Clips du moisMUSIQUE

CLIPS DU MOIS – Mars #1

Crédits Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette première sélection du mois de mars : Bongeziwe Mabandla, Léonie, Château Forte, Julia Jean-Baptiste, TRENTE, Tonton Al, Rob & Jack Lahana, Slowthai et Barbara Rivage.

Bongeziwe Mabandla – « ukuthanda wena » réalisé par Tiago Correia-Paulo

Chanter pour exprimer une rupture amoureuse, nous pouvons compter des millions de chansons à ce sujet, mais aucune ne sera aussi envoûtante et prenante que le nouveau single de Bongeziwe Mabandla. « ukuthanda wena », signifiant « je t’aime » en zoulou, parle de ce côté noir et sinistre de l’amour. Les percussions puissantes rythmant les notes de synthétiseur plus lumineuses nous plongent dans le chagrin du Sud-Africain, qui se soigne à travers ce titre au message universel.

Un passage obligatoire après une peine de cœur qui est représentée, dans ce clip à la beauté simple, par Bongeziwe nu et s’habillant d’une nouvelle tenue claire, comme si la douleur s’était effacée, devenant un homme plus fort. La voix haute et lumineuse du chanteur, ainsi que son physique ébène imposant, nous hypnotisent par les paroles chantées en zoulou et cette instrumentale planante et captivante.

Thomas Soulet

Léonie – « Intro » réalisé par Bobby Afonso

La jeune chanteuse Léonie nous fait entrer dans son prochain projet R’n’B et soul avec, en introduction de ce premier EP prévu dans l’année, un titre intitulé tout simplement « Intro ». Entre beats retro et un clip très nineties, l’artiste nous chante ses peines de cœur avec sa voix la plus tendre. Ensemble sexy, coupe afro seventies, effets kaléidoscopiques style blaxploitation et ballons en forme de cœur, Léonie se la joue femme fatale et nous charme en seulement une minute quarante-cinq. Un titre bien trop court et qui frustre, tant le talent et la musique de la nouvelle Queen B, B pour Erykah Badu, sont savoureux. Vivement la suite.

Thomas Soulet

Barbara Rivage – « Visage Triste » réalisé par Barbara Rivage

Quasiment un an après la sortie de son premier EP Éternité, le duo rennais Barbara Rivage revient avec un nouveau titre : « Visage triste ». Roxane et Vivien, en couple en ville comme à la scène, nous emmènent avec eux dans les rues de Rennes, de nuit. La chanteuse, regard caméra, semble s’adresser à nous et nous demander de sa voix profonde : « Tu t’aimes si peu, alors y a-t-il de l’amour pour deux ? »

Une chanson qui évoque la place de la tristesse et de la colère dans les relations amoureuses, les questions d’amour de soi et d’amour de l’autre, sur fond de synthés rétro et de basses amples. On a envie de danser dans la nuit, nous aussi, de fermer un peu les yeux et de voir les lumières devenir floues au loin. Une course nocturne qui nous emmènera, on l’espère, vers de nouveaux titres aussi sombres qu’entêtants.

Marie Starecki

Julia Jean-Baptiste – « Avant ou après » réalisé par Mathieu Foucher

Quelques jours avant de faire danser la Boule Noire, Julia Jean-Baptiste se demande « C’est quoi la cadence ? », avec ce nouvel extrait de son premier album Cinérama sorti le 27 janvier dernier. Dans le clip d’« Avant ou après », réalisé par Mathieu Foucher, elle tournoie dans des décors aussi colorés que les tailleurs qu’elle porte, dans une ambiance rétro glissant du rose au jaune, ou au violet.

Dans cette colorimétrie pop comme sa musique, Julia Jean-Baptiste effectue des gestes à répétition, perdue dans un univers fictif entre le passé et le futur, l’avant et l’après. Alors il ne reste plus qu’à danser pour lâcher prise, et essayer d’être dans le présent. On le sera avec elle ce 16 mars, quand il faudra faire bouger la salle parisienne.

Diane Lestage

TRENTE – « Carnets » réalisé par TRENTE

Avec « Carnets », Hugo Pillard alias TRENTE offre une immense chanson d’une richesse inouïe. L’artiste aux multiples talents surprend des premières aux dernières notes, avec des boucles en répétitions et la poésie nostalgique de ses mots susurrés au travers de ses carnets de lycée retrouvés. TRENTE, homme-orchestre, parle aux corps et aux âmes. Il nous électrise de douceur puis d’énergie cinglante. L’impératif « danse » prononcé, on a envie de se lâcher et de pleurer en même temps, dans cette ambiance brumeuse aux teintes rosées et violacée.

Il a lui-même réalisé le clip, comme un montage composé de ses extraits de textes, de dessins et de vidéos du passé, comme des petites déclarations d’amitié aux ami·es perdu·es de vue. Rendez-vous en juin pour l’album tant attendu.

Diane Lestage

Château Forte – « Insolomnie » réalisé par Baptiste Verrey et Lola-Lý Canac

Avant la sortie de leur EP, les membres du duo Château Forte dévoilent les sept minutes du sublime « Insolomnie », accompagné d’un clip nocturne co-réalisé avec Baptiste Ferrey. Lola-Lý Canac et Clément Doumic apparaissent dans cette insomnie solitaire offrant poétiquement son nom au morceau. La chanteuse, visage caméra, nous interpelle de sa voix obsédante et magnétique alliant les graves et aigus : « Le sommeil ne viendra pas et les lumières au plafond dansent, l’électricité du silence met en suspens tous mes émois ». Et puisque Morphée ne vient pas, les sonorités musicales d’« Insolomnie » planent et appellent à danser de nuit sur les pierres et le sable.

Diane Lestage

Tonton Al – « Vamos todos dançar » réalisé par Julie Oona

Fondateur de Cookies Records, Tonton Al sort son premier single sur Be Records, le label de Bon Entendeur. Mise en abîme et chemises colorées, le clip montre Tonton Al au cinéma, dans son salon, en train de danser… Aussi simple que dansant, le morceau et son clip sont dans la veine de Bolivard et combinent électro, disco et funk.

Si vous voulez trois minutes de fun et de non prise de tête, c’est exactement ce qu’il faut regarder ! Le single est extrait de la compilation organisée par Bon Entendeur pour révéler de nouveaux talents musicaux. Disponible en vinyle le 12 mai, la compile se dévoile chaque semaine avec un morceau publié sur les plateformes.

Basile Hervé

Rob & Jack Lahana – « Amoureux » réalisé par Jamie Harley

Alors qu’ils dévoilent leur premier album, le duo de producteurs a choisi un seul et unique plan pour le clip de ce morceau avec Sébastien Tellier : deux amies en robes de mariée courent et rient, au ralenti. Et c’est tout. On regarde ça béatement, porté par une douce et envoûtante mélodie pop. Un bonheur communicatif dont on ne se lasse pas. À l’image de leur album, le clip n’est qu’une partie de plaisir, une ode à l’amour. Comme ils le disent eux-mêmes : « Tant qu’on kiffe, on continue. » L’hédonisme érigé en valeur centrale. Et ça fait du bien.

Basile Hervé

Slowthai – « Yum » réalisé par Crowb & Owls

Après avoir dévoilé un des albums de l’année, Slowthai met en images le morceau introductif, « Yum ». Anxiogène et cauchemardesque, le clip illustre les problèmes de santé mentale de Slowthai et essaye tant bien que mal de les rationaliser. Docteur, suicide, poursuite… le rappeur libère ses peurs pour mieux les exorciser et peut-être nous aider à les démystifier. La réalisation est audacieuse et impeccable, on ne respire plus pendant plusieurs minutes et on en prend plein la gueule. Un clip puissant dont on ne sort pas indemne.

Basile Hervé

Miley Cyrus – « River » réalisé par Jacob Bixenman

L’ancienne artiste phare de Disney Channel a sorti son huitième album studio, Endless Summer Vacation, comprenant le tube « Flowers » ainsi que « River », son tout nouveau clip. Avec « River », Miley laisse de côté l’univers fleuri de « Flowers » et taille magistralement un titre pour les dancefloors de l’été. Comme une version 2023 du clip « Vogue » de Madonna, en reprenant à sa manière les codes des ex-reines de la pop, l’artiste du Tennessee fait de l’ombre, souffle un air de fraîcheur sur la scène internationale.

Tel un rayon de soleil dans la nuit, l’artiste fait braquer tous les projecteurs sur sa statuette. Miley se montre dominante, affirmée et plus que jamais libre de son corps. Le phénix féministe de Disney renaît de ses cendres et propose bien plus qu’un clip lascif. « River » est l’allégorie de la jouissance et de la liberté. Dans ce titre, Miley se libère de la domination masculine, dompte l’excès de testostérone et trouve la paix. Endless Summer Vacation, qui s’annonce comme être l’album le plus intime de l’artiste, montre bien à travers ce tout nouveau single que Miley Cyrus a fait le deuil de ses démons et est aujourd’hui là pour affirmer son identité et déployer l’étendard de sa renaissance.

Stanley Torvic

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