La rédaction vous offre une sélection de clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour ce mois de novembre : Sam Akpro, Maddy Street, ARCHE, Amor Blitz, Vipères Sucrées Salées, Stéfi Celma, Bonneville, Thérèse, Charly Marty et Ian Caulfield.
Sam Akpro – « Death by Entertainment » réalisé par Pedro Takahashi
Le jeune artiste anglais Sam Akpro délivre avec force un hymne qui va faire face à la routine métro, boulot, dodo. « Death By Entertainment » vient vous réveiller à coups de riffs de basse cinglants et ardents où il est impossible de tomber dans la lassitude. Ce morceau post punk dansant est un défouloir où Sam nous chante les œillères que nous portons pour de mauvaises raisons. Une envie de tout abandonner, de tout saccager afin d’avoir un peu de vivant dans nos vies parfois trop répétitives. Un titre coup de maître qui va encore plus propulser l’enfant originaire de Peckham dans la stratosphère des artistes à surveiller.
Thomas Soulet
Maddy Street – « Big Dreams » réalisé par Maddy Street
C’est avec un groove house délicieux que Maddy Street nous séduit avec son nouveau titre mélangeant hip hop et musique électronique : « Big Dreams ». Déjà engagé·e sur les questions des genres et militant·e de la place des gens issu·es de la communauté LGBT+ dans le domaine de la musique, Maddy s’attaque, ici, au stardom et aux envies excessives qui peuvent en découler. C’est donc avec humour, mélangeant le français et l’anglais, que iel nous fait danser sur cette production savoureusement house tout en restant iel-même.
Thomas Soulet
ARCHE – « NEW DAYS » réalisé par Arthur MOGET
Voici un quatuor intéressant et dansant. ARCHE nous dévoile en ce mois sombre et pluvieux de novembre leur nouveau titre « NEW DAYS » aux mélodies ensoleillés et enivrantes. Mélange de pop et french touch, le groupe nous emmène à travers ce clip barré dans leur imaginaire seventies où les quatre musiciens animent un talkshow américain. Téléshopping étrange, interview absurde et gymnastique burlesque animent le morceau entêtant et décontracté qui nous annonce l’arrivée de jours meilleurs.
Thomas Soulet
Amor Blitz – « Surhomme » réalisé par Thomas Kurc et Emmanuel Szczygiel
Amor Blitz, trio de rock psychédélique à la Unknown Mortal Orchestra, nous fait une visite acidulée du parc de L’Orangerie à Strasbourg avec leur nouveau titre coloré « Surhomme ». Basse groovy, synthétiseurs en roue libre, solo de guitare fuzz et une mélodie en français aérienne, voilà ce qu’Emmanuel Szczygiel, lead du groupe, nous a concocté dans ce clip baigné d’images sous psychotropes. Un délice planant qui a annoncé la sortie de leur deuxième album Hypermondes au début du mois.
Thomas Soulet
Vipères Sucrées Salées – « TOVSK »
C’est un trio au drôle de nom qui fredonne un rock désabusé, presque colérique, tout droit sorti de la new wave minimaliste des années 80. Dans le clip, des fracas de pieds viennent meurtrir un sol imbibé d’alcool. Les convives chancellent, les pas s’accélèrent, la pellicule grésille. Après un premier projet composé de cinq titres dans lequel Vipères Sucrées Salées marque son territoire avec une fusion musicale coldwave/postpunk bien infectieuse, « Tovsk », cette cavalcade en tempos rapides, annonce la couleur d’un nouvel EP pour l’automne 2024. Grimace qui peut.
Romane Fragne
Bonneville – « Mes inconnus » réalisé par Alexandre Durry et Théo Bonneville
Dans cette errance nocturne, le charismatique et nonchalant Bonneville se laisse porter par les rues qu’il arpente, ouvert aux rencontres. La caméra le suit en immersion dans le vide de la nuit où il va croiser ces fameux « Inconnus », rendus anonymes ici par des justaucorps colorés les recouvrant des pieds à la tête, comme pour mieux nous signaler que ces inconnus c’est nous toustes au détour d’une soirée.
« Avec mes inconnus, on a bu les 400 coups. Avant de les faire. On a vendu des mots doux à des sirènes. Pour leur plaire. Avec mes inconnus, on n’a pas fait grand-chose. Arpenter les rues, parler de foot et de grandes causes. Et de grandes causes. » susurre le chanteur dans ce nouveau morceau qui annonce la suite du projet. Une ode entrainante aux imprévus, aux soirées improvisées, à ces nuits où tout est à réinventer, de celles qui dans l’ivresse nous rendent plus vivant·es et libres que jamais.
Diane Lestage
Ian Caulfield – « Banzaï » réalisé par Ian Caulfield et Hugo Pillard
Deux mois après « Idiot du quartier de lune », Ian Caulfield est de retour avec une nouvelle chanson, « Banzaï ». Ici aussi, il est question de la nuit, mais cette fois son insomnie n’est plus complètement solitaire. Le chanteur l’expérimente par la fête. Et pourtant, comme l’illustre le clip, co-réalisé avec son ami Hugo Pillard (TRENTE), au milieu des autres qui dansent, Ian semble bloqué dans un autre espace-temps cherchant sa place dans l’ivresse.
Il chante des souvenirs de soirées accumulés comme on connait tant, « Dans la foule insaisissable. J’suis pas le genre de mec qui s’tape. Je veux pas chanter comme les autres. J’ai pas su trouver les mots. J’veux m’éclater. Faire Banzaï. » Et Il suffit d’une main tendue pour qu’il se laisse aller à son tour dans une forme de liberté, la danse comme rempart, que la caméra saisit au plus près comme dans un élan vital où le cœur s’accélère.
Diane Lestage
Thérèse – « Toujours trop » réalisé par Choblan
« Toujours trop. Jamais assez » assène Thérèse en boucle dans son nouveau morceau électro-hip-hop dansant. Décidément, les errances nocturnes semblent inspirer plus que jamais nos chanteur·euses pop. Dans un univers décalé, la chanteuse explore la nuit dans le quartier Pigalle arborant des lunettes magiques qu’elle fait enfiler à ses sœurs pour changer la vision qu’elles peuvent avoir sur elles-mêmes.
« Miroir dit qu’j’suis la plus belle. Comme toutes mes sœurs d’avant ou d’après. » Encore une ode à la sororité une invitation à s’assumer et à abandonner le regard que peuvent porter les hommes sur les corps des femmes. « Jamais trop » est déjà un slogan et c’est jouissif !
Diane Lestage
Charly Marty – « Pensées-Piscines » réalisé par Charly Marty et Charles-Antoine Sanchez
Si Isabelle Adjani chantait du fond de la piscine dans son petit pull marine, Charly Marty, lui, entonne son morceau « Pensées-Piscines » sur les marches d’un bassin abandonné à l’eau verdâtre où flottent des cadavres de bières. Il fait défiler ainsi un flot de pensées mélangées et pas forcément raccordées les unes aux autres dans un texte d’une grande liberté.
Moustache et téléphone rétro, chewing-gum rose, canoë et masques à son effigie, le chanteur nous introduit dans son univers poétique et décalé où règnent le kitsch, l’absurde et l’artisanal. Et c’est beau… En attendant son premier EP, en janvier 2024.
Diane Lestage
Stéfi Celma – « Baltimore » réalisé par Ion Makaveli et Adrian Fernandez
Regard face à la caméra qui zoome avant, Stéfi Celma nous invite à découvrir son dernier titre. « Baltimore » raconte la nostalgie, la mélancolie et les regrets des amours passées. Apaisée et apaisante, la chanteuse parisienne évolue dans des jeux de lumière. D’une enseigne néon à une rose en passant par des phares de voitures, le rouge de la passion revient comme un fil conducteur à travers les images.
« Heureusement que le temps passe. » Mais les souvenirs de fête foraine et de plage sont toujours présents, rien ne disparaît jamais. « Baltimore » a des airs de quête identitaire quand Stéfi Celma chante, le visage non aligné, dans les traits d’un écran de photomaton. Une chanson délicieusement automnale, présage d’un album tout en nuances qu’on a hâte de découvrir.
Marie Starecki