Avec Zaï Zaï Zaï Zaï, François Desagnat réalise une adaptation hilarante du roman graphique de Fabcaro, avec un Jean-Paul Rouve dans l’un de ses meilleurs rôles. L’une des meilleures comédies de ce début d’année.
Les allergiques au comique de l’absurde seront priés de passer leur chemin. Dans Zaï Zaï Zaï Zaï, le rationnel n’est plus. Adapté du roman graphique de Fabcaro (déjà à l’honneur ces derniers mois puisque son Discours avait été porté à l’écran par Laurent Tirard), ce récit est l’histoire d’une cavale aux allures d’odyssée. Celle de Fabrice, un acteur de comédie, qui a commis LE crime de lèse-majesté : il n’avait pas sa carte de fidélité à la caisse d’un supermarché. Un délit majeur qui le contraint à prendre la fuite, malgré la menace d’un vigile.
Auparavant, Fabrice aura pris soin de menacer l’infortuné avec une arme (en l’occurrence ici, un poireau). Désormais considéré comme l’ennemi public numéro 1, il trouve refuge dans un coin reculé, quelque part en Lozère. Pendant ce temps, les comités de soutien à Fabrice se multiplient un peu partout dans le pays.
Zaï Zaï Zaï Zaï, un air de Jacques Tati
Comme le spectateur le comprend aisément dès les premières minutes du film, Zaï Zaï Zaï Zaï n’est pas à prendre au premier degré. Comme c’était déjà le cas dans le roman graphique de Fabcaro, il va être question d’une parodie d’épopée. Mais pas uniquement. L’un des moments les plus jubilatoires du film est évidemment ce tube caritatif, pastichant les chansons solidaires (type Les Enfoirés) afin d’aider Fabrice, injustement persécuté par toutes les polices de France. Pop et décalé, Zaï Zaï Zaï Zaï lorgne du côté des univers singuliers de Jacques Tati et du cinéaste suédois Roy Andersson. Pour le plus grand bonheur des cinéphiles.
Et évidemment, comment ne pas évoquer Jean-Paul Rouve, acteur comique que l’on ne présente plus mais qui parvient une nouvelle fois à déclencher le fou rire en seulement quelques répliques. Autour de ce pierrot lunaire, François Desagnat a eu la bonne idée de réunir un casting mêlant acteurs habitués des comédies (Ramzy Bedia, Yolande Moreau, Julie Depardieu…) et artistes excellant dans l’art du contre-emploi à l’image de la désopilante Julie Gayet. N’en jetez plus, la comédie de cet hiver a un nom et elle s’appelle Zaï Zaï Zaï Zaï !