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AUTREMENT DIT — Législatives, Boris Johnson, McDonald’s, Écosse et décès d’un collégien en stage

Illustration "Autrement Dit" - Claude Joyeux
Illustration "Autrement Dit" - Claude Joyeux

Chaque lundi matin, les infos que vous avez loupées, celles que vous n’avez pas comprises, et celles dont vous vous foutez : autrement dit, l’actualité de la semaine résumée.

Bourbon, allô ?

Du jamais vu à l’Assemblée nationale : les résultats du second tour des élections législatives de 2022, tombés après minuit, laissent apparaître plusieurs blocs importants, desquels ne peut émaner aucune majorité absolue en capacité de faire voter aisément les textes de loi. Mais le véritable choc de cet élection est le nombre de députés obtenus par le Rassemblement national : 89. Au-delà des incertitudes des prochains jours quant à la formation d’alliances et de groupes, la présence du parti d’extrême-droite est une surprise et un séisme.

Le parti ne comptait que 8 élus au Palais Bourbon depuis 2017, et son plus important score remonte à 1986, où la proportionnelle avait permis au FN d’alors de glaner 35 sièges. Alors que les instituts de sondages et les souhaits des cadres du parti s’accordaient autour de 50 sièges tout au plus, de quoi former un groupe, le RN, pourrait devenir la première opposition à l’Assemblée nationale. Ce qui signifie, entre autre, qu’il pourrait rafler la présidence de la commission des finances.

Le charter de Johnson reste cloué au sol

Un vol devait transporter de Londres à Kigali, au Rwanda, une trentaine de demandeurs d’asile originaires de nombreux pays mardi 14 juin. Il était destiné à décourager les traversées illégales de la Manche et s’inscrit dans la ligne dure concernant l’immigration défendue par Priti Patel, ministre de l’Intérieur. Fortement critiqué par les Nations Unies et les groupes de défense des droits de l’homme, le vol n’a pu décoller en raison d’un arrêt rendu à la dernière minute de la Cour européenne des droits de l’Homme.

L’institution, qui siège à Strasbourg, a pris des mesures pour empêcher le rapatriement des migrants : au moins un d’entre eux n’avait aucune garantie légale une fois de retour au Rwanda. Le gouvernement Johnson a critiqué cette décision, affirmant que ce type de rapatriement par avion se poursuivra. 23 évêques et l’archevêque de Canterbury, ont condamné cette politique comme immorale, ainsi que l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés. Le prince Charles s’est dit « consterné ».

En stage, un collégien meurt sur un chantier

Un jeune collégien est mort mardi 14 juin sur un chantier de démolition. Il était scolarisé en 3e, en stage d’observation obligatoire auprès d’un artisan maçon. Selon la gendarmerie «  lors d’une manoeuvre, le mur d’une maison qui avait été incendiée et devait être détruit s’est effondré sur lui. Il était sûrement fragilisé ».

Malgré l’intervention des secours, le jeune homme, qui allait avoir 15 ans en juillet, n’a pu être réanimé. L’accident a eu lieu à Saint-Lumine-de-Clisson, en Loire-Atlantique.  

Addition salée pour McDonald’s

McDonald’s a accepté de verser 1,245 milliards d’euros à la France, jeudi 15 juin, afin d’éviter un procès pour fraude fiscale. Depuis 2009, la multinationale a pratiqué l’optimisation fiscale via un système permettant de rediriger l’argent vers le siège de la société au Luxembourg. Cette somme comprend 508 millions d’amende d’intérêt public et 737 millions d’euros d’impôt sur les sociétés non versé.

Une enquête avait été ouverte par le Parquet national financier en 2016 à la suite de plaintes, notamment de la CGT McDonald’s Île-de-France et confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Independance day pour l’Écosse ?

« Il est temps de parler d’indépendance », a déclaré mardi 14 juin Nicola Sturgeon, première ministre écossaise. Alors que la question des frontières terrestres en Irlande du Nord est l’une des principales crises politiques qui touche le Royaume-Uni depuis plusieurs semaines, voilà une autre nation constitutive du pays parle d’indépendance. La dirigeante évoque pêle-mêle le Brexit, la Covid-19 ou encore Boris Johnson pour justifier d’ouvrir une nouvelle page politique. Celle qui est aussi la cheffe du Parti national écossais souhaite organiser un referendum d’ici 2023.

La dernière consultation sur cette question remonte à 2014, et Londres s’oppose farouchement à un nouveau scrutin. Le ligne défendue par Nicola Sturgeon reste la même : ne plus subir le Brexit dont les Écossais ne souhaitait pas. En 2016, 60 % d’entre eux s’étaient prononcés pour le maintien dans l’UE, contre 48,1 % au niveau national.

RENNES-SUD

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