Vêtu d’un grand manteau troué et de mitaines, TOD, un personnage marginal, s’apprête à nous offrir, à la manière d’un jukebox, plusieurs histoires choisies par le public.
Durant soixante minutes, top chrono, Tod livre des petites histoires à l’aide d’images créées par divers objets et de mots. Tout comme son personnage, les histoires relatées sont marginales… et on peine parfois même à les comprendre.
Cette incompréhension éparse se révèle être un atout quant à la liberté d’interprétation des spectateurs. En revanche, certains pics d’humour se retrouvent quelques fois perdus face à une diction approximative : le spectacle dure soixante minutes et la bombe à retardement se ressent.

Empruntant une voix bafouillante et rauque à un rythme effréné tout du long, le comédien sue et le public aussi. La voix est transformée de telle façon qu’elle rentre dans un cliché de l’homme underground et un peu fou ce qui enlève de l’authenticité au texte. Cet aspect « surjoué » peut être agaçant comme envoûtant.
Il est tout de même important de noter la performance de Stéphane Fauvel, seul sur scène, qui doit jongler entre les différents objets, l’apprentissage de toutes les histoires et l’incarnation de ce personnage poussé à l’extrême.
Une créativité sans limite
L’humour se mêle à la poésie et la métaphysique : solitude, marginalité, épuisement, sont des thèmes récurrents dans les histoires. Une marginalité dans laquelle on se retrouve finalement tous.
Les images sont maîtrisées et appellent à l’imaginaire collectif. Contrairement à l’incapacité à contempler les mots, le temps nous est laissé pour contempler les images. L’inventivité dont fait preuve la compagnie quant à l’utilisation d’objets du quotidiens pour raconter une histoire est remarquable. Des pinces à linge, une chaise en bois, des images projetées sur un corps sont autant d’éléments complémentaires à la narration. Néanmoins, la manipulation et la fabrication des marionnettes ont un sentiment d’inachevé.
Toutes les informations ici