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Rencontre avec Johnnie Carwash : « C’est ça qu’on veut capter, c’est le côté humain de la musique »

JOHNNIE CARWASH

Il y a moins d’un moins le trio lyonnais nous offrait leur premier album Teenage Ends. Nous les avons rencontré.es par une belle journée autour d’un café pour parler de leur album et de lives en tout genre.

Après avoir silloné les routes de France pendant quelques mois avant de s’arrêter brusquement à cause de vous savez tous.tes quoi, ils sont prêts à revenir en force. Une tournée qui approche à grands pas, nommée en référence à Johnny Halliday « La tournée d’adieux numéro 1 », les trois copaines vont répandre leur bonne humeur et leur énergie.

D’où vient votre nom Johnnie Carwash ?

Manon : Johnnie parce qu’on trouvait ça cool, on pensait à Johnny Halliday forcément, -ie parce qu’on s’est un peu inspiré de Frankie Cosmos, on voulait féminiser en tout cas en France. Carwash parce qu’on répète à côté d’un carwash.

Maxime : On répét-ait !

Manon : On répétait parce qu’on vient de changer de local.

Johnnie Carwash

Vous avez glow up le local !

Manon : Un petit peu.

Bastien : Ouais en même temps il y avait un côté casse automobile autour de l’ancien local qui avait son charme mais qui était…

Manon : Déprimant petit à petit.

Maxime : Et pas de toilettes, donc oui on s’est grave embourgeoisés maintenant.

Comment vous vous êtes rencontrés ?

Bastien : Eh bien c’était dans les jams de Lyon. On organisait des jams, on a commencé à faire de la musique ensemble. On a vu qu’on voulait faire la même musique. On a trouvé ce local en même temps.

Maxime : On s’est rencontré dans les jams ensuite on a formé un premier groupe. On en a organisé, c’est comme ça qu’on a financé nos premiers enregistrements, en vendant de l’alcool illégalement, super. 

Bastien : Dans le 1er.

Bravo les jeunes ! C’était dans le 1er arrondissement de Lyon ?

Bastien : Oui c’était sur les pentes, en fait on faisait ça dans des bars et les bars au fur et à mesure à chaque fois ils fermaient…

Manon : On a une malédiction avec nous (rires).

Bastien : Ouais alors que bon on faisait du bon boulot quand même. On animait le truc (rires) enfin bref on s’est repliés sur l’appart d’un pote qui nous louait ça tous les mercredis. Pour la petite histoire c’est dans cette jam qu’on a rencontré Margaux qui réalise des clips pour nous, qui fait nos visuels.

Bastien : Entre autres Slut Skirt qui est sorti.

Donc elle vous suit sur tout votre graphisme.

Bastien : C’est littéralement notre PDG !

Maxime : C’est la 4ème membre du carrosse, c’est comme ça qu’on dit. (rires)

C’est un peu plus pessimiste du coup, PDG c’est mieux je trouve ! 

Maxime : C’est la quatrième roue de notre équipe.

Mais sinon c’est un tricycle quoi

Tous : C’est ça !

Bastien : C’est une très belle image.

Pour les premiers EP vous aviez cette tendance au DIY, avec l’enregistrement avec trois micros.

Bastien : Oui ça c’était les premiers EP. Là on a sorti un album où on a essayé d’évoluer (rires), tout simplement.

Manon et Maxime : Mais pas trop ! 

Bastien : En même temps on a gardé l’esprit qui nous plaisait déjà dans les premiers enregistrements, la manière de faire. Déjà en prise live, tous les trois, dans la même pièce où l’on se voyait, on garde toutes les petites imperfections et l’énergie de la prise live avec Romain qui a enregistré notre deuxième EP. On a fait ça au Mistral Palace qui est la salle de concert de Valence, on était vraiment dans la salle de concert, c’était à l’époque où il n’y avait plus de concert. On a fait ça comme ça, à la débrouille mais on a essayé de faire ça bien. On est plutôt content !

Maxime : On est vraiment très très content.

Le live est au cœur de votre projet, même dans les enregistrements, il est fondamental. Pourquoi ? Il y a une envie de capturer tout d’une seule prise ?

Manon et Bastien : Y’a de ça !

Manon : Selon les imperfections qui nous plaisent, le fait qu’on ne va jamais être tous les trois parfaits, mais ça veut dire que c’est vivant et ça, ça nous plait !

Maxime : C’est aussi trouver la prise où il y a la bonne intention, là où on l’a tous en même temps. C’est là où jouer dans la même pièce joue pour beaucoup.

Bastien : Oui parce que du coup on fait des compromis sur la sonorité des instruments forcément parce qu’il y a de la re-piste etc on entend la batterie qui capte la basse. 

Maxime : Y’a de la vie quoi !

Bastien : Ouais c’est ça, c’est ça qu’on veut capter, c’est le côté humain de la musique.

Est-ce qu’il y a une différence entre le live et le disque ?

Bastien : Bah là on essaye de refaire ce qu’il y a sur le disque (rires).

Maxime : Mais en moins bien bien sûr !

Manon : Oui en live on essaye de refaire ce qu’il y a sur le disque. Ce qui est bien avec le fait d’enregistrer un disque c’est qu’on a quelques libertés qui font qu’on a gardé un côté très live, très brut, qu’on peut rejouer en concert. Mais on s’est permis de rajouter des nappes de guitare, du synthé, des cœurs, des arrangements qu’on ne peut pas faire en live vu qu’on est que trois. 

Maxime : Un piano.

Bastien : Ouais voilà des petites expérimentations sonores notamment sur « Slut skirt ». 

Le live est vraiment l’album en version brute.

Bastien : Le live est venu avant l’album et du coup l’album veut représenter ce qu’il se passe en réel.

Maxime : On ne s’éloigne jamais trop du live même sur la production de l’album parce que les morceaux sont construits à trois dans le local et sont construits avant tout pour faire du live. Pour faire des concerts, on agrémente juste.

Manon : Ce qu’il y a sur le disque il ne faut pas que ce soit totalement différent de ce qu’on va jouer ensuite. Enfin nous on marche pas comme ça. Donc les gens vont reconnaître le morceau, les morceaux sont les mêmes, tout n’est pas changé.

On parlait au début de Frankie Cosmos et dans l’album il y a une chanson qui s’appelle Francis Cosmic. J’imagine que c’est bien une référence à l’artiste ?

Maxime : Pas du tout non.

Manon et Maxime : C’est un hasard. (rires)

Manon : Non mais oui tout à fait.

Vous l’avez déjà vu en concert ?

Manon : Oui une fois à Grrrnd Zero !

Maxime : Il devait y avoir quinze personnes à ce concert.

Oui c’était avant qu’ils aient la grande salle.

Maxime : C’était l’une de ses dernières dates de tournée.

Vous avez aimé le concert ?

Bastien : En fait j’ai préféré le disque au concert…

Manon : C’était particulier, mais ce que j’ai aimé aussi c’est que ça ressemblait à des interviews de live sessions d’eux. Ils sont simples, ils ne se prennent pas la tête, ils montent sur scène, ils font leur musique et puis ils s’en vont. C’est hyper honnête.

Votre ascension niveau concert a été assez folle depuis la rentrée de septembre comment vous avez pris le rythme ?

Manon et Bastien : On l’attendait !

Bastien : C’était censé partir début 2020 et on est super contents justement. On attend que ça reparte de plus belle.

Maxime : On a vraiment eu beaucoup de chance quand les dates sont reparties pour nous à l’été 2021 et c’est parti assez fort en fait. Ça fait plaisir de pouvoir enfin sortir de la région parce qu’on avait pas vraiment fait de concert en dehors de la région lyonnaise et de jouer un peu partout en France jusqu’en décembre. 

Manon : Surtout d’enchaîner sur décembre, on a eu deux semaines d’affilées, on avait jamais fait ça. Moi j’avais un peu peur, j’appréhendais et en fait c’était trop bien. Quand on est revenu c’était la déprime. Tout d’un coup on avait plus rien à faire (rires) on se lève le matin et on se demande où on va. Bah nul part (rires).

Bastien : Si tout se passe bien ça reprend en février.

Je vous ai vu pour la première fois dans un festival à Lorient cet été. J’aurais pu vous voir à Lyon mais j’ai décidé de vous voir à l’autre bout de la France, en Bretagne…

Bastien : T’as bien fait parce que c’était une super date…

Maxime : C’était un super festoch’.

Bastien : … au niveau de l’orga, de l’ambiance, on passait à l’horaire parfait.

Maxime : Ouais 22h et quelques, il a pas plu. On a mangé des sardines grillées !

Bastien : C’était comme à la maison, c’était trop bien.

Maxime : C’était les parents des bénévoles de l’asso qui organisaient qui faisaient à manger.

On sentait qu’il y avait un climat familial ! En comparaison avec Petit Bain, qu’est-ce qui change ?

Bastien : C’était complètement différent vu que c’était un concert en salle. Avec un festival, le public ne vient pas pour les mêmes choses j’ai l’impression.

Manon : C’était tout aussi chouette, les deux dates étaient trop bien.

Bastien : Johnny Mafia, de toute façon ils sont incroyables. Moi perso j’ai plus kiffé voir le set sur le côté de la scène que d’être sur scène.

En plus, tu es revenu sur scène avec eux.

Bastien : Oui ils m’avaient invité, c’était franchement un des meilleurs moments de 2021.

Maxime : Ouais c’était beau !

Bastien : C’était un moment de joie.

Maxime : Moi mon meilleur souvenir de 2021 c’est quand la France a gagné… non je rigole. Non Petit Bain, c’était un très très chouette concert. Il était attendu depuis longtemps, de jouer sur la release party de Johnny Mafia. C’est un des rares concerts où quand on a commencé à jouer, il y avait déjà une tension, c’était assez électrique, ça faisait vraiment très plaisir. Avec Johnny Mafia, le courant passe (rires) c’est un bon titre ça.

Manon : Oui on a senti que leur public pouvait potentiellement être notre public, forcément déjà nous on adore ce qu’ils font.

Bastien : Le truc c’est que nous on est fan d’eux et eux fans de nous du coup on s’est dit « ah il y a un truc à faire ».

Manon : Oui ils nous ont introduit à Paris, au public parisien. 

Bastien : C’est ça, c’était le premier concert à Paris où il y avait de l’ambiance.

Maxime : La date avec Johnny Mafia, on a senti qu’on était au bon endroit au bon moment avec le bon public, on aurait pu faire n’importe quoi les gens auraient été contents.

Bastien : Bah moi c’est ce que j’ai fait d’ailleurs… (rires)

Maxime : À l’intérieur de Petit Bain on a pas l’impression d’être dans un bateau.

Bastien : Sauf avec Johnny Mafia où ça s’est mis à tanguer à un moment.

Maxime : Franchement, ça faisait plaisir de voir ça, parce que c’était aussi un moment où il y avait une toute petite reprise épidémique. On avait peur que juste pour ce concert, – qui s’annonçait être la fête -, il y ait le retour du port du masque. Et c’est passé à travers comme un concert d’avant. Ça fait du bien.

Vous êtes également passé.es aux Inouïs du Printemps de Bourges en 2019, comment c’était ?

Maxime : On était la promotion covid qui a été reportée en septembre qui a joué en mode cabaret assis dans une salle dix fois trop grande, mais il y avait une ambiance hyper bienveillante. C’était quand même une date importante.

Bastien : Et un super clip !

Qu’est ce que vous a apporté les Inouïs ?

Bastien : Principalement notre tourneur Cold Fame qui nous a approché à ce moment là, notre manageur Thomas, tout notre entourage en fait.

Manon : Après au niveau des dates on a pas pu le voir tout de suite parce que c’était l’année covid. Ça a débloqué des choses pour plus tard, il y a eu des reports, des reports, on est toujours encore dans certains reports.

Bastien : Et puis on a rencontré des artistes super cool Stuffed Foxes, La Battue

Maxime : Que des groupes de rock quoi.

Bastien : On était dans un espèce de dortoir.

Maxime : Dans une auberge de jeunesse, totalement ! C’était la colonie de vacances !

Avez-vous des artistes que vous aimeriez soutenir ?

Manon : JP Goulag qui est un groupe de Lyon qui fait du garage, c’est vraiment très très bien. C’est nos potes très proches depuis longtemps et puis ils font de la bonne musique, ils méritent de tourner.

Bastien : Nirvana et AC/DC ! Non je dirais Dye Crap, il joue avec nous à l’International. On avait fait une date avec eux sur la dernière tournée.

Manon : À Caen.

Bastien : Et leur album on l’a eu dans la tête la semaine qui suivait.

Manon : Et aussi Ottis Coeur !

Maxime : Bien sûr ! C’est le groupe de la PDG de Johnnie Carwash.

Quel est votre meilleur souvenir de concert ?

Bastien : Donc le concert de Johnny Mafia ça compte pas ? The Oh Sees à l’Epicerie Moderne, je ne me souviens plus de l’année mais c’était peut être 2017 et incroyable ! Ils sont arrivés à la bourre, ils se sont installés, la fosse était déjà remplie. Ils ont commencé à mettre du kick, de la batterie, les gens commençaient déjà à se pousser. Dès qu’ils se sont installés ils ont commencé et là les gens… Ça s’est pas arrêté en deux heures de show. Moi j’ai l’impression que ça a duré quatre heures mais c’était ouf.

Maxime : Moi j’ai vraiment trouvé que ça avait duré dix minutes, c’était incroyable ! C’était aussi mon meilleur concert. Du coup je vais peut être évoquer un souvenir différent, le souvenir positif de mon tout premier concert. C’était Renault au Zénith d’Orléans et on était super loin, on voyait rien du tout, je regardais à travers une paire de jumelle, c’était nul. Je tiens à le dire mais c’était mon premier concert, donc c’est quand même important, mais c’était : nul. Pierre fondatrice de ce qu’il ne fallait pas voir.

Manon : J’ai deux concerts mais je pense à Altin Gün à l’Epicerie Moderne où c’était une marée dansante, tout le monde s’est mis à danser sans s’arrêter. C’était bienveillant, tout le monde sautait ensemble dans tous les sens, c’était incroyable. Puis il y avait aussi Surf Curse au Sonic, je suis ultra fan du groupe et c’était juste un moment magique. Ils jouaient pas bien, ils faisaient n’importe quoi mais il y avait une osmose et tout le monde chantait. C’est là où tu te dis qu’il ne faut pas forcément savoir jouer, tant que tu captes le public et qu’il se passe quelque chose.

Bastien : On a joué aux Bars en Trans et c’était un souvenir sur scène pour le coup qui était incroyable. Les gens sont devenus fous.

Maxime : C’était au Penny Lane, c’est un tout petit pub, on a joué à 22 h en milieu de soirée, on a à peine commencé à jouer c’était n’importe quoi.

Bastien  Y’avait déjà des pogos.

Maxime : Y’avait un mec qui tapait au plafond de la cave, c’était n’importe quoi, pareil ce concert là ça aurait fait vraiment du mal qu’il ne se passe pas comme avant.

Maxime : La scène elle était haute de vingt centimètres tu vois…

Manon : Du coup ils nous tombaient dessus ! (rires) 

Maxime : C’était la guerre absolue et ça faisait plaisir en même temps. J’aurais pas voulu être dans le public (rires) 

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