », en passant par le tube délirant de « Hanging On » pour finir avec l’instrumentale « Rialto Winds », hommage à leur ville natale californienne. Une histoire d’amitié et d’amour de la musique concentrée dans cet album tendre des Brainstory.
Sortie le 19 avril 2024.
Coups de cœur : Peach Optimo, NyNy, Too Yung, Hanging On.
Thomas Soulet
