MUSIQUE

Rock In The Barn – De la paille et du rock plein les oreilles

Taxi Kebab
Crédits Tiffany Trabado

Le festival Rock In The Barn signe une 13ème édition sulfureusement rock avec sa programmation éclectique et régionale. Retour sur ce festival unique.

La ferme de Bionval, située près de Vexin-sur-Epte, accueille depuis plusieurs années le festival Rock In The Barn qui invite des découvertes et pépites musicales ainsi que de nombreux groupes régionaux en plein milieu des champs. Tout ceci afin de donner lieu à un moment magique rempli de partage et de sourires.

Pour ce dernier rendez-vous, grâce au succès de l’édition 2020 ayant été un des seuls festivals à avoir eux lieu en plein Covid-19 et une éditions 2021 réduite, les festivaliers auront eux le droit à de sublimes projets artistiques et de tout horizons. Allemagne, Angleterre, Amérique du Nord, influences turcs et orientales, ondes électroniques, et rock à go-go, la 13ème édition de Rock In The Barn a su briller de mille feux malgré la pluie et un nombre de festivaliers en baisse par rapport à 2020.

RITB 13, septembre 2022 @Ferme de Bionval, par Tiffany Trabado-M

Le rock français souverain

La grande force du festival Rock In The Barn est sa programmation française et on va pas se mentir, ils savent en faire en matière de rock. Dès le concert d’ouverture du groupe rouennais Dye Crap, on se sent envahis par cette énergie punk qui sera présente tout le long de ces deux jours riches en émotions.

Le bassiste armé d’une cagoule et la fougue du chanteur guitariste chauffera doucement le public encore timide. Puis c’est au tour de l’hypnotique Raphaelle et le groupe Métro Verlaine venu tout droit d’Évreux. Après une tournée américaine annulée à cause du COVID, le groupe n’a plus rien a perdre et malgré un problème technique de la guitare d’Axel, la magie prend place avec une performance électrifiante.

Ces deux jours dans la ferme de Bionval sont sous le signe du post-punk et du garage rock avec des groupes comme les Parisiens de MSS FRANCE, les Rennais de Guadal Tejaz et son chanteur aux mouvements robotiques, ou encore le groupe Dead Myth du Havre. Il était décidé qu’il sera impossible de dormir sur la paille.

Métro Verlaine RITB 13, septembre 2022 @Ferme de Bionval, par Tiffany Trabado-M

Mais les grands coups de coeur français de cette 13ème édition et qui ont littéralement retourné la foule sont tout d’abord les parisiens de Lulu Van Trapp qui nous amèneront la mer avec leur surf rock surexcité. Malgré le froid qui s’installe, le public a tendance à se déshabiller tellement la chaleur de leur musique envahie l’espace.

Slow tendre et groovy ou rock énervé mais toujours avec un style extravagant, les quatre musiciens transportent la foule dans cette vague puissante dont eux seuls ont la recette. Puis c’est au tour de We Hate You Please Die. Ils offrent un concert révoltant où les murs de la grange transpirait la poussière dû à tous les pogos cinglés engendrés par la musique garage du groupe.

Lulu Van Trapp RITB 13, septembre 2022 @Ferme de Bionval, par Tiffany Trabado-M

L’ambiance folle sera transmise jusqu’au samedi avec un point de non retour grâce au groupe Komodrag and the Mounodor. Cette super formation de deux monstres heavy rock bretons vont ramener les années 70 avec leur musique mélangeant Led Zeppelin, Crosby Still Nash and Young, ou encore les Rolling Stones.

Une vague de nostalgie brute où les sept musiciens remontent le temps pour nous rappeler ce qu’était vraiment le rock. L’ambiance est telle que l’on a envie de se laisser pousser les cheveux long armé d’une moustache ou de favoris afin d’être en symbiose total avec eux. Chose qui arrivera lorsque le bassiste Goudzou descendra dans le public, micro et basse comme révolution, pour finir le show monstrueusement bon de ce supergroupe.

Un tour du monde rock parsemé d’Orient

Certes le rock français s’impose dans le festival mais ce n’est pas pour autant que les groupes étrangers ne savent pas rayonner. Avec comme tête d’affiche Goat Girl et Tess Parks, Rock In The Barn nous fait voyager avec sa sélection éclectique et enivrante.

C’est tout d’abord avec les ondes électroniques et orientales de Taxi Kebab que le public se déhanchera avec ce duo français qui pioche dans les racines nord africaine de Leila la chanteuse guitariste. Puis nous passerons par la Turquie avec la formation allemande Derya Yıldırım & Grup Şimşek qui armé de son saz nous contera les histoires musicales de son pays. Un moment de transe sublime où la voix perçante de Derya et la fusion avec ses autres musiciens ont pu emmener loin la foule de la pluie normande.

Derya Yıldırım & Grup Şimşek RITB 13, septembre 2022 @Ferme de Bionval, par Tiffany Trabado-M

L’inspiration venant de Turquie est en vogue et permet de faire sortir des délices comme Altin Gun ou encore Khruangbin. Ici, c’est Kit Sebastian qui nous délivrera un set aux épices sonores envoutantes. Venant de Londres, Kit et Merve ont réussi à faire revivre la musique des années 60 mélangeant la musique Yéyé, le tropicalia et le psychédélisme.

Puis on revient aux bases avec la statue de marbre Tess Parks et son rock psyché à la Brian Jonestown Massacre. Ne lâchant presque pas un mot au public, la chanteuse timide délivrera ce qu’elle sait faire, de la musique bien lourde et planante. Tandis que les allemands de Lebanon Hanover, duo post punk aux boites à rythmes endiablées, feront danser les festivaliers sur leur lignes de basse cold wave et leurs ondes électroniques eighties.

Riche en découvertes, le festival nous présente le groupe farfelue hollandais de Iguana Death Cult qui retourna la Grange de sa musique punk où slams et pogos seront roi. Ou encore Acid Tongue, groupe de Seatle, qui avec son chanteur au physique de Mick Jagger et Steven Tyler charmera le public de son rock américain seventies. Une vague de guitares distordues et de rythmes denses et puissants résonnent sur la ferme de Bionval.

Acid Tongue RITB 13, septembre 2022 @Ferme de Bionval, par Tiffany Trabado-M

Mais toute cette énergie à besoin de temps en temps de se dissiper, calmer les ardeurs pour mieux se relancer. Moment de douceur créé par la new-yorkaise Cassandra Jenkins et sa folk tendre et réconfortante. Le public, assis face à elle, se laisse caresser par les peu de rayons de soleil du week-end qui apparaissent lors de sa performance.

Puis les Goat Girl nous séduisent, certes épuisées par leur tournée, les musiciennes nous délivrent un show calme et planant qui redonne un peu de chaleur dans ces champs où le froid s’est installé.

Pour clore ce festival rare quoi de mieux que Guts et sa musique du monde pour faire danser et voyager au quatre coins du monde les festivaliers venus le voir pour en découdre. Deux jours donc de folies en tout genre qui restera graver dans les nouveaux adeptes de ce festival ou un souvenir de plus pour ceux qui y sont déjà accro depuis plusieurs années.

Bénévoles tu seras

On le sait être bénévole dans un festival c’est toujours une expérience en or. Avec notre nouvelle photographe Tiffany, nous avons décidé de montrer en photo l’importance de ce travail titanesque et nécessaire pour l’aide à la construction d’un festival. Le psychotron, la tente jeux vidéo rétro, le bar, le coin presse, le salon de tatouage, le merch et j’en passe ! Voici les coulisses et sourires qu’être bénévole apporte que ce soit au montage, pendant le festival ou encore pour le démontage, on appartient à une grande famille.

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