Trois ans après son excellent album Velvet, JMSN a sorti son nouveau projet Heals Me le 3 septembre 2021. Jonglant entre les sonorités espagnoles et la soul RnB, l’artiste nous offre ici une œuvre intimiste où il se confie sur ses passions amoureuses et transmet avec sincérité ses réflexions sur la vie.
Salut JMSN, comment se passe ton Heals Me Tour ?
Super !
Pour It is, tes albums avaient pour habitude de sortir avec seulement un an d’intervalle. Cependant, trois ans séparent Velvet et Heals Me. Pourquoi as-tu fait ce choix de prendre plus de temps pour sortir ce projet ?
La pandémie a vraiment joué là-dessus. Je ne voulais pas sortir un projet pendant la crise où il y avait beaucoup de choses qui se passaient dans le monde. Cet album n’avait rien à faire dans le contexte qui se présentait. Je ne sentais pas que c’était le bon moment pour ça. Je suis content d’avoir attendu car quelques titres présents sur l’album ont été produits pendant cette période.
J’ai l’impression qu’avec cet album tu voulais vraiment te confier, notamment avec ta déclaration d’amour sur le titre Love 2 U, ou avec le morceau de conclusion qui porte le même nom que l’album. Quel était ton état d’esprit pendant la réalisation de ce projet par rapport à celui lors de la création de Velvet ?
Je voulais, autant que possible, être aussi simple et concis avec mes idées. J’essaye de faire ça pour chaque sortie d’album, en essayant de retirer tout ce qui est superflu et de ne garder que l’essence même de ma musique, plutôt que de la parsemer de choses futiles.

Dans ce projet, on remarque que la musique espagnole a un certain impact dans tes choix d’instruments, notamment dans Dondé Estas mais aussi dans Act like I’m not Here avec sa guitare espagnole. Ce genre musical a-t-il une certaine importance pour toi ?
Oui, j’ai toujours aimé la guitare espagnole et je venais d’en acquérir une nouvelle qui m’inspirait quelques idées qui étaient dans cette ambiance-là. Quand j’en suis venu à chanter spécifiquement Dondé Estas, je sentais qu’il fallait le faire en espagnol. Ça ne marchait pas en chantant en anglais avec l’idée de mélodie que j’avais.
Ta musique est très éclectique, elle a beaucoup évolué depuis ton premier projet Priscilla et ça te rend difficile à te ranger dans une catégorie musicale. Y a-t-il eu un événement particulier pendant ta carrière qui a forcé ta musique à changer ?
C’est mon but en tant qu’artiste et être humain d’évoluer. Concernant ma position d’artiste, mon objectif est de pousser les choses toujours plus loin en mettant en place des nouvelles idées, sinon je ne serais jamais pleinement satisfait.
Selon moi, Heals Me est plus proche de Whatever Makes U Happy sorti en 2017 plutôt que de Velvet. La direction musicale est beaucoup plus introspective et émotionnelle. Tu as sorti Angelica la même année et Dondé Estas en 2021 qui sont deux titres chantés en espagnol. Je me demande s’il y a vraiment un lien ou une certaine continuité entre ces deux projets ?
Il n’y a pas de vrai lien entre les deux albums mais je pense toujours que ce que j’ai fait sur Whatever Makes U Happy était le plus proche de ce que j’essaye de faire tous les jours. C’est à dire faire les choses plus simplement et donner de la place à mes titres pour respirer. J’ai fait ça davantage avec cet album que ce que j’ai fait sur Velvet où je voulais plus m’aventurer dans l’univers électronique et créer un mix éclectique de bons morceaux plutôt que de suivre une ligne directrice de l’œuvre dans son entièreté. Expérimental est donc un bon mot pour qualifier tout ça, même si je pense que tous mes albums le sont.
Dans ton album, il y a plusieurs moments où tu laisses la musique parler par elle-même sans aucun chant de ta part. Je pense à Love 2 U et Dondé Estas Interlude. Peux-tu expliquer ce choix musical ?
Je me laisse porter par ce que je ressens sur le moment. S’il n’y a pas besoin de chanter, je ne le fais pas. J’essaye de ne pas trop m’attarder là-dessus.
Tu parles de ton passé dans Don’t Make Me Change, tu dis « les choses qui me définissaient ont d’une certaine façon disparu », qu’est-ce qui t’a fait changer ?
Je change tous les jours tout au long de ma vie. J’évolue en tant qu’artiste, chanteur, producteur et en tant qu’être humain. C’est juste la vie en fait. Quand je dis « ne me fais pas changer » , c’est davantage pour parler de mes principes et ce en quoi je crois. Parfois, tu peux être rattrapé par d’autres choses dans ton histoire qui t’égarent de ton but. Ça fait partie de l’existence. Ça arrive.
Cet album, comme tous les autres, est très intime, penses-tu qu’il est plus facile pour toi d’exprimer tes sentiments à travers la musique plutôt que par un autre moyen ?
Oui, à 100 % (rires). Ça a toujours été ainsi. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que la musique et les paroles sont comme une déclaration à cœur ouvert de l’expérience humaine.
Tu restes très proche de tes fans, que ce soit grâce au réseaux sociaux, aux lives sur YouTube ou même par l’utilisation de Discord. J’imagine que cette relation est importante pour toi, mais que ressens-tu quand tu vois l’impact que ta musique a sur les gens ?
J’en suis comblé et ça me donne envie de continuer.
Tu as fondé ton propre label, White Room Records. Je suis sûr qu’être un artiste indépendant a son lot de difficultés mais aussi ses avantages par rapport au contrôle que tu as sur ton art. Tu as laissé par exemple ta copine réaliser un de tes clips. Selon toi, ces avantages valent-ils les difficultés d’être indépendant dans cette industrie musicale ?
C’est comme ça. La chose la plus importante pour moi est la liberté de diffuser ma musique et de posséder ses droits. Donc le reste vient avec.
Tu es actuellement en tournée dans plusieurs villes des Etats-Unis, tu penses venir en Europe ?
Oui, j’annonce bientôt les prochaines dates.
Quels sont tes plans pour l’année 2022 ?
La tournée en Europe et un nouvel album. Avec un peu de chance l’Australie et la Chine si c’est possible.