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Danse, expos… L’Agend’art du mois de mai

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La danseuse et performeuse Dorothée Munyaneza © Élodie Paul

L’Agend’art c’est la sélection culturelle du mois de Maze. Au programme de ce mois de mai : les créations de la plasticienne Dorothée Munyaneza au théâtre de Chaillot, une danse rétrofuturiste sur le Japon médiéval signée Catarina Miranda, une exposition sur le sculpteur Brancusi, une autre sur l’art des Mexica.

Toi, moi, Tituba, au théâtre de Chaillot

Voilà un titre de spectacle qui ne laisse place qu’à peu de mystère : Dorothée Munyaneza est une inconditionnelle de l’œuvre-phare de Maryse Condé (Moi, Tituba sorcière, éd. Gallimard), dans laquelle l’écrivaine racontait le destin d’une femme, Tituba, accusée de sorcellerie lors du procès des sorcières de Salem, en 1642. Après la réhabilitation écrite, voilà une réhabilitation scénique de cette grande figure féminine : avec une performance qui alterne danse, chant, musique électro et atmosphères sonores et visuelles, l’artiste propose de donner corps – et ce faisant, de donner vie – au personnage du roman. Un moyen de donner de la voix à une femme broyée par la traite négrière et le système coloniale et de rendre palpable et sensible ces histoires trop peu racontées. Bouleversant.

Umoko + Toi, moi, Tituba, un spectacle de Dorothée Munyaneza. Présenté au théâtre de Chaillot du 16 au 18 mai 2024. Informations.

Emma Poesy

Atsumori, au Centre Pompidou Paris

Drôle de spectacle, Atsumori s’ouvre comme un film d’horreur japonais. Seule sur scène, une étrange créature – qui s’avère en fait être un danseur recouvert de plusieurs couches d’épais vêtements – aux mouvements syncopés, se débat comme un esprit en cavale. Avec sa musique inspirée des airs du Japon médiéval, la plasticienne Catarina Miranda bâtit, accompagnée d’une troupe de plusieurs danseurs, une véritable performance-hommage au pays du Soleil Levant. L’ensemble est émayé de références plus ou moins explicites au pays : samouraï fantomatiques, lumières et plateau futuristes, mouvements répétés jusqu’à l’usure destinés à incarner les importants progrès technologique réalisés par le pays en quelques décennies… Surtout, cette dernière vaut pour sa dimension expérimentale : le spectacle s’abstrait volontairement des codes narratifs de la danse (début lent, accélération, climax et fin) pour proposer un rythme volontairement plus rébarbatif, parfois surprenant.

Atsumori, un spectacle de Catarina Miranda, les 17 et 18 mai au Centre Pompidou Paris. Informations.

Emma Poesy

© João Octávio Peixoto

Brancusi, au Centre Pompidou Paris

Expo-événement du printemps, le Centre Pompidou Paris retrace, dizaine de statues, gravures et photographies à l’appui, la trajectoire du sculpteur roumain Constantin Brancusi. Depuis ses débuts dans son pays natal jusqu’à l’arrivée à Paris où il reproduit les grandes sculptures antiques observées dans les musées du Louvre et Guimet, cette exposition retrace minutieusement chaque grande étape de la carrière du sculpteur. L’occasion de découvrir pour la première fois ses œuvres emblématiques : ses visages penchés inspirés de la Renaissance (voir l’image ci-dessous) et ses reproductions d’animaux (on vous met au défi de dinstinguer les coqs des animaux aquatiques). Mieux encore, la véritable reproduction, au beau milieu du sixième étage du musée, de l’atelier de l’artiste, tel quel.

Brancusi, au Centre Pompidou Paris du 27 mars au 1er juillet 2024. Informations et réservations.

Emma Poesy

 : Centre Pompidou, Mnam-Cci/Adam Rzepka/Dist. Rmn-Gp

Mexica, au musée du Quai Branly

Des immenses statues de pierre à l’effigie de divinités d’un autre temps nous toisent d’un air malicieux. Bienvenue en 1519 dans l’ancienne cité de Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico), capitale de la civilisation mexica. Au travers d’une exposition dotée de 209 offrandes découvertes dans le Temple Mayor, le Quai Branly, en partenariat avec l’Institut national d’anthropologie et d’histoire de Mexico (INAH), nous plonge complètement dans le quotidien de ce peuple. Les Mexicas, souvent nommés à tort « aztèques », voient leur histoire narrée au travers de vidéos, qui racontent leur apogée avant l’arrivée des conquistadors espagnols. Dans les immenses salles garnies d’objets de leur passé, il n’est pas difficile d’être convaincu de la modernité de cette civilisation, dont les ustensiles très fins et les sculptures aux détails géométriques précis impressionnent. Une exposition tellement foisonnante que, tout de même, on se perd dans la chronologie de cette civilisation mythique. Ce qui n’empêche pas d’apprécier ce parcours riche en découvertes.

Mexica, Des dieux et des dons au Temple Mayor, du 3 avril 2024 au 8 septembre 2024 au Musée du Quai Branly. Informations et réservations.

Klara Durand

© Michel Zabé. D.R. Secretaría de Cultura-INAH-MEX
Journaliste

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