Pour son nouveau long-métrage, l’Irakien Hiner Saleem (My Sweet Pepperland) signe un mélodrame assumé, quelquefois drôle et surtout bouleversant.
Cela peut parfois sembler bizarre. Au cinéma, les mélodrames assumés, ceux où les émotions sont montrées sans retenue, peuvent parfois déconcerter. Certaines fois, à tort ou à raison, ces films peuvent même être considérés comme kitschs. Voici précisément ce qui pourrait être le cas de Goodnight Soldier, le nouveau film du cinéaste irakien Hiner Saleem.
Particulièrement actif dans les années 2000 avec des films comme Vodka Lemon ou Kilomètre zéro, le réalisateur s’est fait plus discret ces dernières années. Après la comédie macabre Qui a tué Lady Winsley ? en 2019, le voici donc de retour avec Goodnigt Soldier, un film qui célèbre l’amour avec un grand A.
Ziné (Dilin Doger) et Avdal (Galyar Nerway) s’aiment d’un amour inconditionnel et projettent de se marier. Mais dans le petit village où ils habitent, leurs familles se vouent une haine ancestrale. L’amour est plus fort que les querelles et le couple finit par convoler.
Un bonheur qui se retrouve malheureusement mis en péril par une blessure que reçoit Avdal sur le champ de bataille et qui vient compliquer l’intimité sexuelle qu’il partage avec sa femme. Ne supportant pas son état, le soldat remet en question son union avec Ziné, persuadée au contraire que leur union peut résister à cet obstacle. C’est sans compter sur le nouveau départ d’Avdal, appelé à repartir au front.
Filmer le Kurdistan
D’origine kurde, Hiner Saleem a filmé Goodnight Soldier au Kurdistan irakien. Plus qu’un simple décor, ce territoire est véritablement le personnage principal du film. Le réalisateur évoque la situation contemporaine du Kurdistan en filigrane, en utilisant la métaphore avec l’image du couple en crise. Ziné et Avdal qui se retrouvent dans une situation d’incompréhension, c’est précisément ce qui arrive au pays d’origine du cinéaste.
Jamais avare en musique et en ralentis, Goodnight Soldier est un mélodrame qui n’a pas peur du premier degré. Bien sûr, cela peut effrayer. Mais pour les amateurs de romantisme à l’état pur, le film de Hiner Saleem s’impose comme une belle découverte. Ah l’amour !
