Le trio texan Khruangbin revient avec un nouvel album solaire et azuré, A LA SALA, sorti ce vendredi 5 avril 2024. Le groupe ralentit le rythme et revient vers ses prémices afin de caresser nos tympans de notes douces et célestes.
« When they play fast, you play slow. When they play slow, you play fast » (Quand ils jouent vite, tu joues lentement. Quand ils jouent lentement, tu joues vite) – des mots de Miles Davis que Marko Speer aime citer quand il décrit l’intention du nouvel album de Khruangbin, A LA SALA, fraichement sorti chez Dead Oceans. Art de contrarier ou de se singulariser ? C’est sans aucun doute que les fans qui adulent Mordechai (leur troisième album studio) se lasseront de ce nouvel LP, clamant un coup de mou, un retour au confort. Alors qu’in fine, c’est Mordechai le corps étranger (où le chant faisait sa grande entrée) dans leur déjà longue discographie de six longs formats.
Et justement, A LA SALA (« To the Room » en espagnol) est un peu comme cet après Mordechai, ce lendemain de fête, qui vous susurre de ses notes dub, presque ambient que la journée sera belle. Ce disque apaisé et apaisant invite à se réunir avec ses proches, comme aime l’évoquer la bassiste Laura Lee, qui hurlait, petite : « A la sala ». Quoi qu’on en pense, c’est un peu un retour aux sources motivé. On se souvient tous, avec une grande nostalgie, de Con Todo El Mundo qui les a révélés et qui incarne ce sentiment de chez soi avec cet univers sonique d’exploration de textures et d’introspections sonores. Une pièce, avec fenêtre sur le conscient et l’inconscient, comme sa pochette déclinée dans de multiples éditions vinyle aussi colorées et imaginaires qu’elles puissent l’être.
Khruangbin se produira à Paris les 4 et 5 novembre 2024 à L’Olympia. Et pour les moins patients et/ou heureux détenteurs d’un pass du mastodonte Coachella, rendez-vous le 14 avril prochain !
Guillaume Lacoste
Le trio texan de Houston au nom d’avion revient sur Terre pour y déposer leur dernier bijou sonore. A LA SALA est une pépite suave et douce qui, comme le veut son titre que l’on pourrait traduire par, « À Table » en français, veut réunir le monde autour de ce nouvel album ensoleillé et envoutant. Après Mordechai, où le groove et le chant étaient maîtres, le groupe ralentit le tempo pour revenir à leurs débuts.
Originaires des États-Unis, le nom de leur groupe en Thaïlandais et le titre de ce dernier album en espagnol, ne demande pas d’être un génie pour comprendre que Khruangbin s’inspire de la musique du monde. Effectivement, ici, nous voyageons. Nous marchons à travers les paysages désertiques du Moyen-Orient avec les titres, « Fifteen Fifty-Three » et « Ada Jean », nous arpentons les forêts tropicales d’Asie sur « Juegos y Nubes » afin de revenir vers l’Occident avec les chansons pop et élégantes : « May Ninth » et « Caja de la Sala ». Ensuite, nous faisons les marchés colorés de Mexico à travers le groovy, « Hold Me Up (Thank You) », nous dégustons un repas délicieux dans les rues de Paris avec la balade au nom de bistrot, « Les Petits Gris », pour enfin danser dans les rues de Lagos au Nigeria sur les notes afrobeat et funky de « Pon Pón ».
Un périple sonore exaltant résumé à merveille par le premier single de ce nouvel effort « A Love International ». A LA SALA régale les papilles auditives et nous fait parcourir le monde sans avoir besoin de prendre l’avion. Khruangbin n’a donc jamais aussi bien porté son nom.
Thomas Soulet