Depuis notre rencontre avec le duo Par.sek au MaMA Music & Convention, les deux comparses continuent leur petit bout de chemin. Ils sont pré-sélectionnés pour les Inouïs du Printemps de Bourges. Retour sur notre échange autour de l’astronomie, leur perception du live et leur collaboration.
D’où vient votre projet et votre nom ?
Simon : Parse c’est une unité de mesure astronomique et après le point, le K c’est pour des raisons esthétiques. À la base, le projet était très électro, assez glitch, un peu informatique et du coup au début, on a trouvé tous les textes avec plein de parenthèses, de slash, de signes et c’est à ce moment-là qu’on a créé cet univers spatial.
Qu’est ce qui vous intéresse dans l’astronomie ?
Simon : L’astronomie, j’aime bien. J’ai passé beaucoup de temps sur facebook à checker les groupes. Il y a un groupe qui s’appelle Astronomie pour les débutants, avec des photos de l’espace, des sons de mars, des vidéos de Mars en 4k.
Moi ça m’intrigue mais ça me fait aussi très peur par exemple les trous noirs. À un moment donné, j’étais focus sur les trous noirs, les trous de ver, les trous blanc, l’angoisse.
Simon : Moi je trouve ça merveilleux.
Outre le fait que vous allez sortir un EP dans pas longtemps, vous en avez sorti un autre qui s’appelle Par.sek dit les vraies choses. Est-ce que vous avez un besoin d’honnêteté dans votre projet ?
Simon : De base oui mais c’était un peu « sarcastique » parce que c’est peut-être l’EP où on évitait le plus les vraies choses justement en parlant de sujets larges.
Des trucs moins intimes que ce qui va venir et à la fin c’était marrant de réaliser ça après coup. C’est un peu de l’autodérision, il y a des sujets assez personnels très camouflés, des émotions très enrobées mais du coup, comme tourner autour du pot et on a essayé de trouver un titre par rapport à ça.
Avant cet EP, vous avez sorti un autre album en 2019 beaucoup plus électro. Pourquoi ce revirement de situation et avoir changé pour un projet plus pop ?
Simon : À la toute base, quand j’ai fait l’album électro, le but était de trouver un pont entre musique expérimentale et pop. Ça intègre beaucoup de techno ou d’EDM un peu plus commune et puis de l’électro pop. Là, c’est un peu la suite du chemin de voir ce qu’il se passe du côté pop et d’essayer d’incorporer de la musique un peu plus expérimentale. Essayer de voyager entre les deux, voir ce que les deux peuvent s’amener. Je trouve qu’il y a un peu une scission entre les auditeurs qui veulent des trucs expérimentaux pointus et puis les gens qui veulent des trucs très pop. J’aime essayer de tirer l’un vers l’autre et l’autre vers l’un.
Créer des passerelles en somme. Dans le prochain EP que vous allez sortir, est-ce que vous avez voulu partir sur une autre passerelle ou rester dans cet univers pop ?
Simon : Là ça part encore plus du côté pop c’est que des chansons où il y a des trucs vraiment très pop à la limite de l’hyper pop. Les textes sont beaucoup plus intimes. Je pense beaucoup plus brut et direct aussi dans le fait d’évoquer des sentiments personnels plutôt que d’essayer de chercher des généralités. Je trouve qu’il y a vraiment une recherche un peu expérimentale. J’ai l’impression d’essayer d’écrire en faisant des expériences en agençant les mots pour que ce soit très brut, très direct.
À l’inverse du dernier où ça tournait autour du pot ?
Simon : Voilà.
Pourquoi avoir choisi, maintenant de vouloir s’ouvrir au monde ?
Simon : Quand j’ai écrit « La Galère », je me disais que c’était un truc vite fait. Je disais quelque chose qui me plaisait et c’était très intuitif alors que pour les autres morceaux, je réfléchissais plus à comment amener les sujets. C’était peut-être par pudeur. Alors que c’est un de mes morceaux préférés de ceux qui sont sortis avant parce que, justement, je le trouve très sincère et très simple aussi.
Comment fonctionne votre duo, comment travaillez-vous ?
Corentin : On travaille ensemble principalement pour la scène parce que c’est Simon qui compose tout. On essaie de faire en sorte de ne pas avoir de problème pendant un très court temps qui dure environ 24 heures ou 48 heures avant un concert. On répète peu et ensuite, on emmène les chansons sur scène et on délivre le truc. C’est pas forcément choisi. Mais ce que j’aime dans ça, c’est qu’il y a toujours une franchise dans la manière dont on délivre notre musique sur scène. On se surprend nous même finalement. On arrive, Simon chante, je l’accompagne et on découvre des trucs. Un dialogue se crée autour des chansons qu’on connaît mais je crois qu’il y a un truc un peu punk dans l’idée.
Simon : Comme on vit aussi une histoire d’amitié, on a des problèmes et parfois c’est super. Quand il y a des chansons très intimes parfois, on se regarde et on se fait des petits clins d’œil. On s’en sert aussi pour se dire des choses et aussi pour dire aux gens qu’ils peuvent se permettre de le faire. Pas de le faire pour eux, mais pour qu’il y ait un espace d’échange.
Corentin : Si on essayait de trop pousser de trop préparer les choses, on se dirait moins de choses.
Simon : On a beaucoup préparé le live, le fait d’être à l’aise avec le fait d’improviser. D’être ok avec tous les aléas et de pouvoir revenir dessus.
Est-ce que vous essayez de séparer le live de l’enregistrement ?
Simon : Toute la partie musicale reste à peu près la même après pour les lives, on arrange, parfois il y a des choses qu’on a envie de faire durer. Pour la voix c’est beaucoup plus cadré dans les enregistrements. Moi j’ai essayé de faire plus dans une énergie de live et en fait il y a un truc un peu bizarre qui se passe où les gens ne sont pas dans le même contexte. Je trouve ça cool de leur apporter quelque chose qui leur parle directement et très simplement à eux, chez eux où qu’ils soient, un peu moins fifou.
Corentin : On a essayé de retranscrire une énergie de live mais c’est cool d’avoir les deux. Un truc un peu plus posé pour écouter et puis un moment de scène. Mais je pense qu’il y a une analogie à faire avec le théâtre où tu as un texte qui existe, qui est réfléchi, précis et après tu as l’interprétation.
C’est très intéressant cette comparaison avec le théâtre parce que les deux sont un art de la scène. Je trouve ça intéressant de croiser tous les arts vivants.
Simon : On utilise de la vidéo sur scène aussi, tout ça se met en place et c’est une millième dimension qui entre en jeu. C’est chouette de réussir à mélanger le plus possible tous les arts puisque en tant que musicien c’est trop frustrant d’être que dans la musique. C’est cool d’avoir un truc où tout se rencontre avec d’autres gens aussi. Ça complète le discours, ça l’explique autrement, ça donne un autre regard que je trouve assez important.
Corentin : Je crois qu’on aime bien les choses qui débordent de la scène aussi bien physiquement que conceptuellement.
Avez-vous fait une découverte culturelle que vous avez fait dernièrement ?
Simon : Moi je dirais Astéréotypie, c’est trop cool, les textes sont trop bien. Dans les découvertes récentes il y a aussi un groupe qui s’appelle Hyper Bien qui va sortir un son « Bien Retour ». J’ai trop hâte que ça sorte, c’est pour janvier a priori. Je trouve ça très marquant et très à part aussi très honnête, très direct.