ART

« We should have never walked on the moon » – (LA)HORDE occupe Chaillot 

Après « Room with a view » au théâtre du Châtelet, le collectif (LA)HORDE, à la tête du ballet national de Marseille, présente un nouveau spectacle au théâtre de Chaillot. Pot-pourri de performances dans lequel le spectateur est libre d’évoluer à sa guise, la proposition séduit. Même si le lieu retenu n’est pas le plus adapté. 

En 2016, l’artiste brésilien Tino Seghal occupait le Palais de Tokyo dans le cadre d’une «  carte blanche  ». Pendant plusieurs semaines et avec 300 performeurs, il proposait une visite augmentée du Musée d’art contemporain. Projet énorme, l’ensemble avait pu diviser. Si la carte blanche n’était pas faite pour plaire à tout le monde, elle pouvait également laisser une impression forte et durable. Le «  We should have never walked on the moon  » (d’après une célèbre phrase de Gene Kelly) de (LA)HORDE reprend les mêmes codes, mais avec un effet inverse. Ensemble de spectacles, projections et performances agréables mais sans vraie aspérité, la soirée mise au point par les trois jeunes danseurs du collectif ne prend pas assez de risques pour vraiment emporter. 

Pot-pourri intéressant, mais convenu

La soirée commence à 19h ou 20h (on conseille 19h pour éviter un temps la foule). Un programme distribué à l’entrée précise les performances qui ont lieu en continu et celles qui ont lieu à heure fixe dans des espaces déterminés. À chacun ensuite de composer son propre menu. On peut ainsi voir des projections murales ou des vidéos. Sont aussi programmées plusieurs bonnes pièces de la jeune chorégraphe irlandaise Oona Doherty, un classique de Lucinda Childes («  Concerto  ») et quelques propositions signées (LA)HORDE, notamment le très réussi «  Low rider ». Un pot-pourri d’influences et de créations efficace, intelligemment conçu mais qui n’offre pas de vraie surprise. Sans vraie prise de risque, la soirée demeure trop convenue. Par ailleurs, tous les artistes invités sont déjà très installés dans leur milieu et on regrette de ne pas profiter de ce type d’opportunité pour présenter des (vrais) débutants. 

Photo de Low rider © Théo GIACOMETTI

Un lieu un peu inadapté 

Le principal point noir de cette soirée demeure toutefois le lieu retenu. La volonté de permettre au spectateur de se «  laisser porter  » achoppe rapidement sur les limites du Palais de Chaillot. Certes, le bâtiment est grand, mais pas autant que le Palais de Tokyo. Surtout, plusieurs spectacles ont lieu dans des espaces fermés à jauge réduite. Très rapidement, la déambulation se transforme en succession de files d’attente. Dans la mesure où certains spectacles ne sont donnés qu’une ou deux fois (c’est le cas de celui de François Chaignaud et Cecilia Bengolea), le risque est élevé de ne pas pouvoir tout voir. Au prix du billet (43€ en plein tarif) et même si l’objectif de ne doit pas être de «  rentabiliser  » son spectacle, on peut quand même le regretter. Aussi, si vous souhaitez en profiter, allez-y organisé.

«  We should have never walked on the moon  » de (LA)HORDE au Théâtre National de Chaillot. Jusqu’au 4 novembre à 19h et 20. Durée : entre 1h et 3h (en fonction du rythme du spectacteur). Informations et réservations : ici

Rédactrice "Art". Toujours quelque part entre un théâtre, un film, un ballet, un opéra et une expo.

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