Chaque mois, la rédaction littérature vous offre un petit résumé de quelques nouveautés BD, fraîchement parues. Pour cet été, des amourettes sous le soleil, des portraits et variations autour de l’adolescence et des enquêtes drôlatiques.
« Frieren 4 » – Kanehito Yamada
Que se passe-t-il après une quête ? Le manga Frieren part de cette question pour nous mener subtilement… dans une nouvelle quête. Dans les tomes précédents, l’elfe Frieren s’est entourée de nouveaux compagnons. L’aventure se poursuit donc, mais Stark se fait mordre par un monstre venimeux et malgré tout son savoir, Frieren ne connait pas de sort approprié pour le sauver. Il va leur falloir trouver une solution rapidement. Salué au Japon pour la beauté de ses traits, ce manga est à la fois drôle et prenant. Une belle aventure d’heroic fantasy qui débute à peine.
Frieren 4 de Kanehito Yamada, éditions Ki-Oon, 7 euros 90
Anaïs Dinarque
« Un dernier soir à Pékin » – Golo Zhao
Alors que la neige tombe à gros flocons dehors, He Liu et sa petite amie souhaitent se rendre dans un salon de thé. L’endroit est bondé et il leur faut attendre. Le jeune homme en profite pour raconter son passé dans une ville industrielle de Chine anciennement prospère. C’est autour de quatre flash-back que s’organise ce nouveau récit de Golo Zhao tout en mélancolie.
Un dernier soir à Pékin de Golo Zhao, éditions Glénat, 22 euros 50
Anaïs Dinarque
« La vie me fait peur » – Christian Durieu et Didier Tronchet
Paul, trentenaire en perdition, est viré de l’entreprise pourtant dirigée par sa femme. Il ne se révolte pas. Cet évènement (ridicule) est le point de départ d’une longue remise en question, propice à un détour vers l’enfance du héros, son rapport avec ses parents et à la dérision. Christian Durieu et Didier Tronchet adaptent ici avec grâce le roman du prix Goncourt Jean-Paul Dubois, et livrent une belle variation autour de l’existence d’un homme banal – raté -, de ses hauts et de ses bas.
Emma Poesy
« Tiff’Annie » – Bruno Heitz
Dans la petite ville de Saint-Saturnin, Annie dirige son propre salon de coiffure. Jeu de mot en « Tiff‘ » oblige, le lieux est doctement baptisé « Tiff’Annie », ce n’est pas Annie qui fait les règles. Son existence est calme, malgré le voisinage de la cordonnerie de monsieur Piquet, un riche misanthrope qui disparaît du jour au lendemain. Au cours de l’enquête menée pour retrouver le disparu, des photos nues d’Annie font leur apparition, et l’obligent à enquêter également. Avec son trait épuré et son humour goguenard, Bruno Heitz livre un récit ravageur, aux marges du vaudeville. Une BD rafraîchissante, idéale en ces temps de canicules.
Tiff’Annie de Bruno Heitz, éditions Gallimard BD, 14 euros.
Emma Poesy
« Filles uniques » – Beka et Camille Méhu
Troisième volet des « Filles uniques », saga qui s’intéresse à tour de rôle à chacune des membres de la tribu des mal-barrées, les autrices s’attardent ce fois-ci sur le sort de Sierra, « qui râle tout le temps et plus fort que les autres ». Sierra, comme beaucoup de femmes, se méfie des hommes depuis qu’un ancien petit ami a profité d’elle. Et puis un jour, elle rencontre Adrien, malmené lui aussi par un père violent. Beka et Camille Méhu livrent avec cet album le touchant portrait d’une jeunesse maltraitée, qui apprend à se reconstruire. Et, qui sait, à quitter le club des mal-barrés.
Filles uniques, de Beka et Camille Méhu, éditions Dargaud, 12,50 euros.
Emma Poesy
« Josée, le tigre et les poissons » – Nao Emoto et Seiko Tanabe
Inspiré par le film d’animation éponyme, Josée, le tigre et les Poissons narre la rencontre entre Josée, une jeune paraplégique isolée et Tsuneo, un étudiant fauché engagé pour s’occuper d’elle. Une comédie romantique de facture classique : des héros qui ne s’apprécient pas, puis qui finissent par s’apprivoiser l’un l’autre au gré des épreuves traversées ensemble et d’une passion commune pour l’océan. Les dessins, comme l’animation, sont formidables, et rendent efficace cette histoire d’amour ensoleilée.
Emma Poesy
« Le bleu du ciel dans ses yeux » – Chao Heiwa Busters et Yaeko Ninagawa
Aoi est une lycéenne de dix-sept ans, plus préoccupée par son instrument favori que par les cours. La jeune ado traverse toutes les épreuves caractéristiques de cet âge, les problèmes de famille et les injonctions à performer à l’école, qu’elle vit plus ou moins bien. Sa vie est perturbée par le retour à l’école de son premier amour, qu’elle pensait avoir oublié. Avec un scénario qui rappelle le Blue Spring Ride de la mangaka Io Sakisaka (le retour d’un premier amour en contexte scolaire, après une longue absence), Cho-Heiwa Busters signe le premier tôme d’une bluette maîtrisée, portée par le charme de sa petite héroïne.